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Histoire de la libre pensée

ADLPF L'histoire de la libre pensée

Le 18ème siècle : « Les Lumières » préparent la Révolution

 Le XVIIIème siècle a voulu abattre la Croix , effacer l'idée d'une communication de Dieu à l'homme, d'une révélation, dune conception religieuse de la vie. Ses intellectuels dénoncent la collusion entre Église et Monarchie.

Les Lumières critiquent les préjugés et pratiquent le libre examen. Un monde nouveau, débarrassé de plusieurs siècles de doctrine augustinienne, émerge alors sous la plume des Montesquieu, Voltaire, Helvétius, d'Holbach  et de bien d'autres ; un monde où l'intolérance religieuse est condamnée, le mystère et le miracle, rejetés.

Le XVIIIème siècle a été le creuset d'une philosophie de l'Homme séparé de Dieu, le berceau du mathématisme, du mécanisme newtonien, d'une morale librement pensée et détachée des injonctions du catholicisme, de la primauté donnée à la Raison.

Le sujet devient citoyen : 1789-1804

La Révolution française fut un extraordinairecoup de tonnerre dans le ciel du royaume de France et de toute l'Europe. En quelques mois, la Révolution renversa la logique du sujet pour la remplacer par celle du citoyen.

 Les esprits agiles et déliés, de Condorcet et Fabre d'Églantine à Chénier, n'ont pas manqué, qui participèrent à la grande lutte anticléricale et à la consolidation de la République, avec pour objectif la séparation de l'Église et de l'État et l'instauration d'un droit nouveau, celui de penser librement et de pouvoir l’exprimer publiquement.

Mais Bonaparte enterra tout cela avec le Concordat.

Le 19ème siècle : le combat pour la laïcité

À droite, la réaction et l'ultramontanisme : les Joseph de Maistre et autres Lacordaire pourfendent  la Libre Pensée. À gauche : les Saint-simoniens, les Blanc, Hugo, Michelet, Clemenceau, etc. brandissent le drapeau de la « Libre Pensée »dans cette bataille idéologique et politique. Peu à peu les républicains votent des lois dégagées de l'influence du catholicisme, telles les lois sur la liberté de la presse en 1881 ou sur l'organisation de l'enseignement primaire. Les congrégations exclues de l'enseignement dès 1828, l'Église et la droite réactionnaire ouvrent la guerre scolaire, mais la perdent, puis advient  la loi du 9 décembre 1905 de Séparation.

1848-1995 : le foisonnement 

Face aux batailles menées contre eux par les Églises et à l'occasion des campagnes  anti-dreyfusardes , les libres-penseurs  se mobilisèrent pour défendre la liberté qu'ils jugeaient menacée, et la nécessité d’organisations formelles se fit impérieusement sentir.

Il s’en créa de nombreuses.

En1864,les libres-penseurs participent à la création, à Londres, de l’AIT. (Association Internationale des Travailleurs), plus connue sous le nom de Première Internationale, en compagnie de Karl Marx, Bakounine, Engels, etc. Où l'on voit les interactions entre libres penseurs et socialisme naissant, sans oublier des liens évidents également avec la mouvance anarchiste,

La Libre Pensée connaîtra au fil de son histoire, de 1848 à nos jours, le sort de toute organisation : elle ira de scissions en retrouvailles et tiendra congrès heureux et congrès décevants.

En 1880estfondée l’Internationale de la Libre Pensée, qui tient la même année à Bruxelles son premier congrès. La création de la Fédération française de la Libre Pensée intervient en 1890.

En 1904 : Congrès international des libres penseurs dit « Congrès de Rome », au succès éclatant par le nombre (3 000 personnes) et la valeur des personnalités qui participèrent à ses travaux. Le Congrès de Rome marque une date mémorable dans l’histoire de la Libre Pensée mondiale. C'est à cette occasion qu'elle détermina sa position à partir des trois grands principes définis par la Charte qui y fut adoptée à l’unanimité : « La Libre Pensée est démocratique, laïque et sociale. Au nom de la dignité humaine, elle rejette le triple joug : du dogmatisme dans tous les domaines et en particulier en matière religieuse et morale, du privilège en matière politique, du profit en matière économique ».

Après la sanglante parenthèse de la guerre, en 1925 : réunification et naissance de la Fédération Nationale des libres-penseurs de France et des colonies, qui fixe comme but à la Libre Pensée « l’instauration d’une société libre, sans exploitation ni tyrannie d’aucune sorte ».

En octobre 1940, le gouvernement Pétain interdit la Libre Pensée.

En 1949,le Congrès Mondial se réunit à Londres, pour la première fois depuis le Congrès de l’Union Mondiale à Rome, sous le patronage de Jean Rostand, Becquerel et Joliot-Curie. Les beaux esprits ny manquent pas.

En 1958, la Libre Pensée dénonce le coup de force gaullien du 13 Mai.

Tout au long des années 60/70, la Libre Pensée mène ses combats pour la laïcité (opposition à la réforme Haby), contre le cléricalisme et contre toute forme de dictature (condamnation de Pinochet). En 1974 elle emménage dans de nouveaux locaux sis au 10/12 rue des Fossés Saint-Jacques. La Libre Pensée participe aux campagnes pour le droit à l’avortement.

1995, scission et formation de l'Association des Libres Penseurs de France pour protester contre la mainmise violente d'un groupe d'extrême-gauche sur la direction de la Fédération Nationale. On en est là, mais les combats demeurent.

 

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