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Ramasse-miettes n°109

13 Juil 2018

Funambulisme.

Le projet de révision constitutionnellevoulu par Emmanuel Macron promet de belles batailles à l’Assemblée nationale : il est plombé d’avance par la quadrature du cercle, l’obligation de ne pas heurter le Sénat sans qui son adoption sera impossible. Les élus français n’ont pas la culture du hara-kiri, tant s’en faut, aussi la bataille sera-t-elle rude pour qu’ils y consentent. Malgré le côté pitoyablement démagogique de la manœuvre – l’opinion adore se « payer » les élus, surtout ceux qui sont lointains – ce n’est pas gagné.

Au menu, entre autres : suppression de la Cour de justice de la République – pour protéger qui ?, réforme du Conseil supérieur de la magistrature – pour contrôler quoi ? et du Conseil économique, social et environnemental – pour bâillonner qui ? Ajoutons la promesse, grande nouveauté, d’autoriser le débat entre le Président et les parlementaires réunis en Congrès et à la toute fin, le Premier ministre n’a plus lieu d’être… Future démocrature ?

Ce qui serait pertinent serait plutôt la convocation d’une Assemblée Constituante pour en finir avec la monarchie républicaine…

Oxymore.

Et voilà le « capitalisme populaire »au secours du membre fantôme de Macron – entendons la jambe gauche de sa politique du « en même temps », abandonnée comme on sait.

Donc, un « capitalisme populaire retrouvé », avec à la clé un « fléchage de l’épargne »et une « implication directe des salariés dans la réussite de l’entreprise ».La vielle recette gaullienne de l’intéressement des travailleurs qui n’a jamais vraiment marché parce que le patronat français n’y a jamais vraiment adhéré.

Tropisme concordataire.

« La République n’a aucune raison d’être en difficulté avec l’islam, pas davantage qu’avec aucune autre religion ». Soit ! Mais il y a « une lecture radicale, agressive de l’islam, qui se fixe pour but de mettre en cause nos règles et nos lois de pays libre, dont les principes n’obéissent pas à des mots d’ordre religieux ».Certes, cela est vrai, mais le chef de l’État s’imagine-t-il qu’il réussira là où tous ses prédécesseurs ont échoué ? À savoir « donner un cadre et des règles garantissant que l’islam s’exercera partout de manière conforme aux lois de la République ».

La vérité est que M. Macron caresse le rêve concordataire qui donne à l’État un droit d’ingérence vis à vis les religions en échange (gagnant/gagnant ?) d’accommodements raisonnables avec elles. C’est le rêve des catholiques qui ont une hiérarchie et un patron, mais pour les musulmans ? Sarko s’y était brisé les dents. Le monde musulman ressemble plus à une nébuleuse agitée d’un mouvement brownien qu’à une structure stable et fermement dirigée, ce « cadre » serait donc une création étatique parfaitement aléatoire..

On ne peut que constater que Macron s’est embarqué dans une forme de déni de la laïcité « à la française » absolument confondante. Lire à ce sujet l’édito de notre ami et camarade Gérard Delfausur son site Débats laïques.

Dans les mois et les années à venir, la bioéthique sera la grande affaire des combats laïques.

Côté religieux, on ne lâche jamais rien. Après avoir influencé pendant quasiment 17 siècles la politique et contribué à structurer les sociétés en concoctant les fameuses « valeurs » chrétiennes dont on nous rebat les oreilles, la laïcisation galopante de la science, entre autres laïcisations, énerve la gent religieuse qui monte partout aux créneaux des discussions à propos de la bioéthique. C’est ainsi qu’ils ont saturé de leurs commentaires les États Généraux de la Bioéthique (EGB).

« Pour pouvoir parler de bioéthique, il convient de différencier morale et éthique. La morale, ce sont des règles de conduite normatives fondées sur des valeurs relatives et auxquelles on s’oblige. L’éthique est quant à elle une régulation impartiale de l’action établie par la société à partir d’une réflexion argumentée, qui fait donc appel à la raison et à l’autonomie de la pensée. Il y a donc dans l’éthique une nécessité de justifier ce qui est énoncé qu’il n’y a pas dans la morale.

Débattre de bioéthique ne consiste pas à opposer des morales inconciliables, mais à distinguer des opinions dans leur pluralité et en conscience, pour parvenir à les réguler selon ce qui semble le plus juste ». Déclare Christian Gaudray, le président de l’UFAL.

