George Stephenson

29 Sep 2011

par Roland Bosdeveix:

Almanach – George Stephenson – Emission du 25.09.2011

Il y a trois semaines, depuis que nous avons commencé l’émission, nous avons modifié les deux personnages célébrés dans l’Almanach de la Libre Pensée paru en 1932.

La première semaine, Mimile vous avait parlé de Gambetta et, la semaine dernière, je vous ai entretenu, à l’occasion de l’anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France de Cesare Beccaria. Aujourd’hui, nous reprenons le personnage évoqué par l’Almanach, à savoir Georges Stephenson.

Il y a fort à parier que peu de personnes, aujourd’hui, connaissent Georges Stephenson. Né à Wylam un village près de Newcastle le 9 juin 1781 il meurt à 67 ans, à Tapton le 12 août 1848. Fils d’un ouvrier chauffeur, à sept ans George est obligé d’aller garder les vachespour gagner quelques sous. Mais, déjà, le goût des inventions le taraude et il s’amuse à faire des petits moulins ou tout sorte de petits ouvrages. A quatorze ans, son père le fit admettre à ses côtéscomme aide chauffeur. Progressivement,après avoir étudié toutes les parties de la machine confiée à ses soins, il prend son courage à deux mains afin d’aller à l’école. En très peu de temps il apprend les connaissances de base. A force d’obstination etd’heures prises sur son sommeil, il obtient une place de mécanicien dans une mine des environs de New-Castle. Un jour, alors que l’ingénieur de la mine buttait sur un problème posé par la panne d’une pompe, panne qui vous laisse imaginer les catastrophes que cela provoque dans les puits, Stephenson réussit non seulement à réparer mais également à modifier celle-ci. Cet habilité fit grand bruit dans ce monde de la mine et va lui permettre en 1812, après avoir pris des leçons de mathématiques, de mécanique et de chimie, de devenir ingénieur des mines.

Mais l’homme ne s’arrête pas là. Il remplace les rails en bois jusqu’àlors utilisés par des rails en fer. L’idée de remplacer la traction animale par une traction mécanique, à vapeur, était en vogue. En 1804 déjà, des constructeurs, Trevithick et Vivian, eurent l’idée de remplacer les chevaux, sur les chemins de fer des mines, par une locomotive à vapeur qui, placée sur des rails, pourra traîner, outre son propre poids, quelques wagons chargés de houille. Stephenson, après avoir observé attentivement cespremiers essais, décide de construire une locomotive.

Banco ! Au bout de dix mois il réalise sa première machine. « Quelque lourde et grossière qu’elle fût, dira un observateur, elle fonctionnait ». Rail en fer + machine : le chemin de fer était inventé. Le 25 juillet 1814, la machine est mise sur les rails de la houillère et entraîne huit wagons pesant 30 tonnes avec une vitesse de quatre milles à l’heure. On se moque du résultat. Stephenson répond aux railleurs : « Elie »marche, c’est tout ce qu’il me faut ».

Cela faisait plusieurs années, que l’on avait constaté queles moyens de communication entre les deux grandes villes industrielles et commerciales du moment : Liverpool et de Manchester se trouvaient saturés. Faute de matière première, l’activité des manufactures de coton s’arrêtait alorsqu’à Liverpool les docks regorgent de stocks. Réciproquement et pour les mêmes raisons, les produits fabriqués à Manchester ne peuvent être acheminés que très difficilement. Pas fous les négociants : business oblige,ils veulent que les deux villessoient reliéespar le chemin de fer. Bien évidement, cela se fera, au prix d’une importante résistance despropriétaires de canaux, des fermiers et des paysans qui voyaient d’un sale oeil cette évolution technologique. Malgré ces combatsla poussée est trop forte et les grands enjeux du capitalisme obligent : le Parlement autorise la construction d’un chemin de fer. George Stephenson sera en charge tout d’abord des travaux, puis sera nommé en 1823 ingénieur en chef de la ligne. Deux ans plus tard,le 27 septembre 1825, les travaux sont terminés.

Pourquoi parler de cette épopée et de cet homme qui, de toute évidence, n’a pas de lien direct avec le mouvement libre penseur ? A l’origine, les auteurs de l’Almanach ont sans doute voulu mettre à l’honneur des découvreurs de la stature d’un Stephenson. Leur apport technologique ont transformé radicalement la nature des échanges et de la communication entre les hommes. Ils ont mis l’humanité en face de nouvelles formes et de nouvelles structures d’interdépendance. Les moyens de transport inventés au XIXe siècle n’ont été que les prémices indispensables mais nécessaires à l’éclosion d’une société ouverte par opposition à une société close. Ces inventions, génératrices de changements sont nécessairement créatrices de tension. Cette tension, comme la définit le philosophe Karl Popper : « constitue le prix que nous devons payer pour chaque progrès de la connaissance, de la raison, de la coopération et de la responsabilité sociale ».Mais rajoute-t-il, « cette tension est étroitement reliée au problème de la lutte de classes qui apparaît lors de l’effondrement d’une société close ».

Certes, nous ne sommes pas actuellement dans une société close au sens exactoù l’entendait Popper. Mais, à constater le mécontentement et les remises en cause qui se répandent dans toutes les strates sociales du pays, qui se propage dans presque tous les pays européens et dans de nombreux pays du monde, on ne peut pas faire quelques rapprochements analogiques. Les disparités qui grandissent de façon exponentielle, la toute puissance manifeste du sabre, du goupillon et de la finance ne peuvent que nous questionner sur un système qui ne cesse de fonctionner en vase clos.

Roland Bosdeveix

Wikipédia :Stephenson construit un premier prototype en 1814 : c’est une chaudière cylindrique horizontale, munie de 4 roues, elles-mêmes entraînées à l’aide de manivelles par les pistons de 2 cylindres verticaux. En 1817, il met au point sa première vraie locomotive, qui peut remorquer un train de charbon de 70 tonnes. En 1825, nouvelle étape : Stephenson sort une machine qui roule à 30 kilomètres à l’heure. Le jour de l’inauguration de la ligne marchandise Stockton-Darlington on accroche à celle-ci un wagon rempli de musiciens : c’est aussi le premier train de voyageurs. Dans une descente, le convoi s’emballe, dépassant le cavalier porte-drapeau qui l’accompagne : il atteint les 40 kilomètres à l’heure !

La plus célèbre création de Stephenson reste cependant la Fusée (The Rocket), construite pour relier Liverpool et Manchester : La Liverpool and Manchester Railwayex ploita ainsi la première véritable ligne voyageur. Le 15 septembre 1830, jour de son premier voyage, George Stephenson peut être fier de lui : il a tout supervisé, voies, ponts et tunnels, et vu « grand », en prévision du trafic.

Il a ainsi construit le premier pont qui enjambe une voie ferrée de biais, nécessitant une structure et dispositions particulière des briques par rapport à un pont traditionnel. Le pont de Rainhill, toujours en service, est aujourd’hui classé.

George Stephenson est mort d’une pleurésie le 12 août 1848 à Tapton House(Chesterfield) à l’âge de 67 ans et est enterré dans l’église « Holy Trinity Church » à Chesterfield, Derbyshire au côté de sa deuxième épouse, Elisabeth Hindmarsh, épousée en 18201.

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1 Commentaire

  1. stress ball

    I respect George Stephenson very much. I do not know about his child hood could you upload about him more here, or if there is any autobiography there about this. It will be very helpful for the readers like me.

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