Le mouvement anarchiste en France

3 Juin 2015

ADLPF La Libre Pensée Faire vivre la démocratie Le mouvement anarchiste en France

Note de Lecture:                    Le mouvement anarchiste en France

1917-1945

de David BERRY

(Les Editions libertaires et les Editions Noir et Rouge – Novembre 2014, 452 pages – 24 €)

Après les deux volumes de l’incontournable Jean Maitron, c’est un redoutable défi que de revisiter l’histoire du mouvement anarchiste français. Mais comment ne pas admettre que tout historien, digne de ce nom, trouve toujours quelques éléments nouveaux lui permettant d’interpréter les événements du passé ? Sur la période concernée, c’est-à-dire celle de l’entre-deux guerres, David Berry nous rappelle que seulement une cinquantaine de pages, sur environ neuf cents, avait été établie par son illustre prédécesseur. C’est en effet bien peu. Il a donc très naturellement comblé ce vide et il l’a fort bien fait.

Sans aucun doute, la période concernée reste un moment charnière dans l’histoire de ce mouvement et, plus généralement, de l’histoire du monde. L’action syndicale y est en plein essor, la révolution russe et ses conséquences interagissent fortement sur le mouvement ouvrier international, les événements de 1936, puis la guerre civile espagnole, seront également autant de situations graves qui impacteront fortement l’ensemble des organisations ouvrières et populaires, dont sa frange libertaire. Compte tenu de sa puissance réelle, celle-ci en subira l’onde de choc. Ce mouvement va vivre toute cette période en subissant bon nombre de turbulences. Il en ressortira souvent un peu plus cabossé, fragmenté, voire quelquefois renforcé. Toutefois, le vide que laisse la seconde guerre mondiale lui est fatal : il ne s’en remettra que difficilement et, en tous les cas, perdra l’assise populaire dont il disposait.

Avec force détails, l’auteur nous relate toutes ces péripéties. Il plante parfaitement l’action de tous ces militants qui jouèrent, à des degrés divers, un rôle significatif dans cette histoire. Bien entendu, il s’appuie sur des documents, des faits tangibles et des entretiens qu’il a pu avoir avec certains de ces militants.

La proximité toute relative avec ces moments d’histoire et ces libertaires qui l’ont construite rend cet ouvrage encore plus vivant et captivant. Sans aucun doute, il nous apparaît comme un excellent travail et un bon apport nous permettant de parfaire notre connaissance sur ces libertaires qui vécurent cette période particulièrement bouillonnante.

Roland BOSDEVEIX

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6 Commentaires

  1. Christiane Noireau

    Merci, Monsieur, je commande immédiatement ce livre
    Pensées choisies, C.N.

  2. François LEDRU

    Je ne suis pas d’accord avec les anarchistes, Roland, et je te l’ai déjà dit pour ton article « la couette antifa » (restez sous la couette le jour de l’élection !). Si tu ne vas pas voter et les nazis vont voter, on a les nazis. Il faut un état et une justice, « entre le fort et le faible, c’est la, loi qui libère et l’absence de loi qui opprime » Ledru

    • Roland

      Je sais bien François que nous ne sommes pas d’accord sur ce point. C’est très difficile d’imaginer une société sans Etat et pourtant… Si tous les humains ne sont pas des « saints » les structures conditionnent les êtres et, dans le système capitalo-étatique actuel, le quotidien nous démontre son absurdité et sa terrible violence.

    • daniel adam

      Anarcho-syndicaliste en 1970, puis anarchiste, l’avis de François LEDRU relève du comptoir du café du commerce. Qu’est-ce qu’être anarchiste ? D’un point de vue philosophique, l’anarchie veut simplement signifier qu’il n’existe pas de principe premier ( de dieux, fussent-ils du commerce), et encore moins de prérequis à l’organisation humaine (un ordre social prédéterminé). Ma liberté commence là où commence celle de cet autre, qui n’est pas moi. Alors que pour toi, elle s’arrête là où commence celle de l’autre. Pour un anarchiste, Bien que chacune ou chacun soit porteur de sa propre loi, nous « vivons ensemble », sans distinction d’origine, de croyance, de sensibilité politique ou de couleur de peau. Le refus vote est un faux prétexte pour définir un anarchiste, car il doit être contextualisé. Est un piège à con toute élection qui pérennise une politique d’exclusion du peuple des centres de décision. La richesse de l’anarchie réside dans la diversité de son expression. C’est à ce titre qu’il est impossible de désespérer des situations et des hommes. L’anarchisme n’étant pas l’anarchie, voici un site qui te fera peut-être comprendre l’engagement d’un anarchiste qui n’est qu’un libre-penseur engagé : http://www.le-peuple-president.fr.

  3. Duterroir

    Elysée Reclus a pu dire: l’anarchie est la forme supérieure de l’organisation. Cette pensée qui a toujours suscité en moi réflexion et circonspection est en réalité d’une richesse philosophique incroyable. Pour que le monde aille mieux, il faut que la pensée anar puisse se déployer en contre point de la pensée unique et désolante.

  4. François LEDRU

    ayant lu les réponses je maintiens mon avis. Il est dit très résumé, tant pis. Je note que D Adam n’a pas pu s’empêcher de dire « café du commerce »… pour moi non seulement dans la pratique, si tu ne vas pas voter et les nazis y vont, on aura les nazis, mais je dis à Roland que l’élection est le moins mauvais système, les dangers s’il n’y a pas d’élection sont pires que ceux de celle-ci. Je ne chercherai pas de meilleure formule car mon temps est pris, outre la lutte ponctuelle contre les partis genre « les faux républicains » et les fachos, par la lutte contre le péché de pensée. – en gros abandonné par l’Eglise – Car si beaucoup des nôtres ne pigent pas quel piège c’était pour l’ado, l’Eglise a très bien compris, humour, avoir fait la gaffe du Millénaire puisqu’elle lance ses pires attaques – déstabilisation au plan local etc – contre ceux qui font des articles là-dessus ! Ledru

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