Droit de réponse!

13 Déc 2011

ADLPF A propos de l'ADLPF Droit de réponse!

Quand la mauvaise foi s’étale cela ne donne jamais rien de bon. L’article ci-dessous, paru sur le site de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, en est la plus belle démonstration. Il ne cherche qu’à salir Manuel Fernandez, responsable de l’ADLPF-Landes, ex-membre de la FNLP comme beaucoup d’entre-nous, et à travers lui l’ensemble des militants de l’Association des Libres Penseurs de France.

« Donneurs de leçons, diseurs de messes

Les gens adhérent, les gens s’en vont. C’est la grande loi de la démocratie. La Fédération nationale de la Libre Pensée n’a aucun commentaire sur les itinéraires de personnes, qui se réclament fugacement de la Libre Pensée, parcourent ensuite un autre chemin. Étant libres penseurs, et donc, antidogmatiques, il ne nous appartient pas de porter un jugement sur quiconque.

Pour autant, force est de constater que tout le monde n’a pas cette élégance. Une « association » nommée « l’Association des libres penseurs de France », portée sur les fronts baptismaux par de bien curieux parrains (au sens don-corléonesque du terme) s’est fait une spécialité de fulminer contre la Libre Pensée. Loin de nous d’utiliser l’argument du nombre. Nous préférons, comme Fernand Pelloutier, la force de l’argument.

Mais il arrive toujours un moment où les masques tombent. Et les masques viennent de tomber. C’est avec curiosité, mais non sans surprise, que nous venons de recevoir, par quelques laïques offusqués (et on ne saurait les blâmer) une coupure de presse de Sud-ouest (30/11/2011) sur l’inauguration d’un nouveau cimetière municipal à Bassercles dans les Landes.

On y apprend que le maire inaugure le nouveau cimetière municipal. Formidable : à l’entrée sur le portail un grand triangle « symbole universel d’harmonie », avec une croix chrétienne, une étoile de David et un croissant musulman ».

Même le plus profane aura compris : Le Grand Architecte de l’Univers est de retour. Le maire n’a jamais sans doute lu la loi du 9 décembre 1905 dite de séparation des Églises et de l’État qui stipule dans son article 28 que : « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépultures dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions ».

En clair, sur les tombes tout est permis, dans les cimetières municipaux, la neutralité est de rigueur. Il ne saurait y avoir un quelconque emblème religieux qui « ouvre et couvre » le cimetière municipal. Le maire viole la loi.

Et le maire se réjouit. A son inauguration se pressent le curé, le rabbin, l’imam, le pasteur et le représentant local de l’ADLPF.

Le journal Sud-Ouest écrit, le maire parle : « Aujourd’hui, on ouvre ce lieu dans la tradition républicaine. Il doit être une terre de paix pour tous les hommes » lance l’élu avant d’inviter chacun des religieux et l’athée à prendre la parole. « Morts, on est tous pareils ».

Dans cet ordre, l’abbé Bruno Portier, curé de la paroisse, l’agnostique Manuel Fernandez (de la Fédération landaise des libres-penseurs de France), le rabbin Marc Bondot, venu de Pau, l’imam Allal Bahja et le pasteur Laurent Marty prennent la parole. »

On sent l’émotion, on sort les mouchoirs. L’union nationale est en marche. Georges Brassens commence à sourire. Sonnez hautbois, résonnez musettes !

Et d’un coup d’un seul, c’est la « laïcité » à la sauce Sarkozy qui triomphe. C’est le Concordat qui revient. Napoléon avait inventé le sanhédrin. Sarkozy a besoin de « libres penseurs » concordataires, c’est le strapontin dévolu à l’ADLPF.

Décidément, une chose est sure : la messe est dite et bien dite. Voilà de biens curieux « libres penseurs ».

Ite missa est. Amen. »

Au lieu de déverser leur tombereau d’injures, les auteurs de cet article fielleux auraient été mieux inspirés de demander le texte de l’intervention de notre camarade. Le droit de réponse étant, depuis 1881 et jusqu’aux derniers décrets de 2007, bien encadré, nous demandons à ce que la FNLP publie l’allocution (ci-après) de Manuel Fernandez :

« Monsieur le Maire

Mesdames et Messieurs les élus,

Messieurs les ministres des cultes,

Mesdames, Messieurs,

Citoyennes, Citoyens,

L’ouverture d’un cimetière est un événement important dans la vie d’une commune. Au nom des Libres Penseurs et de notre fédération des Landes de l’Association Des Libres Penseurs de France, je voudrais donc tout d’abord présenter, au conseil municipal et à son maire Henry Louis PICQUET, l’expression de notre reconnaissance pour cette réalisation et de nos remerciements de nous avoir conviés à cette inauguration.

