Ramasse-miettes n°67 : Revue de presse militante d’été, épisode 4
Le Président de la République et le Premier Ministre viennent de présenter les priorités du quinquennat et le gouvernement s’apprête à fixer les orientations budgétaires pour le pays. Toutefois :
« L’ambition de venir à bout de la pauvreté qui concerne 8.8 millions de personnes, et du mal-logement qui touche 4 millions de personnes, contraintes de vivre à la rue ou dans des conditions de logement inacceptables, ne semble, à ce stade, pas inscrite à l’agenda du gouvernement malgré l’urgence sociale qui sévit dans le pays. »
Il semble que la stratégie de nos gouvernants soit la suivante : impossible de jouer la partie comme Hollande qui a fusillé son quinquennat par un matraquage fiscal particulièrement douloureux d’entrée de jeu, restent donc les économies sui generis et donc le rabotage tous azimuts. C’est ce qui se passe en ce moment. Malheureusement pour beaucoup, tout le monde ne dispose pas de la dissuasion propre à la grande Muette. Au total, c’est bien de politiques d’austérité qu’il s’agit, même si leur inanité est maintenant démontrée, à commencer par le FMI himself.
http://www.federationsolidarite.org/espace-presse-aside/espace-presse-cp-menu/7877-cp-sans-logement,-rien-n-est-possible
« Quand il y a réellement un danger auquel il faut faire face (…), il y a une incitation à l’action très forte, au dévouement, au surpassement de soi », avait dit Anne Dufourmantelle en 2015, dans un entretien au journal Libération.
Philosophe et psychanalyste, cette grande dame avait 53 ans, elle s’est noyée vendredi après s’être portée au secours d’enfants sur la plage de Pampelonne à Ramatuelle (Var). Bien rares sont les personnes qui, faisant fi du danger, accordent à ce point leurs paroles et leurs actes. N’avait-elle pas dit : « La vie tout entière est risque. Vivre sans prendre de risque n’est pas vraiment vivre. C’est être à demi-vivant, sous anesthésie spirituelle »?
Quelle tristesse Madame, vous nous manquerez.
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/07/24/mort-d-anne-dufourmantelle-chercheuse-inlassable-d-une-humanite-exceptionnelle_5164311_3382.html
Après le mépris du riche proche du pouvoir, la sottise poujadiste d’une ex « Grande Gueule » de RMC, Claire O’Petit, 67 ans, devenue, par la grâce du macronisme triomphant, députée LREM.
Florilège de la poétesse : « les socialistes [sont des] de « racistes » qui « se servent des arabes » » ; l’Éducation Nationale est coupable « d’un laxisme incroyable » et elle égratigne les professeurs aux « jeans dégueulasses » et aux « cheveux pas possibles » qui représentent, selon elle, « 99% » de la profession. Pas mal dans l’abjection ordinaire, mais à propos du rabotage de l’APL, ceci : « si à 18, 19 ans, 20 ans, 24 ans, vous commencez à pleurer pour 5 euros, qu’est-ce que vous allez faire de votre vie? ». En des temps sarkosiens, Jacques Ségala y était allé de son célèbre : « Si à cinquante ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! ». Connerie qu’il confessera six ans plus tard en se prenant toutefois la langue de bois dans la scie sauteuse de l’hypocrisie.
À distance, on retrouve cette suffisance et cette vulgarité dirigées contre ceux qui ne sont pas du sérail propres à cette élite(???) auto-proclamée et « bonne cliente » des média. Pour la bonne bouche : il faut savoir que O’Petit a atterri chez Macron après avoir visité presque tous les partis traditionnels, dont le PS, et flirté un temps avec le Front National. Sans commentaire.
Dans son livre, «L’Islam : Fabrique de déséquilibrés ?», Wafa Sultan, psychiatre syrienne, réfugiée aux États-Unis, qui s’est fait connaître d’un large public par un débat mémorable sur Al-Jazeera en 2006, décrit la programmation mentale des musulmans.
« (Elle y) alterne les descriptions psychiatriques, ses expériences et l’autopsie de versets et de hadiths. N’y soulignant pas seulement leur immoralité, elle démontre comment s’opère «la destruction mentale» de ceux qui les défendent. Elle rappelle que la programmation est entamée dès la petite enfance par différents moyens, dont la répétition et la récitation, sans oublier «l’effet de la mélodie et l’intonation du texte» : « …nous faisons lire, réciter et répéter à nos enfants ces enseignements qui les programment, les empoisonnent et les nourrissent de haine et de xénophobie.»
Programmation hallucinatoire donc, cette vieille méthode utilisée par tous ceux qui rêvent l’endoctrinement de populations assujetties à une doctrine, ne souffrant aucune contestation.
Tous les coups sont permis quand l’info n’est que de la com.
Mercredi 26 juillet, la France a rendu hommage au père Jacques Hamel, égorgé, il y a un an, par deux djihadistes dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Les assassins du père Hamel ont « échoué » à « exacerber la peur des Français », a affirmé le président Emmanuel Macron. La solidarité exprimée après cet attentat djihadiste a rappelé « à tous les Français que la République n’est pas le règne du relativisme », a-t-il ajouté. Il faudrait qu’il explique ce qu’il entend par là, car ce qui n’est pas relatif est absolu. Quel absolu préconise t-il ?
L’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, a évoqué, quant à lui, l’importance de la « morale », en rappelant son opposition à l’avortement (tiens, tiens, comme c’est surprenant). « Notre société qui ne sait plus où elle va après la mort(sic) et se croit libre de faire tout ce que chaque individu souhaiterait (re sic), y compris abréger sa vie ou l’empêcher de naître( re, re et re sic). » Selon lui, ce n’est pas à la loi « d’établir la morale », elle « ne peut être qu’une aide ».
Traduisons-le. « Je profite de cet hommage, rendu à une victime du djihadisme (parmi plus de 250 en 2016, Monsignore!), pour faire ma propagande rétrograde et bornée. La morale appartient à la religion, la morale laïque ne peut exister, la loi n’est qu’un paillasson où je m’essuie le mocassin et l’état, i.e. le pouvoir, doit être soumis à Dieu et à son Église. Nom de Dieu! Combien de fois faudra-t-il vous le répéter ?».
Ils sont incorrigibles. Passons sur la présence des plus hautes autorités de l’État dans une église – comme s’il n’y avait pas de mairie à Saint-Étienne-du-Rouvray -, car pour elles, la laïcité n’est qu’un mot qu’on accommode à la sauce du jour, comme dans un bouchon lyonnais. Mais franchement, profiter de cette triste histoire, qui en effet révulsa tout le monde, au-delà du fait que la victime fut un curé, pour vendre cette mauvaise soupe réactionnaire, c’est démontrer une fois encore que l’Église ne comprend rien à un monde qu’elle déteste. Le pseudo-modernisme du pape François n’est qu’un écran de fumée, un de plus, propre à masquer la véritable nature du catholicisme militant : l’archaïsme idéel.
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