Mel Gibson: un divorce pas très catholique

27 Avr 2009

ADLPF La Libre Pensée Pour une société éclairée Mel Gibson: un divorce pas très catholique

Il est toujours dangereux de donner des leçons de morale sans se montrer exemplaire, faute de quoi on court le risque d’être l’arroseur arrosé.

N’est-ce pas la mésaventure qui arrive à l’acteur, réalisateur et producteur américain Mel Gibson qui avait fait de sa conduite familiale irréprochable son «arme fatale»? Le cinéaste de La passion du Christ s’était évertué à renvoyer l’image parfaite d’un acteur au-dessus de tout soupçon, un généreux philanthrope, catholique fervent et traditionaliste… jusqu’à ce que le mythe soit irrémédiablement terni par l’annonce, le 13 avril dernier de la demande de divorce pour «divergences insurmontables» présentée par Robyn Moore qui est son épouse depuis vingt-neuf ans et la mère de leurs sept enfants, dont Thomas, 10?ans, le seul encore mineur dont elle réclame la garde.

Il est vrai que pour elle l’image de saint du septième art américain s’était depuis longtemps lézardée et que son Mad Max conjugal était habité par d’aussi terribles démons que les drogues de sa jeunesse, comme l’alcoolisme, la dépression ou les prises de position ultraconservatrices contre l’avortement, l’euthanasie… Sans compter les dérapages qui ont conduit Mel directement au purgatoire. Arrêté en état d’ivresse le 28 juillet 2006, il n’avait pas hésité à agonir d’insultes les policiers, les gratifiant en outre de propos antisémites pour lesquels il dut publiquement s’excuser. Le héros oscarisé de Braveheart aurait-il deux visages? Côté face, il passe ses dimanches à la messe – célébrée dans son église de Malibu selon le rite latin traditionnel – finance largement des œuvres caritatives comme l’aide aux enfants malades ou la construction d’une église à Agoura Hills sur les hauteurs de Malibu, ou affiche un bonheur familial solide qui défie les règles du showbiz hollywoodien.

Côté pile, Mel Gibson, se révèle alcoolique, antisémite, anglophobe, homophobe et violemment réactionnaire. Certes, il a de qui tenir. Son père, Hutton Gibson (qui avait fait scandale en 2004 par ses propos révisionnistes), avait quitté l’Etat de New York en 1968 avec ses onze enfants, direction l’Australie, pour fuir la décadence morale de la société américaine. Ironie du sort, Mel Gibson, le puritain à cheval sur le chapitre des mœurs se voit contraint au divorce par son épouse anglicane qui n’a visiblement pas l’humour de comprendre son «faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais». En vacances au Costa Rica où l’acteur possède un domaine sur la plage de Barrigona, on l’a vu folâtrer avec une jolie pécheresse russe, Oksana Grigorieva! Pour l’heure, Mel Gibson va devoir expier ses fautes. Le péché a un prix: il devra partager ses propriétés de Malibu, du Costa Rica et des îles Fidji et laisser à son épouse Robyn la moitié de sa fortune estimée à un milliard de dollars.

Face à l’acteur de Ce que les femmes veulent, son épouse a choisi pour avocat Laura Wasser, celle qui risque de lui faire décrocher le record de divorce le plus cher du siècle.

27 avril 2009. article paru dans la Tribune de Genève

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