L’ÉCOLOGIE ET LES FEMMES : LIBERTÉ DE CONSCIENCE ?

13 Oct 2022

ADLPF La Libre Pensée Pour une société éclairée L’ÉCOLOGIE ET LES FEMMES : LIBERTÉ DE CONSCIENCE ?

La liberté de conscience est un des fondements de notre République démocratique.

C’est le droit d’un individu de choisir les principes qui lui sont propres.

«Certains écologistes » ne sont-ils pas en train de remettre cela en cause, notamment au travers d’injonctions qui, en raison de notre patriarcat historique, s’adressent particulièrement aux femmes ?

En préambule, je tiens à préciser que je ne suis absolument pas climatosceptique et suis persuadée qu’il faudrait de toute urgence changer un grand nombre de nos habitudes afin de préserver notre planète.

Encore faudrait-il que nos États en soient persuadés et se donnent les moyens d’y parvenir, sans culpabiliser tous les citoyens.

Et les femmes dans tout cela ?

Au prétexte que la cause est juste et cela ne fait aucun doute, il ne faudrait pas que les femmes subissent cette injonction qui leur est faite d’avoir une « bonne attitude écologique », d’autant plus que ce sont elles qui sont le plus sensibles aux problèmes environnementaux.

Le développement durable ne serait-il pas assez viril ?

Il serait souhaitable que nous ne revenions pas en arrière et ne reproduisions le schéma de nos mères, voire de nos grand-mères.

Voici quelques « bons » procédés qui nous sont suggérés :

  • Utilisation de produits ménagers et cosmétiques dits écologiques ou faits maison :

Qui va fabriquer ces produits ?   

  • Achat des produits en vrac :

Qui va gérer les contenants ?

  • Tri et recyclage :

Qui trie et recycle ?

  • Cuisiner au lieu d’acheter des plats tout faits :

Qui cuisine quotidiennement ?

  • Utilisation de coupes menstruelles, et autres éponges en lieu et place des protections existantes :

            Très pratique sur le lieu de travail par exemple…

  • Utilisation de couches lavables pour les enfants :

Qui va laver les couches ?

Globalement on ne peut que constater que ces suggestions, la liste n’en est pas exhaustive, entraînent une nouvelle charge mentale chez les femmes qui n’en ont vraiment pas besoin.

« Et pourquoi ne pas revenir au battoir des lavandières ? » Même le Vatican a reconnu que la machine à laver était un progrès pour les femmes.

Peut-être pourrions-nous dépenser notre énergie à exiger que tous ces produits soient exempts de composants polluants, toxiques… et qu’ils soient au maximum recyclable, cela permettrait aux femmes de réduire leurs charges ménagères si « épanouissantes ».

Rappel de quelques chiffres issus d’un sondage IPSOS 2018

  • trier le linge et lancer une lessive : 21% des hommes vs. 83% des femmes,
  • repasser : 20% des hommes vs. 81% des femmes,
  • laver les sanitaires : 22% des hommes vs. 78% des femmes,
  • bricoler : 71% des hommes vs. 11% des femmes,
  • sortir les poubelles : 55% des hommes vs. 21% des femmes.

4 Français sur 10 pensent aussi que si les femmes s’impliquent davantage dans la répartition des tâches c’est aussi en partie de leur fait car elles y trouveraient une satisfaction personnelle. 43% d’entre eux estiment qu’en général les hommes ont moins de dispositions naturelles que les femmes pour les tâches ménagères et 46% pensent que les hommes ont plus d’aptitudes pour le bricolage et les femmes pour les tâches ménagères (52% chez les hommes et 41% chez les femmes)

Il faut être vigilant afin de faire en sorte que les femmes conservent leur liberté de penser et d’agir sans subir un nouveau diktat. Il est indéniable que la condition féminine a très fortement évolué ces 30 dernières années, mais la route est encore longue et semée de nombreuses embûches. Alors évitons d’en rajouter de nouvelles.

Mesdames, et Messieurs, prenons garde à cette vague « verte » qui est dans la stigmatisation, la culpabilisation…. Mais peut-être pas suffisamment dans la construction.

Françoise Mesmin avec la participation de Sophie Tordjman

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