Trempe-pipi et touche-pipi

7 Mai 2011

Bien qu’athée pratiquant, et précisément parce que par les singeries liturgiques retransmises chaque dimanche sur une chaîne de télévision du service public heurtent ma raison, je peux admettre que faire « œuvre d’art » en photographiant un crucifix de plastique plongé dans un verre où se mêlent sang et urine relève en effet de la provocation et a de quoi heurter les adorateurs du crucifié, les missionnaires de la chrétienté, les inconditionnels de la foi catholique.

L’ex-évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, mis à la retraite d’office par son Eglise pour avoir joué à touche-pipi avec l’un de ses neveux durant treize années, s’est converti récemment aux joies modernes de la télévision, cette poubelle où chacun peut désormais venir livrer ses confessions les plus intimes et les plus scabreuses.

Dans un entretien accordé à une chaîne néerlandaise, l’ecclésiastique vient de révéler, sur le ton bonasse du gars qui raconte sa vie, son œuvre, avoir laissé venir à lui non pas un mais deux neveux pour ce même gentil petit jeu. « Je n’étais pas conscient que cela avait un tel impact sur mon neveu. Je croyais qu’il s’agissait de choses superficielles », dit-il en évoquant sa première victime. Au sujet du second neveu, le tonton, qui avait dû, entre-temps, tomber sur un confesseur particulièrement sévère pour en arriver à une telle concession, affirme : « Naturellement, je savais que ce n’était pas bien, je l’ai confessé plusieurs fois. » Il continue : « Je n’ai pas du tout l’impression d’être un pédophile. » Ben tiens ! Il ne faudrait quand même pas mélanger les torchons et les étoles. Les pédophiles, les vrais, croupissent en prison. Les évêques touche-pipi, eux, coulent une retraite paisible au sein de discrets monastères. Puis arrive le coup de grâce, la cerise sur le catho. Le divin Roger avoue s’être entendu avec la famille – très chrétienne, la famille, très morale… –, pour ne pas que l’affaire s’ébruite, en lui versant de l’argent.

Un commando du Seigneur s’est introduit dans le musée où était exposée la photographie blasphématoire, pour la détruire, au prétexte qu’elle blessait les croyants et salissait l’image du Christ et celle de l’Eglise.

Quant à l’ex-évêque, comme des centaines d’autres de ses collègues, aucun commando apostolique, romain et réparateur de l’image christique n’est venu lui casser la gueule. Curieux…

Floréal MELGAR

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