Quand Amnesty International fait de la propagande

30 Avr 2012

ADLPF La Libre Pensée Pour une société éclairée Quand Amnesty International fait de la propagande

Amnesty International vient de publier une étude portant sur la discrimination anti-musulman en Europe, intitulé « Choix et préjudice : les discriminations contre les musulmans en Europe ».

Cette étude concerne des données sur la Belgique, l’Espagne, la France, la Suisse et les Pays-Bas. Cette enquête est loin d’être scientifique puisqu’il n’y a aucun critère de défini. Elle part d’un travail de terrain (entretiens individuels et auprès d’associations et organisations).

Il s’agit de témoignages de personnes musulmanes se disant victimes de discrimination… Par exemple pour un refus d’emploi parce que la personne porte un voile islamique. Bref, il n’y a aucune donnée chiffrée et on interview seulement des personnes qui se disent victimes.

Il existe pourtant de nombreux musulmans qui travaillent sans aucun problème et qui ne se sentent pas victime, mais peu importe, l’enquête est construite à charge… Quand on veut abattre son chien on l’accuse d’avoir la rage. Ainsi, il n’y a ni chiffre, ni analyse, ni prise de recule sur ce que disent ces personnes ! Bref, on ne se base que sur de la subjectivité et sur les témoignages des seules personnes « dites » discriminées.

Ainsi, Amnesty discrimine les employeurs par exemple qui auraient pu amener leur version des faits. Quand on fait une étude, la moindre des choses c’est d’écouter les différentes versions et en faire après une analyse la plus objective possible… Les exemples cités laissent pantois, surtout que, parmi les pays cités il n’y a que la France qui est laïque. Ainsi, par exemple aux Pays-Bas, dans les piscines,malgré le problème que cela peut poser au niveau de l’hygiène, (en France il est interdit de se baigner en bermuda) le burkini a été autorisé afin « de favoriser l’intégration des musulmanes orthodoxes », mais cela n’a pas suffit ! Les femmes en burkini ont ensuite exigé que les hommes soient interdits de piscine quand elles étaient présentes car « elles sont mal à l’aise dans la piscine parce que les hommes peuvent voir leurs mains et leurs pieds » (réf : quand l’Europe se voile de Viviane Teitelbaum).

On espère qu’Amnesty va dénoncer cette discrimination qui se double de sexisme ! Et bien non, c’est encore les Pays-Bas qui n’en font pas assez pour les «  pôvres » musulmans. D’ailleurs, si un juif veut travailler avec sa kippa et ses papillotes, il risque lui aussi d’essuyer plus de refus que s’il est sans Kippa, idem pour un bonze Bouddhiste en toge orange et sandalette, ou un punk… Il est évident qui si vous arrivez à un entretien en bermuda et en tong, la chemise hawaïenne ouverte vous ferez aussi un bel effet… Alors qu’attend Amnesty pour parler de la discrimination contre les bouddhiste en toge, les juifs en Kippa, les punks, les porteurs de bermudas à fleur ? Amnesty International, en ne parlant que des musulmans ne fait que reproduire de la discrimination en stigmatisant une seule communauté et en oubliant les autres.

 

De plus, il y en a marre de constater que l’on use et abuse du terme « discrimination » pour tout et pour rien. La discrimination c’est « l’action d’isoler et de traiter différemment certains individus ou un groupe entier par rapport aux autres (discrimination sociale, raciale) ».

Or, en se voilant (en portant un signe distinctif, sexiste, car fait par rapport aux hommes et porté uniquement par les femmes), prosélyte et obligatoire, on peut dire que ces personnes s’auto-discriminent, c’est en effet, elles qui mènent l’action pour s’isoler de la majorité des personnes. Or, la définition de la discrimination est très claire : c’est la majorité qui agit pour mettre à part une minorité qui ne choisit pas d’être discriminé, la discrimination est subie. D’ailleurs, il est choquant qu’Amnesty International parle de discrimination anti-musulmane. En effet, cela veut dire que pour Amnesty International, les musulmanes sont toutes voilées, ce qui n’est pas le cas. Amnesty devrait dire- c’est cela une étude- il faut être précis : que certains musulmans se disent discriminés car ils décident de porter des signes distinctifs religieux (se mettant à part des autres donc) et non pas « les musulmans sont discriminés ». Donc, il n’y a qu’une partie des musulmans qui serait discriminée, et non pas parce qu’elle est musulmane, mais parce qu’elle est dans le prosélytisme, le cléricalisme, à savoir qu’elle veut que leur religion soit au dessus du reste y compris des lois, les normes sociétales du pays où ils vivent.

C’est donc la société qui doit s’adapter à eux et non pas l’inverse ! Mais au nom de quoi ?

Si on tient à avoir un emploi, on fait des concessions. D’ailleurs tout le monde en fait (sur les horaires, le salaire…). Et aussi les tenues vestimentaires (par rapport à la sécurité, parce que l’on reçoit du public, des partenaires, des clients et parce que l’on travaille avec d’autres personnes qui n’ont pas les mêmes opinions que vous). Cela n’empêche pas de croire en Dieu ou autres Allah, d’être adhérent à un parti politique, membre d’une association, mais tout cela est de l’ordre du privé et doit se vivre en dehors du travail.

