Emission du 4 septembre : les interventions

8 Sep 2011

ADLPF La Libre Pensée La culture est le ciment de la liberté Emission du 4 septembre : les interventions

Emission du 4 septembre 2011

Avec Roland:

présentation de l’émission

Avec Thierry

Propos d’Olympe

Musique – Hécatombe de geotges Brassens (En remerciement à ceux qui cet été ont bravé la police en osant chanter notre patrimoine national dans la rue. Quelle arrogance !)

Avec Didier:

Actualités des régions.

Landes : Un élu présent à la béatification …

Jura : Annonce Conférence[…lien…]

Franche-Comté : La fête de l’agriculture débute par une messe

Yvelines : – Colloque de Poissy

Musique – Les derniers aventuriers  : La rue Kétanou (Roms, SDF ou sans papiers, aventuriers indésirables)

Babylou

Actualités internationales : Le Pape à la lourde/Espagne/Londres/lourdes

Le 14 Juillet

Musique : Le discours du traîneux ( Musique de Gérard Pierron)

L’album « Poèmes et chansons de Gaston Couté – le discours du traîneux » édité par l’association « le petit chariot « , c’est avant tout un superbe spectacle qui fait revivre la poésie de Couté. Le disque est disponible sur leur site www.petit-chariot.org/.

Avec Mimile:

Portrait de GAMBETTA

Musique : J’ai des doutes : Alain Bashung (Sans aucun doute, tu nous manques. Salut l’artiste …)

Avec Roland:

Actualités littéraires

2 livres Les Éditions Libertaires :

Meurtres exquis à la Libre Pensée (juillet 2011)

Via crucis (juillet 2011)

1 CD Henri Pena-Ruiz

Musique-Les tuileries:Vincent Absil (Vincent aux larges épaules et avec un son bien a lui dont on ne se lasse pas.)

Avec Mimile:

Interview de Marc

Musique- Merde à Vauban par Vincent Absil (Et oui, toujours Vincent, mais il n’a pas son pareil pour revisiter ce répertoire là)

Historique et légitimité de l’ADLPF

Musique- Jacques Higelin (Un standard de Jacques Higelin, et si bon pour se quitter.)

Les textes:

Comment a été choisi ce titre de l’Emission et pourquoi Jour de lessive anticléricale ?

Si pour beaucoup le lundi reste le jour de lessive, nous avons trouvé qu’il était bon pour les libres penseurs de célébrer le dimanche, non comme ce jour sacralisé par la gent chrétienne pour faire sa dévotion mais, pour nous, comme ce jour de grande lessive pour nous nettoyer de cette pollution religieuse.

En tant que libres penseurs nous pensons qu’il est plus qu’urgent d’effectuer cette grande lessive des idéologies et des dogmes qui emprisonnent l’humanité. Cela fait plus de 2000 ans que les puissants – les églises en font parties – nous serinent avec leur volonté de pouvoir : en réalité par leur soif de domination : être-esclave, être-soumis permettant de mieux justifier leur mainmise.

Proudhon, ce grand bonhomme anticlérical et père fondateur de l’anarchisme écrivait déjà dans ses Carnets que le cléricalisme est incompatible avec la dignité humaine et la liberté civile. Aujourd’hui, en voyant comment l’Église s’investit dans l’humanitaire et les ONG, certains, avec force, nous affirment le contraire. Or, l’actualité nous rappelle aussi combien ce positionnement médiatique de l’Église reste faux et, donc, illusoire.

L’hebdo Le Courrier International du 7 juillet a publié un article sur les blanchisseuses esclaves en Irlande. Comment ne pas faire un rapprochement en cette réalité historique et le titre de l’Emission ?

Le problème des blanchisseuses irlandaises est un fait historique scandaleux révélé par ce journal, suite à un rapport du Comité des Nations Unies contre la Torture, rapport tout à fait récent puisqu’il date du 5 juin 2011.

L’église catho a fait ériger une dizaine de couvents dits « de la Madeleine » : le premier à Dublin en 1767. Lors de la grande famine qui sévit dans ce pays au milieu du XIXe siècle, 4 ordres de religieuses géraient ces institutions : les Sœurs de la Miséricorde, les Soeurs de la Charité, les Sœurs du Bon Pasteur enfin les Sœurs de Notre-Dame de la Charité du Refuge.