La mise en place d’un cimetière pourrait, à première vue, sembler quelque chose de triste, car, bien sûr, ce ne sera pas ici un lieu de festivités. Et pourtant, il convient de se réjouir de l’ouverture de ce terrain.

En effet, c’est un lieu de recueillement, de sérénité et de paix. C’est l’endroit où, malheureusement, nous nous retrouverons tous, un jour ou l’autre. Mais, après avoir traversé cette vallée de larmes que constitue bien souvent la vie, nous nous y retrouverons tous ensemble. Pour toujours, par delà les différences de condition, d’origine, de conviction, s’y côtoieront dans la paix « celui qui croyait au ciel et celui qui n ‘y croyait pas » comme l’a si bien dit le grand poète Louis Aragon.

Si cette cohabitation post mortem est aujourd’hui possible, c’est à la Révolution Française que nous le devons. Elle a mis fin à l’Ancien Régime monarchique d’injustice, de malheur et d’intolérance qui faisait que certains avaient droit à des obsèques et une sépulture dignes, tandis que les autres, les mécréants, ceux qui n’étaient pas munis des sacrements, étaient enterrés sans cérémonie, en cachette, à l’écart, de nuit, à la sauvette et comme des chiens.

L’instauration de l’Etat-Civil fut une application directe de cette œuvre essentielle de la Révolution qu’est la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. En adoptant l’Etat-Civil, les Révolutionnaires ont confié aux communes la tâche d’enregistrer les naissances, les mariages et les décès. La Révolution a ainsi aboli ce privilège que détenait une église, alors toute puissante, qui régentait la vie de tous en faisant fi de la liberté de conscience de chacun. Les Révolutionnaires ont aussi eu l’intelligence civique et politique de faire que les cimetières deviennent des lieux publics et municipaux ce qui a rendu possible les obsèques civiles dans toute leur dignité.

Cette œuvre de sagesse a été poursuivie et complétée par la IIIe République dont les différents gouvernements ont progressivement institué un cadre juridique assurant la paix civile dans le domaine de la mort.

La loi du 14 novembre 1881 a interdit les divisions confessionnelles dans les cimetières municipaux afin qu’il n’y ai pas de ségrégation, de communautarisation des espaces du cimetière. C’est la commune qui gère la délivrance des emplacements et aucune autorité non publique, religieuse ou autre, ne peut prétendre à un espace réservé à telle ou telle communauté. Nos morts peuvent ainsi se côtoyer dans l’indifférenciation laïque et républicaine, quelles qu’aient été leurs convictions quand ils vivaient. Chacun a ainsi droit, après sa mort, à ce que sa dépouille ne subisse pas une ségrégation à raison de la religion, ségrégation que la loi réprime quand elle s’applique aux vivants.

La loi du 15 novembre 1887 dispose que les tombes soient des espaces privés. Elle garantit ainsi des funérailles et l’édification de monuments funéraires conformes aux vœux et convictions de chacun. La liberté de conscience individuelle est totalement respectée.

Contrairement à ce que certains préconisent actuellement, nous autres laïques, Libres Penseurs, nous pensons qu’il serait gravement irresponsable de vouloir remettre en cause le cadre législatif raisonnable et équilibré, propre à satisfaire tous les citoyens de bonne foi, et à ne mécontenter que les seuls prosélytes des dogmatismes et des intégrismes.

Monsieur le Maire, en ouvrant cet espace public, cet espace de paix, de recueillement et de respect de tous, vous avez la responsabilité de poursuivre l’œuvre humaniste et émancipatrice de nos prédécesseurs : les Révolutionnaires de 1789 et les Républicains laïques de 1905. Nous savons que vous 1’assumerez avec conscience, humanité et conviction. Les Libres Penseurs, avec tous les démocrates et tous les humanistes, vous en remercient chaleureusement.

Au cimetière comme ailleurs, que

Vive la République, laïque, démocratique et sociale !