Ce n’est donc pas une discrimination pour motif religieux, la liberté de conscience n’est pas remise en cause mais de respecter un minimum une neutralité (par rapport à ses opinions personnelles) pour ne pas heurter les opinions des autres. Ce qui gène c’est le prosélytisme d’où qu’il vienne et non pas la religion musulmane.

Les exemples d’Amnesty International

Amnesty dit « le droit de porter, ou non, des vêtements religieux et culturels fait partie de la liberté d’expression et de la liberté de religion ou de conviction.

Le droit à la liberté de religion comporte deux dimensions :

l’une est positive –une personne a par exemple le droit d’afficher sa religion ou ses convictions en portant des signes ou tenues spécifiques-

et l’autre est négative-toute personne a le droit de ne pas être soumise à des pressions visant à lui faire porter les dits signes ou tenue ».

C’est ignorer ce qu’est une religion : on ne choisit pas, d’ailleurs l’on voit de plus en plus des fillettes de 10 ans parfois même plus jeune portant déjà le voile, chère Amnesty où est le fameux choix ? L’enfant nait musulman dans une famille musulmane comme l’enfant nait catholique dans une famille catholique où il sera baptisé et où il subira le catéchisme sans qu’on lui demande son avis ou qu’on attende qu’il soit grand pour choisir par lui-même. Il est d’ailleurs très mal vu de changer de religion, c’est même un crime, condamné par la peine de mort dans certains pays au nom de la Religion. A-t-on déjà vu des enfants embrigadés de la sorte au PS, chez EELV ? Si on suit le raisonnement d’Amnesty International, on peut dès demain venir sur son lieu de travail avec un tee -shirt du Front National, du Parti de Gauche, si l’employeur, les clients, les partenaires, les collègues de travail s’en plaignent on pourra hurler à la discrimination… J’imagine déjà le salarié dire d’une manière têtue « non je ne retirerai pas mon tee-shirt « le changement c’est maintenant avec Hollande » car c’est ma conviction, on « viole mon droit à la liberté d’expression ». Tout le monde serait déjà étonné, surpris, voire choqué de voir un collègue arriver au travail habillé ainsi. On jugerait disproportionné et stupide le fait qu’il refuse de retirer son tee-shirt et qu’il estime qu’on le prive de sa liberté d’expression, on lui ferait comprendre qu’il est sur son lieu de travail… Pourquoi ce qui vaut pour les opinions politiques ne vaut pas pour les opinions religieuses ? Les opinions religieuses seraient les seules qui auraient des passes droits ? Encore une fois, au nom de quoi ?

Ces opinions là seraient elles supérieures ? Pour ma part, si demain on doit tolérer les uniformes religieux de partout comme si on était dans une mosquée ou à l’église, alors je me ferais un plaisir de porter de manière prosélyte et ostentatoire des slogans antireligieux, et ce sera mon expression, que les croyants devront eux aussi respecter sans que je sois menacé, si c’est le cas j’écris à Amnesty ! ..Quelle ambiance au travail !..

Amnesty et la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école

Amnesty s’en prend à la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école en disant que « les autorités françaises mentionnent également de faire respecter le principe de laïcité dans les écoles. Amnesty maintient que la laïcité n’est pas, selon le droit relatif aux droits humains, un motif légitime de restreindre la liberté d’expression et la liberté de religion ou de conviction , même si « elle peut permettre de lutter contre les actes d’intimidation sexistes à l’égard des filles qui ne portent pas le voile, là où le phénomène est observé. Toutefois, il est peu probable qu’une interdiction totale soit une mesure proportionnée, surtout si elle conduit des filles à abandonner toute scolarisation ».

Il y aurait donc des menaces de la part de jeunes filles voilées contre celles qui ne se voilent pas. Pourtant, d’après Amnesty, ne font-elles pas qu’exprimer leur liberté religieuse ? Quel propos stigmatisant, mais qu’on se rassure, il ne faut rien faire de peur qu’elles ne viennent plus à l’école (à cause de leur parents qui font le choix de les déscolariser démontrant ainsi leur intégrisme). Amnesty dénonce le fait que l’on peut imposer le voile dans certains cas.

Par contre, cette institution n’est pas choquée que des enfants de 6, 7, 8, 9, 10 ans portent déjà le voile comme si à cet âge là, l’enfant faisait un choix réel et réfléchi, un choix personnel, en plein conscience… Si Amnesty veut défendre la liberté d’opinion et d’expression, elle doit alors dénoncer ceux qui voilent des petites de 7 ans qui n’ont rien demandé… Car, c’est bel et bien les parents qui décident et obligent leurs fillettes à porter le voile. Où est dans ce cas, la liberté d’expression ou de conviction ? Que dirait Amnesty si des enfants de 6 ans allaient à l’école avec la flamme tricolore du FN sur leurs vêtements ? Parlerait-elle de liberté d’expression des enfants ou d’embrigadement ? Là encore, quand il s’agit de l’idée religieuse c’est tolérée voire normale par contre si il s’agit d’idée politique on y verra de suite (à juste titre) un embrigadement. En quoi l’opinion religieuse peut elle se permettre d’embrigader des enfants « au nom de la liberté d’expression » alors que l’on dénoncera cela si des enfants portaient un uniforme des jeunesses communistes, ou un tee-shirt de « saint » Trotski ?