Ces couvents employaient des femmes et des enfants pour faire fonctionner de grandes blanchisseries. La plupart de ces femmes étaient des filles-mères, d’autres des internées notamment par leur propre famille afin de contrôler leur sexualité, enfin, en majorité, par des jeunes filles transférées directement par des écoles industrielles.

A leur arrivée, on changeait leur nom. Impossible de s’en sortir sauf si un membre de votre famille vous réclamait. La plupart des femmes restèrent enfermées et exploitées toute leur vie durant, c’est-à-dire jusqu’à leur mort, par ces 4 ordres religieux.

Là où cela devient stupéfiant et encore plus scandaleux apparaît en 1993. Les Soeurs de Notre-Dame de la Charité qui détenaient la plus grande des blanchisseries jouaient leur argent en bourse. Elles en perdirent presque tout : une faillite totale. Incroyable ! Il leur fallait vendre des terrains au profit de la ville de Dublin. Lors de l’aménagement de l’un de ces terrains, son assainissement oblige d’exhumer les corps entreposés dans les fosses. Il s’agissait donc d’ouvrières blanchisseuses. Or, il fut constaté que plus d’un tiers des enterrées n’avaient pas été déclarées officiellement. Des femmes (155 en tout) avaient péri au service et pour le plus grand profit de cette institution religieuse.

La dernière blanchisserie ferma en 1996. Il n’y a jamais que 17 ans ! Aucune réparation n’a eu lieu à ce jour. Le Comité des Nations unies contre la Torture (Uncat) a formulé une déclaration le 5 juin 2011 sur les couvents de la Madeleine. Ce Comité remet notamment en cause l’attitude du gouvernement irlandais qui refuse toujours de reconnaître les peines et les abus subis par ces femmes internées. L’église, bien évidemment, se terre dans un silence abyssinal…

Alors, et ce sera ma conclusion, au regard de ce nouvel événement scandaleux perpétré sous couvert et au nom de l’Église le titre de notre émission tombe malheureusement à pic ! Il trouve une curieuse convergence avec cette actualité dramatique. Nous aurions aimé que ce fonctionnement de blanchisseries industrielles irlandaises n’ait jamais existé.

Vous comprenez pourquoi Proudhon, que nous avons cité, avait raison : religion et dignité humaine ne nous semble guère compatible. Tout au long des futures émissions, nous aurons bien des occasions de le rappeler. Nous aurons aussi l’occasion d’inviter des témoins ou des victimes de ces nombreux actes d’indignité religieuse.

D’où la nécessité d’opérer cette grande lessive anticléricale.

Par Roland

Tolérance ! Tolérance ! L’aviez-vous remarqué ? Les deux grandes fêtes estivales illustrent à leur manière l’alliance traditionnelle du sabre et du goupillon. Mais cette année, la mesure a été comblée. On dirait que, plus la crise économique 
frappe fort, plus on abreuve le bon peuple de pompes militaires et religieuses. Cela fédère, paraît-il. Je passe sur le 14 juillet, non sans dire que je suis d’accord avec Eva Joly, du moins sur le point qu’on sait. J’en viens au 15 août, où on peut dire qu’il y en a eu pour tous les goûts, sauf évidemment pour les miens.



Ce qu’on fête le 15 août, je soupçonne que bien des catholiques ne le savent pas exactement. Passons. Nous avons donc eu droit, sur toutes les chaînes de service public comme sur les autres,au pèlerinage de Lourdes, auquel sont venus s’ajouter les préparatifs des J.M.J., journées mondiales de la jeunesse. catholique (ne l’oublions pas !)