C’est un point de vue équilibré dont nous devrons nous souvenir pour faire pièce aux attaques des religieux.

Trump n’est pas éternel, alors il verrouille pour l’avenir.

Trump est un conservateur de la pire espèce qui semble s’être donné pour ligne de conduite de détruire l’héritage de Barack Obama. Dans cette optique, pour remplacer à la Cour suprême des États-Unis Anthony Kennedy, 81 ans, qui avait été nommé par le républicain Ronald Reagan, il a finalement opté pour Brett Kavanaugh. Avec ce juriste qui siège depuis 2006 à la cour d’appel du district de Columbia, la seconde en importance après la Cour suprême, Donald Trump a fait un choix qui comblera le camp conservateur.

Acrimonieux, difficile, imprévisible : le sommet de l’Otan qui s’est ouvert le mercredi11/07à Bruxelles a été tendu tant il dépendait de l’humeur de Donald Trump,invité par les Européens à « mieux considérer » ses alliés. Mais pour le président des É-U, les alliés c’est peanuts et l’OTAN est l’affaire des américains, point final ! Sinon qu’est-ce qui justifierait le maintien de cette alliance militaire anti-communiste depuis que l’URSS est devenue la CEI ? Moyennant quoi, les « alliés » sont priés de la fermer et de passer à la caisse. Trump est un homme d’affaires. Non ? Et puis il faut bien maintenir une certaine tension en Europe, car rien ne serait plus dommageable (horresco referens)pour le Furieux que de voir la paix et la prospérité  s’installer et les Européens s’entendre avec la Russie.

Bien qu’il ait la baraka, laquelle peut le quitter, ses décisions épidermiques commencent à lui nuire. « Les constantes de la politique étrangère de Trump, c’est sa recherche de moments spectaculaires sous les feux des projecteurs de la scène internationale et les reproches qu’il adresse aux autres lorsque ses actions mènent à des conséquences aussi indésirables que prévisibles. C’est navrant, mais cela aurait pu être bien pire : selon une information d’Associated Pressassez terrifiante, l’été dernier, plusieurs conseillers de haut niveau, dont McMaster et Tillerson auraient été obligés de convaincre Trump de ne pas suivre son désir d’envahir le Venezuela. Qui pour le convaincre la prochaine fois qu’il aura une telle idée ?».

Démocrature.

La « parenthèse »de la République, créée en 1923 par Atatürk,a été définitivement fermée, s’est vanté Erdogan lors de son allocution d’investiture. Il a promis de« donnerau pays un nouvel aspect après quatre-vingt-quinze ans d’existence de la République », dessinant une « Turquie forte », vouée à devenir, d’ici à 2023, « l’une des dix premières puissances mondiales ». Dans le même mouvement, ilpromet la « démocratie »et c’est bien ici que le bât blesse, car il s’agit plutôt de démocrature.

J’ai dit ailleurs tout le bien que je pensais des démocratures, Erdogan en dirige une.  Et ça fait froid dans le dos.

Ignominie.

Humour lourdingue ouignominie banale ? «Le jour de mes 69 ans, 69 personnes ont été expulsées vers l’Afghanistan. C’était quelque chose que je n’avais pas commandé. »s’est extasié le ministre allemand de l’Intérieur, le très conservateur Horst Seehofer. Cela reste une scandaleuse trivialité dans la bouche d’un homme au pouvoir, plus inquiet de plaire à ce que l’Allemagne a de pire qu’à montrer une aune d’humanité et de compassion.

Le « génie stable » a encore frappé.

Trump a une mentalité de boutiquier,cela en fait le parfait représentant du poujadisme américain. « Le gouvernement britannique, par la voix de Theresa May, a présenté jeudi 12 juillet les détails de son plan sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’UE après le Brexit en mars 2019, qui prévoit de mettre en place une nouvelle « zone de libre-échange pour les biens », destinée à maintenir un commerce « sans friction » avec les 27 membres de l’UE. ».

Réaction du boutiquier tweetomane et néanmoins « génie stable » (sic) : «S’ils font ça, alors l’accord commercial avec les États-Unisne se fera probablement pas. […] J’ai dit à Theresa May comment faire avec le Brexit, mais elle a tout gâché ». Oh la vilaine !

Ce pittoresque donneur de leçon prend vraiment ses « amis » et ses alliés pour des larbins tout juste bons à être sermonnés.

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