Résolution Générale du congrès national de l’ADLPF

9 Juin 2012

ADLPF A propos de l'ADLPF Résolution Générale du congrès national de l’ADLPF

Congrès de  Bouvante (Drôme) le dimanche 20 mai 2012,

Le débat sur la laïcité agite la classe politique qui, afin de récupérer ses voix, semble s’inquiéter des problèmes qu’aurait telle ou telle communauté religieuse pour vivre sa foi. Ce débat ne devra pas être confisqué par les démagogues de tout bord, spécialistes du clientélisme électoral.

La séparation des églises et de l’État est le socle de la République Française. C’est la garantie de paix civile et de progrès social, rempart aux communautarismes. Plutôt que répondre aux problèmes économiques et sociaux, les politiques menées ont favorisé la montée en puissance du caritatif religieux et des communautarismes qui proposent des palliatifs et une illusoire paix sociale dans les quartiers difficiles. L’inquiétude gagne ; le débat ne doit pas porter sur la place de l’islam (ou d’autres religions à venir) dans la République, mais sur la séparation effective des églises et de l’État.

Aussi imparfaite et incomplète soit cette loi de séparation de 1905, le congrès de l’ADLPF émet le vœu que ses principes soient constitutionnalisés :

La République assure la liberté de conscience et le libre exercice des cultes.

La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Simultanément, le concordat d’Alsace-Moselle et les autres systèmes religieux dérogatoires doivent être abrogés.

En conséquence, l’État n’a pas à adapter la société aux préceptes religieux (pratiques cultuelles, alimentaires, fêtes, …) qui sont des prescriptions internes à chaque confession. L’État n’a pas à prendre en compte des dogmes religieux qui ne représentent le plus souvent que des moyens d’oppression et d’asservissement, mais il doit veiller à ce que les groupes religieux ne violent pas la loi républicaine.

De tout temps, la religion a constitué un obstacle au progrès et à l’émancipation de l’humanité. Elle réserve un sort particulier à la femme. Elle s’oppose à la contraception, à l’IVG, au divorce et lui demande de se soumettre à l’homme comme à dieu.

Dans notre État laïque, aucune religion ne porte de valeurs supérieures aux valeurs de la République Française. Celles-ci doivent être transmises par les institutions et l’enseignement laïques.

Dans notre République, tous les citoyens sont égaux. La République ne fait pas de différence entre le croyant et l’athée. Ils ont tous la même valeur humaine.

Le racolage des élus auprès d’institutions religieuses est inacceptable. Contrairement à ce que prétendent généralement les écrits officiels, dès l’origine les cléricaux ont combattu sans relâche la loi de séparation de 1905. La déclaration des cardinaux en 1925 est la première expression publique de cette guerre contre la laïcité. La classe politique d’après guerre, par conviction ou clientélisme, n’a cessé de céder aux revendications de la hiérarchie catholique.

Nul ne peut être surpris par les agissements d’une certaine droite, mais nous sommes révoltés par les arrangements, les entorses que la gauche a fait subir à la séparation des églises et de l’État. Relisons notre histoire. Des hommes et des femmes de conviction ont mené le combat pour la séparation des églises et de l’État (des philosophes, des scientifiques, des révolutionnaires, des socialistes, des radicaux, des libres penseurs, des rationalistes, des francs-maçons, des anarchistes, des libertaires, des féministes, des citoyens et citoyennes plus anonymes). Nombre d’élus de gauche ont perdu de vue les principes de la laïcité, souvent phagocytés par une tendance démocrate chrétienne et social-libérale ayant tourné le dos et renoncé aux idéaux du progrès social et humaniste. Leur projet n’est plus la séparation de l’église et de l’État, mais la séparation des citoyens en communautés. Les citoyens que nous sommes, plutôt que nous abandonner à l’irrationnel, préférons nous en remettre à la raison humaine, à la science, tout en étant conscients de nos limites et de nos erreurs. C’est sur terre, ici et maintenant, que nous voulons notre bonheur.

Face à la situation calamiteuse à laquelle ils sont aujourd’hui confrontés, les libres penseurs de l’ADLPF réaffirment leur attachement à la République indivisible laïque démocratique et sociale. Ils demandent :

L’arrêt de tous les financements publics, directs ou indirects, de communautés ou d’associations religieuses ou cultuelles (même sous des déguisements culturels) et la suppression de toutes les exonérations fiscales en faveur des cultes ; l’’État et les collectivités ne doivent plus être tenus d’entretenir d’autres édifices religieux que ceux ayant une valeur culturelle ou architecturale reconnue ; toutes les dérogations accordées à l’article 2 de la loi de 1905 doivent être supprimées (dépenses relatives aux services d’aumônerie dans les lycées, hospices, prisons, ….) ;

L’interdiction de paraître, dans tous les lieux publics d’administration, avec des habits, costumes, ornements, faisant référence à une appartenance religieuse ou partisane ; les signes religieux ne relèvent pas de la liberté vestimentaire, mais du prosélytisme ;

L’interdiction de toute pratique religieuse sur le lieu de travail ou dans l’espace public ; la pratique du culte doit s’exercer chez soi où dans un lieu affecté à cet effet hors du cadre professionnel ; lors de recherche d’emploi, la religion ne doit pas interférer avec le poste à pourvoir ; l’ADLPF demande l’extension du principe de laïcité dans les établissements privés associatifs recevant de jeunes enfants ;

La suppression du concordat d’Alsace-Moselle et l’application des lois républicaines et laïques dans tous les départements et territoires d’outre-mer ;

La laïcisation du nom de toutes les fêtes légales afin de rendre inopérantes les revendications – émanant de religions minoritaires – de jours fériés supplémentaires, car il est impossible de répondre positivement de façon exhaustive et équitable à de telles revendications ;

L’abrogation des différentes lois d’aide à l’enseignement privé, notamment la loi Debré de 1959 et la récente loi Carle ; la fin du dualisme scolaire et la nationalisation laïque de l’enseignement.

Le respect, dans les cantines scolaires, des seules règles d’hygiène, de diététique et de qualité, indépendamment de toute demande à caractère communautariste ;

La suppression complète du lien entre l’État, les pouvoirs publics plus généralement, et les religions ; pour cela devront être supprimés ou modifiés toutes les instances et organismes publics admettant ou reconnaissant les confessions ; à titre d’exemples : refus d’accepter la nomination au titre de chanoine du Latran, suppression de « l’instance de dialogue du gouvernement avec l’église catholique », absence de représentant du culte dans le Comité consultatif national d’éthique, non participation de représentant public à des cérémonies religieuses et inversement pas de représentant de religions es qualités dans les cérémonies officielles …

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2 Commentaires

  1. Mtiness

    Pas de  menu spécifique ? Dans les écoles de la commune de Villiers Sur Marne, ce n’est pas le cas… Ce doit être pour faire « bon poid, bonne mesure » face aux communiants célébrés dans un
    gymnase de la ville !?

    Comment comprendre ce double langage sociétal qui édifie des lois dans le sens du poil selon les « électeurs » et les publiques visés ?

     

  2. Mtiness

    J’épouse par ma pensée… libre toutes vos résolutions confirmées par votre congrès 2012 et j’espère que la mariée ne semblera pas trop belle et que, du coup, elle en devienne finalement stérile
    !

     

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