Manuel FERNANDEZ »

Affirmer que « l’ADLPF s’est fait une spécialité de fulminer  contre la Libre Pensée » Il suffit de lire notre journal La Raison militante ou d’aller sur notre site internet pour constater que nous faisons autre chose que de pondre des communiqués sur eux (1). Cela n’est pas leurs cas, puisque c’est leur deuxième communiqué officiel contre l’ADLPF en moins d’un an (l’autre a été écris en janvier 2011 par rapport à l’affaire Baby Loup). Nous demandons des preuves puisque, se référant à Fernand Pelloutier, ils ont des arguments et qu’ils osent prétendre que l’ADLPF est utile à Sarkozy « que Sarkozy à besoin de « libre penseur » concordaire ». En effet, en quoi Sarkozy a besoin de nous ? En quoi sommes-nous « concordataire » et pourquoi aurions-nous ce « strapontin dévolu » ? Nous souhaitons simplement que ceux qui se considèrent comme les propriétaires de la Libre Pensée avancent des preuves irréfutables !

(1)La visite du site de l’ADLPF et la lecture des différents numéros de notre journal « La raison Militante » sont les preuves permanentes que notre combat se cantonne uniquement à la défense de la laïcité et en aucun cas à dénigrer les autres mouvements et en particulier celui qui se prétend être le dépositaire de la « Libre Pensée Française ».

Dernières nouvelles

5 Commentaires

  1. Germinal 32

    Rien ne m’étonne de ces trotskards dogmatiques tout juste capables de travestir la vérité, de calomnier (il en restera toujours quelque chose-la voix de son maître) et de provoquer des incidents
    dont ils se prétendront les victimes.

    Ils pourront faire illusion un moment, mais ils  n’arriveront pas à faire oublier leur soutien au voile dans les lieux publics et autres « dérapages » qui les placent dans le camp des
    « penseurs libres de calomnier ceux qui ont compris qui ils sont » et quels sont leurs objectifs réels.

    Non, messieurs , la pensée libre n’est pas dogmatique et elle n’est pas non plus arrimée à un parti politiqueexclusif car binaire.

    Le dogme, même parfumé de « marxisme-léninisme trotskysant , voire staliniste »  est le fossoyeur de la pensée libre, comme la calotte qui, sous sa chape de plomb, paralyse l’activité
    intellectuelle émancipatrice des humains.

    A bas la Calotte.

    Vive la pensée libre

  2. régis boussières

    En effet, ils sont prêts à tout… Y compris à ce contredire eux même, du moment qu’ils peuvent nous calomnier. Ainsi, à Lyon, les organisateurs de la soirée du 9 décembre, nous avez mise en
    garde sur le fait que l’on était critiqué sur le fait qu’on s’appelle Maurice Allard et que celui-ci était un athée qui voulait « instaurer un état totalitaire athée » (venant des trotsko ça fait
    rire car Trotski était un totalitaire). Bref, on est des extrêmistes athées, des non laïques (à Lyon). Résultat, ils ne sont pas venus dans la salle, il est plus façile de critiquer derrière un
    écran que de confronter ses arguments… Mais, voilà dans Les Landes, l’ADLPF est  « concordataire » des pro laïcité ouverte comme Sarko. Il faudrait savoir, on est ultra athées ou laïcité
    ouverte? Preuve de leurs mauvaise foi et de leurs procédés… 

  3. Bertrand.BARERE

    En référence à l’article du journal, il semble quand même que la loi de 1905 ne fût point respectée. Ne vous en déplaise.

    Bien cordialement

  4. Pierre Carrière

    Si l’on relit l’article, en effet, ce n’est pas la cérémonie qui pose problème, mais le décor sur le haut du portail choisi par la municipalité. La mairie aurait pu faire l’économie de ce décor
    qui est payé par le contribuable. Est-ce que pour autant, le représentant de l’ADLPF n’aurait pas dû être à l’inauguration d’un nouveau cimetière qui, lui, est bien un lieu communal, c’est-à-dire
    à la disposition de tous les citoyens ? C’est d’ailleurs ce qu’il a exprimé dans son discours.

    A ce qui me semble, il ne s’agissait pas d’inaugurer un portail mais un nouveau lieu public. Pourquoi donc les communautés religieuses auraient due être, comme d’habitude, seules à assister à
    cette inauguration, oubliant par la-même le courant laïque, humaniste, rationaliste et libre penseur ? La vrai problème est là. Loin de moi de justifier le maire et son conseil concernant
    l’édification d’un tel portail : réducteur, caricatural et contraire à la loi, mais il a eu au moins ce mérite, trop rare, d’associer les principaux courants de pensée ce qui n’est déjà pas si
    mal…

    Derrière cette polémique, on prend l’arbre pour cible et on oublie la forêt. C’est petit, c’est médiocre et, à mon avis, indigne de penseurs libres estampillés Libre Pensée.

Soumettre un commentaire

 

Adhérez à l’ADLPF / Demande d’infos.

5 + 11 =