Ramasse miettes N° 121 : 12 janvier 2019

13 Jan 2019

Kimberlé Crenshaw et l’intersectionnalité

Kimberlé Crenshaw crée l’évènement en acceptant une invitation de l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Le sujet de ses interventions à Paris 1 Panthéon-Sorbonne sera l’intersectionnalité, un concept difficile à appréhender pour la culture universaliste française.

Pour Kimberé Crenshaw, l’intersectionnalité est nécessaire au quotidien, car elle permet de comprendre, au-delà du cumul et du croisement, comment les identités des femmes sont elles-mêmes intersectionnelles.

Kimberlé Crenshaw explique comment la domination aujourd’hui se définit par des oppressions multiples. L’intersectionnalité est un outil, qui fait voir des formes extrêmes, mais ordinaires de discrimination et de vulnérabilité. Tout particulièrement celles subies par les femmes noires aux États-Unis.

« Toutes les femmes sont blanches, tous les Noirs sont hommes, mais nous sommes quelques-unes à être courageuses. », ce vigoureux slogan* convient bien aux militantes de l’intersectionnalité et à sa créatrice.

*Dorlin, E. (éd.) Black feminism : Anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000.  L’Harmattan, 2008.

Un article à la fois surprenant et intéressant àpropos de laïcité et, de l’abolition/remplacement de la loi de Séparation par une loi du « Vivre ensemble »

Nous devons la découverte de ce morceau de bravoure à notre excellent camarade Jacques Moutterlos, fin laïque et guetteur infatigable.

Nous partageons son propos que voici : « La loi de séparation des Églises et de l’État » n’est pas un accord de divorce entre l’Église catholique et l’État. C’est une décision unilatérale de l’État, votée par l’Assemblée nationale, et qui s’impose à l’Église catholique, mais aussi aux cultes juifs et protestants. Dans son contenu elle traite principalement des modalités de cette séparation – avant 1905 la relation entre l’État et les Églises dépendaient du concordat de 1801, les édifices de culte étaient propriété de l’État et les clergés étaient rémunérés par l’État. Mais son titre 1 intitulé “principes”, constitue une véritable définition de la laïcité, et vise évidemment au “vivre ensemble”.Après quoi Jacques Moutterlos s’interroge sur le texte proposé par le blogueur et dit approuver pleinement les articles 10 et 11.

Il s’agit bien, après lecture, d’un article à la fois surprenant et intéressant.  On peut le lire ici.

Carlos Ghosn, le cardinal Barbarin, ou de l’éternelle problématique du légal et du moral, du coupable et du responsable

L’actualité est impitoyable, elle remet sans cesse sur le métier ce type de débat.

Carlos Ghosn a choisi l’exil fiscal en toute légalité, les avocats fiscalistes qu’il a les moyens de se payer lui auront été de bon conseil. Est-ce moral ? Certainement pas, car à ce niveau de rémunération le seul commentaire qui convienne est : « Plus ils en ont et plus ils en veulent ». C’est d’autant plus indécent que même s’ils peuvent se payer, par exemple, cinq Rolls-Royce ou plus encore d’appartements, ils n’ont quand même qu’un cul à loger ». L’optimisation fiscale est légale, mais certainement pas morale.

Le cardinal Barbarin n’est probablement pas coupable de pédophilie, mais dans une structure aussi hiérarchisée que l’Église, la piétaille obéit ou défroque, sa responsabilité est donc clairement mise en cause, il est le boss. Pourtant, il semble que le Monsignor et ses prédécesseurs se soient contentés de mettre la poussière pédophile sous le tapis sacré du déni. Coupables ? Non ! Responsables des agissements de leurs troupes ? Oui ! Fermer les yeux sur de telles ignominies aggrave leur responsabilité, car elle souligne une forme de solidarité corporative coupable. Le Vatican regarde ailleurs et la justice renâcle à s’en prendre à un monsignor.

L’État d’Israël invente une nouvelle forme d’apartheid

israel apartheidIsraël a ouvert une route en Cisjordanie avec une barrière physique séparant la circulation israélienne et palestinienne, la première du genre, qui suscite des accusations de racisme de la part des autorités palestiniennes. Clôture sanitaire ? Pour éviter quelle peste ? Il s’agit bien plutôt d’une preuve manifeste de haine recuite.

S’agissant de mur, Trump en rêve pour son pays, son allié tant aimé l’a fait.

« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts », notait Isaac Newton.

« Damned ! »encore raté !

Les complotistes n’ont pas de veine, l’opportune (si j’ose dire) explosion dans le 9è arrondissement, rue de Trévise, un jour d’émoi des Gilets jaunes n’est pas du sabotage ni un acte terroriste des mêmes, c’est seulement (si j’ose encore dire) le triste état dans lequel se trouve le réseau de distribution du gaz à Paris. Catastrophique avance même Alexandre Vesperini, membre de la commission supérieure de contrôle du gaz. Deux pompiers y ont laissé la vie. Les fieffés crétins qui voient des complots partout ne danseront pas sur leurs tombes. Quoi que…

La mode des cagnottes et ce que ça dit

Depuis celle du boxeur Christophe Dettinger qui a recueilli plus 110.000 euros et celle des policiers qui dépasse le million d’euros, de plus en plus de petits malins ou de grands faux derches surfent sur l’idée, pour en profiter ou la pourfendre. On crée dorénavant une cagnotte, pour tout, pour rien, pour n’importe quoi pourvu que ça buzze, que ça mousse et que surtout on puisse y raccorder une bonne vieille polémique, bien grasse, bien « foutage de gueule », bien malicieuse, bien mal honnête et de mauvaise foi, bien évidemment.

J’ai entendu les cris d’orfraie poussés contre celle du boxeur : « Quel scandale ! Financer une telle brute, non mais, vous n’y songez pas ? Voilà qui montre bien à qui on a affaire. Leechi doit la fermer ». Et Leetchi l’a fait, sous la pression du gouvernement. Madame Schiappa, sous-ministre chargée de l’Égalité (si, si) entre les femmes et les hommes, invitée de France-Info le 8 janvier, a estimé que la plateforme Leetchi « devrait suspendre cette cagnotte ».  « Soutenir cela, c’est être complice de cet acte et encourager les nazis », (sic) a-t-elle avancé. Et de demander que son montant soit saisi et redistribué aux policiers pour financer leurs primes. Voilà une idée qui défrisera ceux qui ont été gazés et/ou matraqués, mais bon ! Les contributeurs à cette cagnotte, dont on ne sait pas du coup jusqu’où elle serait montée versaient des sommes en moyenne de 15 à 17€. Petit peuple, petites oboles.

S’agissant de la cagnotte pour les policiers, qu’aucun ministre n’a seulement envisagé de faire interrompre, la moyenne s’établit à 27/29€. À majorité « silencieuse » et tremblante, oboles plus confortables. S’il y a un vrai clivage dans ce pays il passe, entre autres, par la fortune.

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