Ramasse Miettes N°139 du 7 juin 2019

8 Juin 2019

Pas idiot !

Le Québec reconvertit ses églises délaissées par les fidèles. Bibliothèque, salle de fitness ou fromagerie, les villages québécois donnent une seconde vie à leurs lieux de culte.

Qu’attend-on pour en faire autant, plutôt qu’entretenir des bâtiments désertés ou… de les laisser menacer ruines ?

Michel Serres, l’auteur des « Cinq sens », un peu difficile à lire, et de « Petite Poucette », un régal, nous a quittés.

C’est, triste. Un grand qui penseur nous manquera.

À lire cet entretien de Michel Serres sur les blogs Médiapart.(ici)

« Mais quelle est la déontologie de ces managers ? »

Aux urgences de Lons-le-Saunier, 70 % du personnel est en arrêt maladie, épuisé. Pour assurer la continuité des soins, les autorités réquisitionnent le personnel médical avec l’appui des forces de l’ordre.

Réquisition ! On croit rêver. Incapable de gérer proprement l’hôpital, l’ARS (Agence Régionale de Santé) qui n’a que le mot économie à la bouche, recourt à la réquisition et aux policiers pour faire tourner, mal, la boutique. Ce pouvoir et ses bras séculiers sont autoritaires, nous sommes en démocrature.

L’Hôpital a besoin de remède.

Environ cinq cents personnels paramédicaux ont battu le pavé à Paris, jeudi 6 juin, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation organisée par le Collectif Inter-Urgences et les syndicats Sud, FO et CGT. Ce rassemblement vient ponctuer des mois de mobilisation dans plus de 80 services d’urgences français saturés par un nombre croissant de patients.

« On va mal, affirme l’urgentiste Patrick Pelloux, venu apporter le soutien des médecins aux personnels. Les urgences sont devenues la variable d’ajustement de tous les dysfonctionnements de santé. » L’urgentiste fait notamment référence au trop faible nombre de médecins généralistes ou à la fermeture de lits, qui a pour effet d’alourdir encore l’attente dans les urgences.

Le néolibéralisme détruit tout sur son passage. À force « d’économies » les personnels, déjà fort mal payés, sont épuisés, désespérés et rattrapés par le burn out.

Le rêve fiévreux de Trump : liquider l’Europe qu’il déteste.

Le Twitomane est en guerre contre l’Europe, il n’y a guère que ces pauvres atlantistes compulsifs pour ne pas s’en aviser. Il vient de frapper un grand coup en morigénant la pauvre Theresa May et en adoubant son double en tignasse, le brexiteur Boris Johnson, qu’il aimerait voir succéder à Mme May. Fidèle à son avarice légendaire, Uncle Pic’sou, recommande une sortie sèche et sans débours. Et on accueille ce Césarin avec tapis rouge et fanfares…

Le Rassemblement des Énamourés de Macron (LREM) pose le bâillon sur la bouche de l’opposition.

« La parole qui a été écrasée, c’est la parole du peuple. Vous, toujours, vous ne faites qu’un seul geste en direction du peuple, vous le bâillonnez ! » a lancé la députée LFI, Mathilde Panot, avant de joindre le geste à la parole, en se mettant un foulard sur la bouche, une image rare au Palais-Bourbon, mais bougrement parlante.

Bien sûr, les Énamourés n’en ont que faire, ils le sont déjà, eux, bâillonnés, alors…

Pour Denis Mukwege, le médecin qui répare les femmes violées, la paix est en danger.

Le prix Nobel de la Paix 2018, dans un discours puissant et alarmiste,  a ouvert le Forum mondial sur la paix organisé à Caen, le 4 juin. Un discours dont la gravité a teinté l’ensemble des débats qui ont suivi et dont les idées se retrouvent dans un Manifeste pour la paix, co-rédigé par quatre Nobel réunis sur place : M. Mukwege, l’Américaine Jody Williams, l’Égyptien Mohammed El Baradei et la Libérienne Leymah Gbowee. Ce manifeste est désormais proposé à la signature dans le monde entier.

Signer des pétitions est un geste devenu tellement banal qu’on y regarde à deux fois, mais celle-là…

La gauche française est en lambeaux, la droite orléaniste aussi, mais les lambeaux s’agitent encore et toujours.

Après une cuisante défaite, il paraît normal que se posent des questions, rien à redire à cela. Le problème est qu’au lieu de chercher à rassembler et à reconstruire, les lambeaux cherchent à s’exonérer de la déculottée en pointant un bouc émissaire. Certains disent que c’est de bonne guerre. Bof ! Le même phénomène se déploie à droite. Que dire si ce n’est qu’ils sont incorrigibles.

Et Jadot se prit pour le Phoenix de la consultation.

Vainqueur (aux petits pieds) Jadot se prend pour le Consul et prétend refaire la gauche (???) à sa botte, mettant en route la bonne vieille machine à exclusion. Incorrigibles, on vous dit.

Quand les artistes se rebiffent.

Comme l’humoriste Blanche Gardin, Wilfrid Lupano invoque des raisons politiques pour refuser la médaille des Arts et Lettres.« Comment accepter la moindre distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, me fait honte ? »

Et d’énumérer tout ce qui, dans la politique macronienne, lui fait honte. Le catalogue en est impressionnant.

Malbouffe : reculade (comme d’habitude) du gouvernement devant le lobby agroalimentaire.

L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) réclame ouvertement l’omerta. Selon une synthèse datée du 19 avril dernier, rédigée en réaction au programme établi par le comité interministériel pour la santé, le lobby des producteurs de denrées trop grasses, trop sucrées et trop salées s’oppose, sous le couvert de diverses « réserves »« au lancement d’une étude sur les liens entre la consommation “d’aliments ultra-transformés” et la santé », et ce « dans la mesure où il n’existe pas aujourd’hui de consensus scientifique ni de fondement réglementaire sur cette catégorie ».

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