Ramasse-miettes N°43 : Revue de presse militante

1 Fév 2017

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Et maintenant la « Réac Pride » !

Dimanche 22 janvier avait lieu la onzième «Marche pour la vie», une marche contre l’avortement, mais aussi contre tout protocole permettant aux personnes en fin de vie de mettre fin à leurs jours si elles le souhaitent, naturellement vilipendée en tant qu’“euthanasie”. Marche organisée à l’appel d’une série de mouvements catholiques intégristes, dont la fondation Jerôme Lejeune, SensCommun, Choisir la vie, les Éveilleurs d’Espérance, les Survivants, l’Avant-garde, bien sûr Civitas, et soutenue par le pape. L’Amère Boutin y était ainsi que Philippe de Villiers, bref la cathosphère bêlante était à la manœuvre. Il semble toutefois que ce fut un demi échec en termes de mobilisation, comme l’attestent les articles cités et à lire en suivant les liens.

http://www.ufal.org/feminisme-2/marche-pour-la-vie-une-marche-des-fiertes-conservatrices/?utm_source=mailup&utm_medium=courriel&utm_campaign=flash

https://www.buzzfeed.com/mariekirschen/anti-ivg-ce-quon-a-vu-et-entendu-a-la-marche-pour-la-vie

Civitas fait condamner un responsable de l’IRIS et fait le trottoir.

Selon une source judiciaire : « Un responsable de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) a été condamné le 11/01/17, à 1000 € d’amende avec sursis pour discrimination, après un refus de location de salle à l’institut catholique intégriste Civitas.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/01/12/97001-20170112FILWWW00364-condamne-pour-un-refus-de-location-de-salle-a-civitas.php

Civitas, que rien n’arrête, pas même le trouble à l’ordre public, avait tenu colloque sur le trottoir devant l’Iris, comme le montrent des vidéos publiées sur Internet.

Pour des gens qui stigmatisent les prières de rue des autres croyants, voilà de l’agitation bien étrange. Faites ce que je vous dis, mais pas ce que je fais, en somme. Avec Civitas, on n’est jamais déçu.

http://www.europe1.fr/societe/condamne-pour-avoir-refuse-de-louer-une-salle-aux-integristes-de-civitas-2949014

OPNI, Objet Politique Non Identifié.

En ces temps de réorganisation planétaire sous les coups, qu’on croyait improbables mais pourtant bien réels d’hommes – ou de femmes – politiques surgis du « côté obscur », comme dit un Jedi de mes amis, même la mythique Californie rue dans les brancards. Et voici que le projet Calexit murit !

« Dans la foulée de l’arrivée au pouvoir du nouveau président Donald Trump, une campagne visant à ce que la Californie fasse sécession progresse pas à pas. Les soutiens d’une telle mesure ont été autorisés à récolter des signatures (585 407 exactement), pour qu’elle soit soumise au vote ».

Cette éventualité est évidemment peu probable car elle serait extrêmement difficile à mettre en place, nonobstant le fait que, si la Californie était un pays, elle disposerait à elle seule de la sixième économie mondiale. NB : L’État de Californie est un puissant bastion démocrate. Affaire à suivre.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/28/calexit-l-initiative-en-faveur-de-l-independance-de-la-californie-gagne-du-terrain_5070444_3222.html#cFHqokdXl0Cd97mF.99

Sur l’enseignement du fait religieux, le point de vue du philosophe Abdennour Bidar.

Est-ce à l’école de présenter aux enfants le choix entre croire, douter et ne pas croire ? Telle est la question qui reçoit deux réponses antagonistes. Celle d’une part des familles et des autorités religieuses qui considèrent que l’école n’est pas légitime pour ce faire. Leur argument étant que présenter aux enfants une multitude de convictions – sur l’existence de Dieu, la vie après la mort, etc. – risque de semer le trouble, et de perturber ceux qui sont élevés dans telle religion déterminée. Et, à l’opposé, celle défendue par les athées pour qui le risque pour l’école ne serait pas de semer le doute dans la tête des enfants de familles croyantes, mais tout au contraire, d’exercer une forme de prosélytisme – une publicité pour la foi – qui menacerait la liberté de conscience des enfants qui, chez eux, ne « reçoivent pas d’éducation religieuse ». Bidar affirme que ces deux point de vue sont erronés. En effet pour lui : « C’est justement la caractéristique d’une école laïque que de savoir parler de religion, de doute, d’athéisme. Sans influencer le libre choix des élèves, tout en leur apprenant à l’exercer. Notre école publique a [aurait?] ainsi à cœur de « garantir aux élèves l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ».

Oui si les religieux ne sont pas sollicités pour dispenser ces cours et oui si les enseignants sont eux-mêmes formés pour cela. Pour l’heure, il est permis d’en douter. Mais la piste est sans doute féconde pour des sociétés comme la nôtre, soumises de plus en plus à la mondialisation et donc au multiculturalisme.

http://www.lejdc.fr/france-monde/mag/2015/03/03/chronique-du-temps-present-une-laicite-d-intelligence-par-abdennour-bidar_11345631.html

Féminisme et laïcité par Teresa López Pardina, professeur de l’Enseignement secondaire, docteur en philosophie, membre du Conseil de l’Institut des recherches sur les Femmes de l’Université Complutense de Madrid.

« Si le féminisme est une pensée émancipatrice selon laquelle il n’y a pas de différence entre les sexes, ni du point de vue ontologique, ni du point de vue moral, ni du point de vue psychosocial, alors la reconnaissance effective de cette affirmation qui, pour l’instant, est aussi bien une conviction mentale qu’un idéal politique, suppose la laïcité. Le féminisme est une plante qui ne peut pousser que dans le terreau de la laïcité. Sans cette condition, il n’y a pas de liberté authentique ni d’égalité entre hommes et femmes. Il peut y avoir laïcité sans féminisme ; mais une société pleinement féministe est impossible sans laïcité. »

Lire cet intéressant article en suivant le lien :

http://www.cairn.info/revue-chimeres-2007-3-page-137.htm

Shakespeare nous pousse à réfléchir aux problèmes dans leur complexité, et non pas sur le mode du manichéisme.

On a beaucoup utilisé le corpus shakespearien pour réfléchir sur la soif de pouvoir, la frontière entre le bien et le mal, les ressorts de la vengeance… Telle est la question que veut traiter le projet New Faces (Face à l’Europe en crise : le monde de Shakespeare et les défis d’aujourd’hui), pour montrer que le « Barde » est notre contemporain.

Nathalie Vienne-Guerrin, directrice de l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge classique et les Lumières (CNRS, Montpellier 3), répond à cette intéressante question.

https://lejournal.cnrs.fr/articles/shakespeare-au-chevet-de-leurope

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2 Commentaires

  1. Duvallet

    Très intéressant comme d’habitude mais moins d’humour. Jaime cette vision large de la laïcité. Pardon! J’ai placé un adjectif derrière « Laïcité »! Quelle erreur…

  2. Ledru françois

    Evidemment « to be or not to be » de Shakespeare est un peu brut, mais en fait en politique il y a parfois des alternatives telles ; ainsi « dénoncer le fascisme ou crever », ou « dénoncer les pouvoirs qui s’exercent par en-dessous ou les voir tout commander » ! Pas de demi-mesure là. Ledru

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