Avant cela, on avait eu la grand-messe du Dalaï Lama, un personnage qu’on peut respecter en tant que représentant d’un peuple opprimé, quoique toute une jeune génération se dégage maintenant de son autorité, mais un chef religieux comme un autre, c’est-à-dire investi d’un pouvoir excessif pour un être humain. Ce 15 août au soir, j’ai frisé l’overdose en écoutant le bulletin d’informations de ma radio 
habituelle. Et je l’ai atteinte pour de bon quand j’ai entendu la dernière nouvelle : le tabassage en famille d’un jeune homme qui avait zappé le ramadan. Et le président du C.F.C.M. de venir expliquer benoîtement que l’observation du jeûne dépend d’un choix volontaire et libre. Apparemment, tout le monde n’est pas au courant !



J’allais oublier, résidente cannoise que je suis, l’hommage rendu à Hélène Vagliano, résistante communiste, où cela ? A l’église orthodoxe !

Combien de nos camarades libres penseurs dorment ainsi à l’ombre d’une croix, par la volonté de proches peu respectueux de leurs convictions!



Tolérants. On nous dit qu’il faut être tolérants. Sans doute ! Personne, je l’espère, ne regrette le temps des persécutions religieuses dans les pays dits communistes. Elles ont créé des blessures qui saignent encore, et n’ont fait que préparer l’émergence ou le retour en force des religions et des sectes en tous genres. Tolérante, la république (bonne fille !) ne l’est que trop en arrosant généreusement l’enseignement confessionnel, et en ouvrant largement ses espaces médiatiques à la propagande religieuse, alors que l’expression laïque doit toujours se contenter du misérable quart d’heure mensuel.



La tolérance, qu’est-ce au juste ? Comme le respect, qui lui est souvent associé, cette notion me semble ambiguë.

Mais, pour s’en tenir à l’acception la plus courante, envers qui faut-il être tolérants ? Envers les individus, voisins, amis, famille, soit :

«La République garantit la liberté de conscience », dit l’article premier de la loi de 1905.

Malheureusement, notre tranquillité est de courte durée, car les individus, habilement pris en main, ont vite fait de former des masses agissantes, dont les pouvoirs religieux se réclament pour justifier et imposer leurs exigences. Et ces bons soldats, eux, ne sont pas tolérants quand il s’agit de menacer un journal, d’incendier un cinéma ou de molester des médecins.



N’en déplaise au doux et pacifique Dalaï Lama, qui le sait d’ailleurs fort bien, le Tibet indépendant a laissé l’exemple d’une dictature cléricale absolue, comme disait avec admiration un connaisseur, le Waffen S S Harrer. 
Le palmarès de l’église de Rome est long et brillant : citons seulement la complicité avec plusieurs grandes dictatures du siècle dernier. Omar Kayyam, des poètes, des philosophes, des mystiques, témoignent du fond de leur tombe que l’Islam cesse d’être une religion tolérante dès qu’elle prend le pouvoir. Les protestants valent-ils mieux ? Calvin n’a rien eu de plus pressé que d’envoyer au bûcher le pauvre Michel Servet.

Le vieux Luther a béni la répression sanglante des révoltes paysannes.



C’est du passé, dit-on ? La béatification de Balaguer, confesseur de Franco, évoque un passé récent et douloureux encore pour beaucoup d’Espagnols. Dans l’Algérie actuelle, il ne fait pas bon sécher le ramadan : cela vous coûte la prison. Dans certains pays africains mis en coupe réglée par des sectes évangéliques, les homosexuels risquent la mort. Et ce sont toujours ces gens-là qui hurlent à l’intolérance et réclament l’application ou le rétablissement du délit de blasphème !

En France, « douce France » etc, la paix civile a été acquise et maintenue grâce aux lois laïques. Mais les religions n’ont de cesse de reconquérir le terrain perdu ou d’ouvrir de nouvelles zones d’influence. Et le plus 
sidérant est de voir tant de libres penseurs de conviction faire la révérence et se soumettre, au nom de la tradition, de l’amitié ou de l’harmonie familiale, ou de peur d’encourir le reproche d’intolérance. Un tel, athée convaincu, se marie à l’église ou fait baptiser ses enfants, tel autre fait circoncire son fils sous couleur d’hygiène (si possible aux frais de la sécu), telle autre porte de son plein gré le voile, au nom du droit à la soumission ou de la liberté d’obéir.



Ne baissons pas la garde !

