N°240, 17 décembre 2021
Une grande dame nous quitte, une autre rêve de le devenir. Pendant ce temps, on sert un peu partout la soupe à Zemmour, au nom de la liberté d’expression, horreurs racistes comprises. Le libéralisme triomphant paie cash des amendes pour éviter de devoir plaider devant les tribunaux ; la justice est bon enfant ! Enfin, il y aurait un doute sérieux sur la mise en place de la « grande cause du quinquennat », à savoir la lutte contre les violences faites aux femmes.
Bye bye chère madame.
Maryse Wolinski nous a quitté, elle a rejoint l’Orient éternel comme disent ses Sœurs franc-maçonnes. Féministe engagée romancière, dramaturge, scénariste – elle aura occupé une place particulière dans le champ littéraire et médiatique français. C’était une femme séduisante, courageuse, sans préjugés et d’une rare élégance, une écrivaine à succès, capable de fréquenter des milieux très divers, qui jamais ne se rencontrent et parfois se détestent. Vous allez nous manquer, Madame.
À la soupe !
Cyril Hanouna a allègrement servi la sousoupe à un Zemmour pâlot et peu convaincant. Il n’empêche, la télé-spectacle semble devenue l’incontournable passage pour « politique » en mal de reconnaissance. Les Hanouna, grands maîtres-queux cathodiques, sont-ils des nuisibles ou des simples opportunistes ? That is the question.
Le Père Noël est une ordure.
C’est du moins ce qu’il faut comprendre si l’on en croit ce bon monsieur Castex, Premier sinistre de son état. « Plutôt qu’un nombre précis, 6, 8 ou 10, appuyons-nous sur un principe de bon sens, moins on est nombreux, moins on prend de risques. Que ce soit à la maison, dans un restaurant, une salle des fêtes ou un bar, évitons les grandes fêtes et les grands rassemblements. ». Voilà, c’est dit. Pauvre Castex obligé de jouer les Père Fouettard par cette saloperie qui nous pourrit la vie depuis deux ans.
L’hydrogène, un nouvel Eldorado ?
Transporter des millions de tonnes de choses diverses et variées sur des milliers de kilomètres. Cette idée était devenue presque triviale, ces dernières décennies, grâce au développement technologique et commercial du fret maritime comme aérien. Bref, revoilà le dirigeable à la mode, mais à la mode hydrogène. À suivre.
Elle confond Noël et Pâques.
Noël est le jour dit de la Nativité et Pâques celui de la Résurrection, du moins chez les chrétiens croyants (si, si, il y en a encore !). Christiane Taubira n’en a cure, elle a fait part, dans la matinée du vendredi 17 décembre, de l’éventualité de se présenter à l’élection présidentielle de 2022 : « Coucou me revoilou ». Le début d’une journée mouvementée pour la gauche, que l’annonce n’a pas laissée indifférente. Depuis quand les cadavres sont-ils en état de réfléchir ? Sans préjuger de la rapidité à laquelle le cadavre se débarrassera d’elle, je souhaite bon vent à la courageuse madame Taubira.
Des incapables ont chassé d’autres incapables.
Résultat : une grande partie du territoire est au bord du gouffre en Afghanistan. Le pays, qui a vécu depuis des années sous perfusion de l’aide internationale, manque aujourd’hui de tout sauf de talibans, d’imams excités et de crétins militants. Beau travail, messieurs les partisans de la création ex nihilo de démocraties à l’occidentale, manu militari.
10 Millions d’amendes ? Une paille mon bon Monsieur !
La justice a validé vendredi 17 décembre un accord garantissant au groupe de luxe LVMH l’abandon des poursuites dans l’enquête sur un système d’espionnage à l’encontre de M. Ruffin (la France insoumise) qui impliquerait l’ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, en échange d’une amende de 10 millions d’euros. M. Ruffin dénonçait la « surveillance » dont il a fait l’objet « pendant près de trois ans » par M. Squarcini à la demande de LVMH, lors du tournage de Merci patron ! film satirique sur le leader mondial du luxe récompensé en 2017 du César du meilleur documentaire. Un pot de confitures à 10 bâtons, une paille mon bon Monsieur !
Le Père Noël a besoin de petites mains.
Les fêtes de fin d’année sont la période où les boulangeries et les pâtisseries proposent le maximum de produits à leurs clients. Cette année malheureusement, faute de recrutement, elles devront les réduire. La Covid est passée par là : les mitrons, mis au chômage de fait ne reviendront plus, ils ont trouvé ailleurs des boulots moins déments et souvent des salaires meilleurs. Même tisane dans l’hôtellerie-restauration. On n’a pas des vies faciles dans les métiers de bouche.
Ne dites plus : il raisonne comme un poulpe.
Vous diriez une sottise. Il est vrai que la condescendance envers ce qui n’est pas lui est le moindre défaut de l’homme, ce que le poulpe n’apprécierait pas s’il avait la parole. À les étudier, ils présentent des similitudes troublantes avec nous, à travers leurs yeux qui nous fixent, leur cerveau au fonctionnement étonnamment proche du notre ou leur curiosité et leur envie d’explorer, qui nous rappellent notre propre soif de connaissances. De quoi faire une crise d’humilité ? Heu ! C’est peu probable : « Moi un mollusque ? Allons donc », pourtant, avoir huit bras….
Libéralisme ferroviaire.
Mille fois annoncée, attendue, retardée, espérée, redoutée… la concurrence est désormais concrétisée. Samedi 18 décembre, à 7 h 26, pour la première fois dans l’histoire de la SNCF, un train de voyageurs d’une compagnie rivale, transportant des passagers d’une gare française à une autre, s’est élancé sur ses rails. Tout un symbole : la Frecciarossa (« flèche rouge ») à grande vitesse de l’opérateur historique italien Trenitalia vient se frotter au TGV, fleuron de la compagnie ferroviaire française. La question qui se pose dorénavant est la suivante : après l’enracinement, comme toujours les prix, dans un premier temps attractifs, le resteront-ils ? On ramasse les copies dans 2 ou 3 ans.
La « grande cause du quinquennat ».
Où en est la lutte contre les violences faites aux femmes ? « On a fait énormément de choses, même si le crime nous rappelle parfois, hélas, qu’on n’en a pas fait assez peut-être », a estimé le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, le 1er décembre. Certes, mais la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur alors qu’il était accusé de viol ou encore les propos d’Emmanuel Macron, qui a évoqué la peur de l’Inquisition au sujet de l’affaire Hulot, ont été perçus comme des signes de résistance de la « culture du viol » au plus haut sommet de l’État. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…
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