Bas les masques !

28 Sep 2016

Jorge Bergoglio, dit le pape François, se surpasse et démontre, mais était-ce vraiment nécessaire, que même quand on passe pour un super pape moderne, écolo, tolérant et tout et tout, il ne s’agit en fait que d’une posture, d’un affichage, car au fond, rien ne change, le conservatisme congénital et l’ingérence effrontée restent les deux piliers du catholicisme de combat qu’incarnent depuis des lustres les papes successifs.

Il a appelé, ce samedi 24/09/2016, des parlementaires français – 45 députés et sénateurs, troupeau bêlant d’incorrigibles agenouillistes – à ne pas hésiter, si nécessaire, à « abroger » les lois pour leur « apporter l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ». Propos  qui faisaient clairement allusion à toutes les lois pouvant être considérées comme contraires aux principes de l’Église catholique : avortement, euthanasie, normes de bioéthique et bien sûr la loi sur le mariage homosexuel.Voici quelques bribes du raisonnement papal : « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger », […] (il est aussi) « nécessaire de leur insuffler (à ces lois) un supplément, un esprit, une âme qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ». Autrement dit, si vous ne suivez pas les desiderata de l’Église et ses injonctions, vous manquez de grandeur d’âme et de noblesse et vous manquez, de surcroît, à vos devoirs de législateurs.

Griotte sur la pâtisserie vaticane : « le principe de laïcité (…) ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent ». Vieille antienne qui est la revendication, jamais abandonnée, d’un retour à l’influence politique du catholicisme en dépit du principe de séparation édicté en 1905 qu’il conviendrait d’enjamber ou, encore mieux, d’abroger. « L’Église désire, poursuit-il, apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin ». Cette contribution se situerait au niveau «anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel ».

On ne peut pas être plus clair, mais cela s’appelle ingérence et je ne sache pas que le monarque absolu d’un état croupion ait quelque pertinence à s’immiscer dans l’organisation de la République Française. Par delà l’extravagance de tels propos, chacun doit mesurer combien l’ambition fondamentale de l’Église demeure la reconquête du pouvoir, par tous les moyens, y compris par le lobbying auprès des parlementaires.

Gilles Poulet

28/09/2016

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2 Commentaires

  1. Gilles Poulet

    La dernière sortie du pape sur la théorie du genre et la soi-disant nocivité des manuels scolaires français conforte cette analyse de la volonté de l’Église de reconquérir le terrain perdu de l’influence prégnante sur la politique et l’organisation des sociétés. Les menées de l’Église en Pologne en sont un autre et inquiétant exemple. Là-bas, appuyée sur un gouvernement conservateur de la pire espèce, elle envisage de proscrire le droit à l’IVG et approuve les projets effarants de sanctions que les néo-cons annexent au futur dispositif. Non, décidément ni le pape ni l’Église ne sont vraiment réformateurs, Bergoglio, en fin politique, sait entretenir les ambiguïtés qui le définissent par ses causeries tenues dans des avions, sans doute pour être plus près du ciel?

  2. bureau anne

    J’adhère entièrement à l’esprit de cette analyse! Si par malheur Fillon passe, notre esprit « libre penseur » sera
    sera mise à contribution ;Restons vigilants et critiques;La france retournera en arrière.Allez bon courage!
    Anne

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