Fin de vie

7 Déc 2008

L’Italie a été secouée par l’histoire d’Eluana Englaro qui, à 38 ans d’âge, vit dans un état végétatif depuis 1992.

Après 8 ans de polémiques, son père et tuteur légal a obtenu un jugement devenu définitif, lui donnant l’autorisation de faire arrêter l’alimentation assistée qui l’a maintenue en vie depuis 16 ans.

La Repubblica du 14 novembre donne le détail des démarches faites, des obstacles qu’il a fallu surmonter, pour ne plus prolonger ce coma sans espoir.

Dès octobre 2007, L’Osservatore Romano, organe officiel du Vatican s’insurgeait et estimait que cette sentence exprimait un « relativisme » inacceptable ouvrant la voie à l’euthanasie. Mais le 9 juillet 2008 la Cour de Cassation de Milan confirma enfin la possibilité de mettre fin à la situation par l’arrêt des moyens artificiels de maintien de cette vie végétative.

Le cardinal Angelo Bagnasco, président des évêques italiens, indiqua aussitôt sa préoccupation face à la possibilité « d’arrêter une vie par une décision de justice. » Sous l’influence de l’église catholique, le Parlement a voulu se saisir du cas légal, ne voulant pas abandonner aux juges la décision, et a souhaité saisir la Cour Constitutionnelle.

Le cardinal Barragan a ajouté « qu’arrêter l’alimentation était un assassinat. » La Région de Lombardie dont dépend l’hôpital annonce ne pas arrêter les soins ; les sœurs de l’hôpital confirment qu’elles ne respecteront pas la décision de justice…

L’ancien ministre de la Santé, qui avait eu à connaître le cas Eluana en 2008, Umberto Veronesi, commente les événements. Il remarque que « l’arrêt de la Cassation ne sanctionne pas la victoire des scientifiques, ni des laïques, ni d’une quelconque idéologie politique, mais celle des citoyens et des principes de la Constitution qui ne mettent pas en tutelle la liberté… » « Il s’agit du droit de chaque citoyen à la liberté individuelle… en disant ‘chaque’ (tous), j’entends croyants et non croyants. »

J’aurais envie de citer entièrement sa réaction : « Je suis un laïque qui a un profond respect de l’idée religieuse, de chaque religion, et je pense qu’il est légitime que l’Eglise la promeuve envers ceux qui croient. Cependant, en Italie il y a dix millions de citoyens qui se déclarent officiellement non croyants et plusieurs millions qui se définissent partiellement croyants. Je crois que l’on devrait tenir aussi compte de leur opinion, et, surtout, de leurs droits… » Il conclut « Il y a dans la société mondiale une volonté concrète de liberté de pensée et de tolérance »

Je n’ajouterai pas de commentaire.

Raymond BELTRAN Le 22 novembre 2008

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