A Monsieur le Maire de Villeurbanne

19 Mar 2014

ADLPF A propos de l'ADLPF A Monsieur le Maire de Villeurbanne

Cercle Maurice Allard, 17 Rue Ternois, 69003 Lyon

Adlpf.rhone@yahoo.fr

Tel : 06 14 63 00 24/ Lyon, le 13 mars 2014

www.libre-penseur-adlpf.com

http://lumieres-laiques.fr/

A Monsieur le Maire de Villeurbanne

Nous avons bien reçu votre courrier du 20 février et nous vous en remercions.

Cependant dans votre lettre certains propos ou affirmation méritent une réponse du Cercle Maurice Allard.

Tout d’abord concernant l’exposition vous précisez qu’il ne s’agit pas « d’une exposition qui consiste à une incitation à pratiquer une religion puisque presque toutes sont représentées. Elle n’est pas non plus une manifestation destinée à défendre la pratique des religions ». Pourtant, la mise en scène de l’exposition, la façon de présenter les religions, comme des pratiques culturelles permettant « le vivre ensemble » n’est pas objective et s’inscrit totalement dans la promotion des religions. Comme de nombreux élus vous alimentez la confusion entre le cultuel et le culturel. De plus, vous niez la dimension historique des religions qui en grande partie sont faites de Djihad, de croisades, d’Inquisition, de censures, de chasse aux sorcières…

Ensuite vous vous affirmez comme défenseur de la laïcité et vous écrivez que « la position des militants de la laïcité est présente dans l’exposition puisque nous avons souhaité qu’elle soit entendue ». Ainsi, implicitement, vous opposez par votre raisonnement les religions et la laïcité. Si on est croyant on ne peut pas être laïque ?

Mais ce qui est plus grave est que vous classez la laïcité au rang des opinions alors qu’elle est un principe d’organisation de notre société qui permet justement « le vivre ensemble » ! Dans la logique de votre raisonnement vous nous signifiez ainsi que les religions ne reconnaissent pas la laïcité et ont des prétentions cléricales. Sur ce point nous sommes entièrement d’accord avec vous. Il suffit de voir les déclarations du cardinal Barbarin proclamant que la Bible est supérieure au vote d’un parlement. Quel aveu ! Permettez nous d’insister sur le fait que la laïcité n’est pas un point de vue que l’on présente parmi les autres options, mais le socle de notre République?

Vous dites que vous prenez « bonne note, une fois de plus, de notre opposition à vouloir reconnaître l’existence d’un pan important de notre organisation sociale et culturelle ». Ainsi, selon vous, les religions ne sont que des organisations sociales et culturelles ? Elles qui ont la prétention de parler au nom d’un être supérieur et dont toute la théorie repose sur des livres sacrés. Les religions c’est avant tout de la théologie et des dogmes. Quel blasphémateur vous faite en comparant les religions à des associations d’animation culturelle ! Elles se sont mêmes entretuées à cause de cela et ça continue, sans parler des tensions communautaires et religieuses y compris dans votre ville (vous n’êtes pas sans savoir qu’une partie du cours E Zola est la « frontière » entre les communautés juive et musulmane

Contrairement, à ce que vous sous entendez, il n’est pas question pour nous d’interdire les religions ou les pratiques religieuses, nous savons qu’elles existent et là n’est pas le problème. Ce que nous contestons c’est que des élus les reconnaissent (en participant à des manifestations cultuelles) les financent sous prétexte de culture ou qu’ils fassent du clientélisme communautaristes afin d’être élus. La Loi du 9 décembre 1905 instituait, à travers l’indifférence des pouvoirs publics, un équilibre qui nous garantissait un espace de liberté. C’est cet équilibre qui est une fois de plus mise en péril par ce genre d’exposition.

Enfin, vous nous apprenez que désormais « la loi française interdit aujourd’hui de définir les témoins de Jéhovah comme une secte ». Il est bien là le danger de votre politique, demain ce sera les scientologues reconnus comme religion aux USA, tout récemment en Grande Bretagne et ensuite les raéliens …La Loi du 9 décembre 1905 instituait, à travers l’indifférence des pouvoirs publics à l’égard des religions un équilibre qui nous garantissait un espace de liberté qui bénéficiait à tous.

Afin de préserver la paix civile dans notre pays plus que jamais en danger nous faisons notre la devise de Victor Hugo : « Les Eglises chez elles, l’Etat chez lui » !

Veuillez, recevoir Monsieur Le Maire, nos salutations laïques et républicaines.

Régis Boussières

Président de l’Association

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3 Commentaires

  1. denis

    Une réponse comme celle-là, c’est vraiment du bon boulot. Vous avez bien mérité de la Laïcité et de la libre pensée, mes camarades lyonnais allardiens.

  2. LEDRU François

    Le maire dit « …méconnaitre l’existence d’un pan important de notre organisation sociale » ; en quoi les religions sont-elles un pan important de notre société ? Ce sont les curés de tous bords
    qui le demandent !  En quoi leur « truc » est-il comparable à l’industrie, à la Sécurité sociale ?  Sue 20 citoyens, déjà 12 ne croient pas, et la religion des 8 autres n’est
    que ce qu’ils croient !  Ne nous laissons pas faire, ce n’est pas parce qui’l y a un « clergé » qui réclame de la place que la religion est autre chose que ce que croit l’homme.  Ledru

  3. michel-la-six

         Sommes nous des laïcs ? La France, à tort, fait beaucoup trop de place aux différentes formes cultuelles qui sont, et de plus en plus, présentées et présentes dans notre
    vie publique, au point qu’on n’entend peu et même presque jamais ceux qui ne s’y reconnaissent pas et qui, pourtant, ont les vrais arguments pour renvoyer au niveau du folklore toutes les
    insanités des dogmes religieux. Les croyants sont nombreux. Enfermés d’habitudes et de méconnaissance, soumis même aux pressions, ils sont pourtant laïques tant qu’ils ne sont pas prêtres
    des religions qu’ils suivent.

         C’est pourquoi la défense des hommes politiques, journalistes ou autres « grand-parleurs », consistant à prétendre à la laïcité  pour justifier de leur ambiguïté
    flagrante n’est que le paravent qui nous cache leurs desseins véritables.

         Il faudrait qu’on assume, enfin, dans Notre République, le droit que chacun a d’être, non pas laïc, mais antireligieux, contre toutes ces sectes plus ou moins mystiques
    mais toujours mythiques n’ayant leur fondement que dans l’escroquerie et qu’aucun argument ne saurait justifier.

         Michel-la-six.

     

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