La morale religieuse a l’épreuve des faits

30 Mar 2009

ADLPF La Libre Pensée Pour une société éclairée La morale religieuse a l’épreuve des faits

Les éditions de Libération des 11 mars et 12 mars 2009 nous ont relaté une histoire doublement sordide. Sordide par les faits et sordide par l’attitude de l’église catholique qui prétend être l’institution de la morale et de la tolérance. Plus que les belles paroles, nous jugeons les faits et les actes. Mais là, c’est encore pire : les paroles des hommes d’église suffisent pour provoquer chez tout être humain épris de justice et d’éthique une nausée de dégoût tant les déclarations des prélats sont horribles…

Les faits

Cela c’est passé au Brésil, une fillette de 9 ans, a été violée (à plusieurs reprises) par son beau-père. Plus sordide, elle est tombée enceinte (sûrement par la volonté divine) de deux jumeaux ! La mère (catholique) a, alors décidé de faire avorter son enfant (quoi de plus logique!). Mais, cela a provoqué une saine colère de l’église qui a décidé d’excommunier… Qui, à votre avis? La mère et l’équipe médicale qui a pratiqué l’ITG (interruption thérapeutique de grossesse) ! Que le violeur pédophile soit rassuré : il fait toujours partie du troupeau catholique et du peuple de Dieu, il aura droit à un bel enterrement religieux (contrairement à la mère de l’enfant violée). Poussons le cynisme de l’église jusqu’au bout : on espère de ce pauvre homme qui aurait pu avoir deux beaux bambins (si il n’y avait pas eu d’ITG) avec une enfant de neuf ans sera soutenu moralement par l’église… Pauvre victime ! Moi, je le dis sans détour, je suis fier de ne pas être baptisé et de ne pas être compté comme un fidèle de cette institution criminelle…

L’archevêque de Recif a justifié cette excommunication ainsi que le Vatican par la bouche du cardinal Giovanni Battista Re (préfet de la Congrégation des évêques) qui a déclaré « il faut toujours protéger la vie », pourtant ce sont les mêmes qui crient des appels aux meurtres « les PD aux bûchers » ou contre les médecins pratiquant les IVG, ce sont aussi les mêmes qui sont pour la peine de mort et qui justifient les guerres ou les armées en les bénissant !

De plus, l’ITG a été autorisé car la grossesse de la fillette comportait de hauts risques et mettait la vie de l’enfant (mère) en danger (il y a de quoi à neuf ans !). Bref, elle aurait pu mourir et les jumeaux aussi. Mais là, ce n’est pas grave pour l’église (mourir dans enfantement quoi de plus beau?). Et puis, dans ce cas, c’est Dieu qui décide de faire mourir la fillette et non pas une intervention humaine. Ce Dieu (qui n’existe que par ces VRP de l’église) est vraiment immoral, il permet le viol et tue la victime. Il ne mérite que notre mépris. La loi divine et religieuse est criminelle : elle condamne les personnes qui protègent la victime : la fillette. Elle condamne la fillette a enfanter ou a mourir et elle protège le criminel. La loi des hommes est morale : elle permet à la fillette de vivre malgré le traumatisme et elle va condamner pénalement le vrai criminel.

Mais qui sont les victimes ?

Cette question mérite d’être posée quant on lit les déclarations des prélats, ainsi, le cardinal dit « les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes », et la fillette ? Pas un mot ! Certes « le viol est un péché », si l’église est obligée de l’affirmer cela veut dire que (pour elle) ce n’est pas une chose qui va de soit…. Mais « le viol est un péché moins grave que l’avortement ». On comprend mieux pourquoi l’église a toujours protégé ses curés pédophiles et pourquoi jamais un seul curé ne fut excommunié, malgré des dizaines de viols ! Cette attitude de l’église a provoqué la colère de nombreux Brésiliens. Mais le Vatican a pris la défense en déclarant que « les attaques contre l’Eglise du Brésil sont injustifiées », « l’excommunication pour ceux qui ont provoqué l’avortement est juste » car « les jumeaux conçus avaient le droit de vivre » visiblement pas la fillette… qui pour l’église avait le droit de mourir.

Précisons qu’au Brésil, l’avortement n’est autorisé que dans certains cas (en cas de danger pour la santé de la mère ou en cas de viol). Dans cette triste affaire il y a les deux cas. Il s’agit d’ailleurs d’une ITG et non d’une IVG (les raisons sont uniquement thérapeutiques : la mère risquait de mourir).

Mais peu importe pour l’église : quelque soit le cas, elle est contre l’avortement. Enfin, une déclaration du cardinal fait aussi peur et ne peut que nous alerter, puisqu’il a déclaré que « la loi de Dieu est au dessus de celle des hommes et la fin ne justifie pas les moyens : deux innocents sont morts ». Cela veut dire que l’église remet en cause les lois démocratiques des États et qu’elle veut légiférer les lois à la place des peuples et des parlements élus. On voit ici que la laïcité n’est pas. Heureusement que l’église ne dirige plus les États car il est fort a parier que ces mêmes prélats qui nous parlent du droit à la vie auraient mis sur le bûchers les médecins et la mère pour avoir fait une ITG… Quant l’église dirigeait, c’est comme cela qu’elle imposait « sa morale » et nous montrait sa grande capacité d’être « tolérante ».

Régis BOUSSIERES

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