Comme le combat social, comme le combat féministe, le combat laïque est toujours à recommencer et la vigilance est toujours de mise, surtout en période de crise où tant de désespérés se tournent vers le ciel, ce qui fait bien l’affaire des maîtres de ce monde :

« Les maîtres avec leurs prêtres, leurs traîtres et leurs reîtres. »

Nous n’avons aucun cadeau à faire aux inquisiteurs modernes ni aux ayatollahs de tous les temps, car eux n’ont jamais épargné et n’épargneront jamais le mécréant et l’hérétique.



« J’ai fait un rêve. »

J’ai rêvé que le 15 août, fête mariale, était remplacé par une fête de la mi-août, qui serait tellement plus romantique !

Et puisqu’on aime tant les célébrations, j’ajouterais bien le 17 février, anniversaire de la mort de Giordano Bruno, comme souvenir de toutes les victimes du fanatisme.



Une consolation m’a été accordée in extremis : la belle mobilisation de nos camarades espagnols contre les J.M.J., sévèrement réprimée par l’état socialiste. La France est la fille aînée de l’Eglise, et l’Espagne sa fille préférée. Il faut croire que, depuis l’arnaque au plat de lentilles, le droit d’aînesse ne paie plus.

Olympe

La Laïcité selon Gambetta

« Nous voulons que cette République française ORGANISÉE PAR LA CONCORDE et l’union des bons citoyens, s’imposant également à tous, même à ceux qui n’en voulaient pas, ramène la France dans ses véritables traditions en assurant les conquêtes et les principes de 1789 et au pre­mier rang de tous, le principe suivant lequel la puissance publique doit être affranchie dans son domaine, et l’État doit être laïc. J’entends par là un État qui où-dedans comme au-dehors aura ce caractère éminemment civil, positif, humain, des principes contenus dans l’immortelle Déclaration des droits qui forme la base de notre droit public depuis quatre-vingts ans, un État qui saura prendre position dans les affaires européennes en maintenant la vraie politique française. […]

Les affaires religieuses sont affaire de conscience et par conséquent de liberté. Le grand effort de la Révolution française a été pour affranchir la politique et le gouvernement du joug de diverses confessions reli­gieuses. Nous ne sommes pas des théologiens, nous sommes des citoyens, des républicains, des politiques, des nommes civils: nous vou­ions que l’État nous ressemble et que la France soit la nation laïque par excellence. C’est son histoire, c’est sa tradition, c’est son caractère entre tous les peuples, son rôle national dans le monde. Toutes les fois qu’on a agi autrement, toutes les fois qu’on l’a fait servir aux desseins d’une secte reli­gieuse quelle qu’elle soit, elle a dévié, elle s’est déprimée et affaissée, et toujours de grandes chutes ont correspondu dans notre histoire à ces grandes erreurs. Ce que nous avons à lui demander c’est de prendre résolument parti pour elle-mëme, pour ses idées, pour son génie et pas plus qu’elle n’a voulu incliner vers la Réforme elle ne doit incliner vers l’ultramontanisme, nous continuons l’œuvre de nos pères, la Révolution française préparée par les hommes de la France du XVIIIe siècle, par la France de la raison, du libre examen. Cela suffit non pas à borner notre horizon mais à définir notre rôle.

Mes chers concitoyens, nous ne devons jamais laisser échapper l’occasion de nous expli­quer sur les principes et les affaires de la démocratie républicaine, afin que ceux qui sont de bonne foi et qui ne nous connais­sent pas apprennent quelle est notre pensée tout entière. Je le dis et je le répète, ce que nous voulons c’est la liberté partout et, en premier lieu, la liberté de conscience assurée pour tous; mais avant tout, par-dessus tout nous considérons que la mise en œuvre de la liberté de conscience consiste d’abord à mettre l’État, les pouvoirs publics en dehors et au-dessus des dogmes et des pratiques des différentes confessions religieuses, à mettre la France à l’abri aussi bien des empiétements du sacerdoce que de l’empire. C’est là le com­mencement et la fin de la liberté civile, qui engendre la liberté politique. »

Discours du 23 avril 1875.

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