N°214, 7 mai 2021

7 Mai 2021

Cette semaine, ça allume, comme toujours.

Pan sur les politiciens de tous poils ; pan sur la nouvelle religion, le néolibéralisme ; pan sur les déserteurs de la laïcité ; pan et re pan, pêle-mêle sur le loup, sur Iglesias, sur le culte de la personnalité et sur la dernière sottise à la mode : l’écriture inclusive. Il n’y a que l’embarras du choix.

Des petits lynchages ordinaires.

Toujours battante, toujours lucide, Caroline Fourest mène le combat contre « les petits lynchages ordinaires qui finissent par envahir notre intimité, assigner nos identités, transformer notre vocabulaire et menacer nos échanges ». Et de constater : « Jadis, la censure venait de la droite conservatrice et moraliste. Désormais, elle surgit de la gauche. Ou plutôt d’une certaine gauche, moraliste et identitaire ». Quelle gauche, je vous prie ? Y en a-t-il encore une repérable dans cette bouillasse informe aux relents d’égotisme et d’intelligence en berne ? Assurément non ! La gauche est à reconstruire, fissa ! Mais pour 2022, à moins d’un miracle, c’est plié.

 

Et pendant ce temps, ça marine !

Un comble ! Le père éructait, elle, n’a qu’à attendre. Attendre que les effets du sabordage de la gauche et de celui, en cours, de la droite (merci qui ?) se fassent sentir et voilà la « Fille de » installée à l’Élysée. Pas de quoi se vanter ni être rassuré !

 

Le néolibéralisme est une doctrine de l’abandon et du moindre coût.

Le néolibéralisme hait la dépense publique mais n’est pas prêt pour autant à prendre en charge les dépenses qu’elle conteste. Ainsi des infrastructures : ponts et routes, entre autres, sauf bien sûr les routes et ponts à péages, qui sont de juteux investissements. Dernier drame en date, l’effondrement d’un pont au passage d’une rame de métro à Mexico qui a fait, bilan provisoire, 13 mort et 70 blessés. Souvenir : Gênes 2018 et, toujours en Italie, Aulia en 2020. Il se dit par ailleurs qu’aux É-U ce n’est guère plus brillant, d’où certains discours et projets d’investissements publics de Jo Biden.

 

Déserteuse ?

Madame Najat Vallaud-Balkacem le dit : « Il faut éviter de faire de la laïcité un champ de bataille ». Ah bon ? Comme si ce n’en était pas déjà un et de première grandeur, entre les « Sept laïcités » d’un Baubérot et la détestation « théologique » des intégristes de tous bords. Que cette dame, que j’estime par ailleurs, en vienne à de tels renoncements me fait craindre un processus défaitiste pour un combat bien réel et ô combien nécessaire à notre santé intellectuelle comme à la survie de notre sens critique.

 

Ma vie m’appartient.

Je dénie à Dieu, au Prince et à tout autre groupe de pression le droit de dire le contraire, mieux, je rejoins Pierre Juston qui affirme dans cette tribune : « notre combat pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté n’est pas toujours compris ou relié au concept de laïcité, lui-même aujourd’hui et depuis quelques années au cœur des débats français. Pourtant, notre combat s’inscrit parfaitement dans le cadre d’une philosophie républicaine, universaliste, laïque et libérale » [au sens premier du terme]. Comment mieux le dire ?

 

À table !

Depuis deux ans, le loup fait son retour en Bourgogne. L’an dernier, il a causé la mort de 400 brebis, notamment en Saône-et-Loire et c’est 10 fois moins qu’en Auvergne-Rhone-Alpes ! Mais dans une région où il avait disparu, ce retour est un choc. Certains éleveurs renoncent à leur métier. : « Je me remettrai à travailler quand les gens seront moins cons ». Voilà bien le paradoxe de la bien-pensance écologique face à des réalités de terrain et d’économie qu’elle chasse de sa pensée comme on chasse une idée intruse. Certes, les végans n’ont que faire de la viande d’élevage, mais les autres ? Vous et moi ? Ces soutiens du loup sont-ils prêts à l’accueillir dans leurs jardins ou leurs poulaillers ? Il est permis d’en douter.

 

Retour de bâton.

L’État jacobin, dans sa grande mansuétude mâtinée de démagogie, a supprimé la taxe d’habitation, principale ressource des communes. Résultat : celles-ci se tournent vers la taxe foncière qui, elle, va augmenter sérieusement dans 36 % des communes. Il convient de préciser que promesse avait été faite d’une compensation jusqu’à due concurrence… promesse non tenue, bien entendu.

 

Pablo Iglesias comme Lionel Jospin.

Comment ne pas établir ce parallèle ? En 2002 Jospin quittait la politique, meurtri et amer, sorti de facto par JM Le Pen qui le devançait au premier tour de la compétition présidentielle. Pablo Iglesias, le leader centriste espagnol vient de se faire sortir de semblable façon par une pasionaria de droite, pure conservatrice décomplexée, Isabel Diaz Ayuso,  lors des élections dans la région autonome de Madrid. Il vient de déclarer son retrait de l’arène politique. Constat : la droite autoritaire progresse en Europe, la fin des « Jours heureux » ?

 

Mettre la main au culte de Napoléon ou pas ?

Une polémique comme on les aime. Quoi que fassent les politiciens, commémoration ou célébration, ils se feront engueuler. Il y a dix ans, ce serait passé comme une lettre à la poste, mais aujourd’hui, avec la balkanisation de l’opinion, il y a les pour, les contre et les « j’sais pas ». Ainsi va la démocratie. Ce personnage hautement contestable qui mit fin à la première République au profit d’un régime dictatorial fut aussi un grand modernisateur et législateur, alors… ? Alors regardons notre histoire en face, sans complaisance, elle n’est ni noire ni blanche, elle est.

 

OUIiiiiiiiiiiiiiii !

Est-il vraiment possible d’interdire l’écriture inclusive à l’école ?

Ce ne serait que sagesse, s’il faut en effet participer au combat féministe, car c’est un combat légitime et nécessaire, en revanche rien ne nous oblige à soutenir ses excès, ses lubies et ses sottises.

 

Le monde de la recherche scientifique aliéné par la course à l’argent .

C’est l’opinion tranchée de  Roger Lenglet, journaliste scientifique, exprimée dans « Sciences Critiques ». Et il enfonce le clou : « Trente années d’enquêtes sur l’affairisme et les privatisations qui délabrent l’éthique jusque dans le secteur de la recherche m’obligent à dire que le lobbying des gros acteurs économiques est déterminant dans cette dérive ».

Les méfaits du néolibéralisme économique une fois encore épinglés.

 

Une horreur sur fond de culture judéo-chrétienne.

Un monstre, biberonné à la suprématie de l’homme sur la femme et donc littéralement meurtri par une séparation qu’il ne peut ni comprendre – sa femme n’est-elle pas sa chose ?- ni admettre – depuis quand une femme peut-elle s’émanciper de la volonté du mâle ? – ce monstre dis-je, vient de commettre un acte odieux et d’une cruauté insigne. Au-delà de tous les commentaires sur cette affaire, j’accuse des millénaires d’asservissement de la Femme, des millénaires de mépris et d’élucubrations toutes plus idiotes les unes que les autres, portées notamment par les religions du Livre (ô chère Eve), mais pas seulement (ô Pandore), d’être porteuses de cette sinistre culture machiste et de ne pas même chercher à s’en dépêtrer. Nos sociétés ont beaucoup à faire, le veulent-elles ?

 

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