Les discriminations qu’Amnesty ne voit pas

Dans le cadre du travail, il existe de nombreuses discriminations, celle liée au sexe avec les mêmes diplômes, Femme et Homme n’ont pas la même rémunération. Il y a celle de l’âge qui est un réel frein à l’embauche (soit quand on est « trop âgé » dès 50 ans, ou « trop jeune »). Il y a le handicap et l’origine ethnique. Toutes ses discriminations sont réelles et les victimes les subissent : on ne fait pas le choix d’être trop vieux, handicapé ou d’origine étrangère. Par contre, on peut faire le choix de retirer son voile pour obtenir un travail… C’est une différence de taille. Moi, sur mon lieu de travail (je suis Assistant Social), des femmes musulmanes refusent de me serrer la main parce que je suis un homme. N’est ce pas une discrimination ? Que dirait-on si un blanc refusait de serrer la main à un noir parce qu’il est noir ? Après tout, c’est aussi son opinion politique. Certes c’est du racisme et c’est interdit, mais le sexisme est un racisme qui semble bien accepté surtout quant il ce cache derrière les oripeaux d’une Religion. Deux poids, deux mesures… Si l’on veut être conséquent, il faut dénoncer tous les racismes, tous les sexismes d’où qu’ils viennent et quelque soit le motif ou l’idéologie que sou tend ces idées nauséabondes et parmi ces idéologies, il y en a qui sont d’essence religieuse.

Régis Boussières

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4 Commentaires

  1. Jean PETRILLI

    Amnesty International souffre d’étranges symptomes dans ses combats . Le pianiste turc Fazil Say a annoncé qu’il quittait son pays face à la montée grandissant de l’intolerance islamique. Ce pays
    glisse d’une manière inquiètante vers un régime totalitaire sur une base religieuse. Vous tapez Turquie sur leur moteur de recherche et pratiquement rien sur cette évolution contraire aux droits
    de d’homme et du citoyen.Etrange non ? Faut-il rappeler la dernière déclaration de cet artiste : » Quand j’ai dit que j’étais athée, on m’a insulté. Je dois être la première personne au monde à
    faire l’objet d’une enquête en justice pour avoir déclaré mon athéisme »…

  2. François Lahab

    L’extrême-gauche se bat contre la calotte, mais n’a que tendresse pour khamis, hidjab, niqab et burqa.

    Les mêmes qui n’hésitaient pas à crier « croâ ! croâ ! » au passage des bonnes soeurs et des curés ont des pudeurs de rosière quand il s’agit de l’islam. Notez par exemple ce qu’écrit
    Tévaninan:

    « des différends profonds qui concernent notamment l’éducation et l’interdit (dans quelle mesure et sous quelles conditions l’interdiction et la sanction peuvent-elles être pédagogiques ?),
    l’émancipation (peut-on libérer quelqu’un contre son gré ?), le rapport à l’autre et à sa liberté (jusqu’où peut-on considérer l’autre comme un être aliéné, en attente d’un tuteur
    bienveillant ?), le rapport entre morale et politique (la fin peut-elle justifier les moyens ?), la religion en général, l’islam en particulier et surtout la jeunesse issue des classes populaires
    et de l’immigration postcoloniale »

    http://www.npa2009.org/content/essai-d%C3%A9voilements-du-hijab-%C3%A0-la-burqa%E2%80%89-les-dessous-d%E2%80%99une-obsession-fran%C3%A7aise-pierre

    L’extrême-gauche défendrait-elle pareilement le communautarisme juif ou chrétien ? N’est-ce pas signe d’une abdication des « progressistes » contre le totalitarisme
    religieux, pourvu qu’il soit issu de « l’immigration postocoloniale » ?

     

    • Association des Libres Penseurs de France

      Mais qui qualifie t-on d’extrême gauche. parlons clair SVP. c’est un terme vague et les précisions sont indispensables . De même concernant la fin de votre propos: une pensée s’énonce clairement,
      sans « gros mots » généralistes qui englobent tout…et du coup, rien à la fois. Merci d’être clair.

  3. régis

    Bonjour,

    En effet, Tévanian, est un pro islam, il est à l’origine du collectif « l’école pour tous » qui lutte contre la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école. Pour lui dès que l’on critique
    l’islam et le voile islamique on est raciste. Il dénonce le fait que certains se cachent derrière des propos féministes ou laïques pour mieux masquer leurs racisme anti musulman… Pour être plus
    préçis, il n’est pas d’extrème gauche, mais il est plutôt un islamo gauchiste. 

    Régis

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