Pakistan – Afghanistan :raisons d’un problème insoluble

23 Avr 2009

ADLPF La Libre Pensée Pour une société éclairée Pakistan – Afghanistan :raisons d’un problème insoluble
Actuellement, plus personne ne l’ignore, le Pakistan sert de base de retrait aux talibans combattus par l’Otan en Afghanistan ; avec pour but de capturer Ben Laden, et à première vue, après sept ans on n’est pas assurés d’un règlement rapide et heureux ! Les provinces ouest du Pakistan dites « Zone tribale » sont très peu organisées, le pouvoir est détenu par des chefs féodaux ; et on sait que ceux – ci sont presque toujours intégristes, et favorables donc aux fameux talibans, qui ne sont évidemment pas tous des Afghans venus étudier au Pakistan, aussi des locaux.

Il est indispensable de rappeler que les talibans ont été mis au pouvoir en Afghanistan par les Américains en 1995. Le pays, débarrassé des Russes par les « Moudjahiddins » étant divisé entre nombreux chefs, les Américains ont eu l’idée saugrenue de tout organiser, eux ; les étudiants en religion fanatiques furent équipés d’armes modernes, avec des idées qui montrent l’officier US très calculateur, puisque les pick-ups tout terrain équipés juste d’une mitrailleuse posée dessus, c’est à première vue une stupidité totale (demandez à nos soldats qui utilisent le véhicule blindé, pas tout neuf : la mitrailleuse dessus non protégée, aucun homme ne l’utilisera) ; or face à des hommes à pied, et parce que, je crois, ils fonçaient très vite, traversaient les lignes et prenaient les adversaire à revers, ça pouvait être utile.

Ah mais voilà que l’ami Omar est un ennemi, Ben Laden qu’il hébergeait étant déjà classé ainsi depuis quelques temps. Donc représailles, mais en fait c’est les Afghans eux-mêmes qui ont viré les talibans ; mais l’appui des américains à cette offensive n’est pas si énergique ; puis l’attitude des troupes de l’Otan et du gouvernement Karzaï a peu à peu éloigné les chefs militaires locaux, donc les talibans reviennent sans être guère combattus… Ils sont vus d’une partie de la population comme des résistants.

Donc parait dans Libération une interview d’un « repenti » taliban (il y en a eu beaucoup, mais maintenant il n’y en a plus guère, les gens ne sont pas sûrs du tout que les talibans vont perdre), puis une interview, du côté pakistanais, d’un membre de la milice qui joue le rôle de police et même d’armée dans la zone tribale, l’armée ne s’y montrant guère, dans une tentative de ne pas provoquer. Qui bien sûr n’est plus guère de mise, l’armée pakistanaise a été obligée de mener des offensives.

Tous deux disent (désirant rester anonymes) : les talibans, si les services secrets pakistanais (ISI) les laissent tomber, c’est fini en une semaine !

On avait déjà remarqué que la police pakistanaise n’était guère énergique contre les islamistes révoltés de la « Mosquée rouge ».

Et voilà qu’on apprend le conflit de la vallée du Swat : les habitants ne veulent pas que les islamistes commandent, ceux-ci veulent interdire l’enseignement aux filles et ont dynamité des écoles ; et veulent la charia.

Après avoir juré des mois qu’on ne cède pas, le gouvernement (le président est le mari de la leader assassinée Benazir Bhutto, il ne semble pas aussi énergique qu’elle) cède ! Colère des officiers qui disent qu’on trahit les habitants ; ce que pensent ceux-ci, ils ne le diront pas aujourd’hui…

Et tout le monde prend conscience que les islamistes peuvent venir à Islamabad, et exécuter des attentats, et que le gouvernement semble bien avoir cédé parce que dans la capitale, là, ça fait désordre… Les mauvaises langues diront qu’ils ont peur pour eux. Donc les habitants de la vallée, qu’ils se débrouillent !

Puis on arrive à une phase où ça devient surprenant : le gouvernement annonce qu’il compte distribuer des armes aux habitants des régions qui résistent, pour combattre les islamistes ! Ce qui n’est jamais facile, car il faut que l’armement soit complet ; les islamistes, eux, en ont un important ; et il faut être organisés.

Eh bien disons que si j’étais paysan de ces provinces, je les enverrais chez plumeau. Si j’avais été paysan en Algérie il y a douze ans, quand le gouvernement distribuait des mitraillettes pour former des milices citoyennes, j’aurais accepté ; et là ce serait non. Parce si on vous annonce d’avance qu’on va probablement vous trahir… En Algérie le gouvernement n’est déjà pas si constant dans ses engagements avec les membres des milices.

Mais enfin quelle est la cause d’un comportement aussi désastreux ; puisque là tout est fait pour dire qu’on s’y prend mal. Pour bien qu’on le voie. Qu’on s’y prend mal exprès ?

Hélas c’est bien simplement que les Américains sont des deux côtés. L’ISI ne changera pas, et l’ISI c’est la CIA. Croyez-vous que Bush était CONTRE les religieux ultra ?

Et au Moyen-Orient ?

Mister President, j’ai fait un rêve, c’est que les Américains ne laissent pas ces régions tomber dans l’obscurantisme.

Sans cacher ma satisfaction, sans bouder mon plaisir, de voir une tête de garçon honnête à la Maison Blanche, j’ai fait un rêve : que l’ISI laisse tomber les talibans !

LEDRU

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