Ramasse-miettes n°108

7 Juil 2018

Pamphlet !

Philippe Claudel, écrivain met Thatcher et Poutine dans le même sac à salauds.

C’est à déguster absolument, car avec une ironie décapante, P. Claudel assène quelques vérités qui renvoient certains hommes et femmes politiques à leur (in)humanité.

Où va l’Italie ?

Pour le sociologue Domenico De Masi,la situation italienne est plus inquiétante encore qu’à l’époque de la Marche sur Rome, en 1922 : « Salvini [La Ligue] est de droiteet mangera les 5Etoiles, qui ne sont pas de gauche. La situation est alarmante et rappelle l’époque de la Marche sur Rome. Aucun des deux leaders n’a une culture politique sérieuse, mais le patron de la Ligue est plus sournois et désinhibé. »

De fait, chacun pense que le vrai patron de l’Italie est il« Capitano » Salvini, et que le premier ministre en titre, Luigi Di Maio, n’est qu’une marionnette. D’ailleurs Salvini ne s ’embarrasse pas de courtoisie envers lui :« Je ne veux pas gouverner pendant 5 mois ou même 5 ans », mais pour les prochaines 30 années ». Salvini s’est en effet fixé deux objectifs : changer l’Italie et changer l’Europe. Avec deux slogans : « Prima gli Italiani » ( D’abord les Italiens) et « Padroni a casa nostra » (Patrons chez nous ). Quoi de plus clair ? En n’hésitant nullement à proposer un modèle social rétrograde, basé sur la famille traditionnelle, le rejet des homos, le refus de« la location d’utérus »,la fin des« remises de peine » pour les assassins, la confirmation de la fermeture des ports aux étrangers. « Travail, Famille, Patrie » ?

Et pour faire bonne mesure, l’ambition internationale : « Matteo Salvini, a lancé dimanche 1er juillet l’idée « d’une Ligue des ligues en Europe », réunissant les mouvements « qui veulent défendre leurs frontières », à l’occasion du rassemblement annuel de son parti souverainiste à Pontida, dans le nord de l’Italie. »

Que tout cela empeste la vieille droite moisie et fafa !…

Censure ou police de la pensée ? Les mauvais coups nocturnes ne tarissent pas.

« L’Assemblée a voté, dans la nuit de mardi à mercredi, deux propositions de loi LREM controversées contre « la manipulation de l’information » en période électorale, dont l’examen en première lecture avait été suspendu début juin. Après huit heures d’un débat souvent tendu, le premier texte a été adopté par 52 voix contre 22, le second (organique) par 54 contre 21. Si LREM et MoDem, malgré des réserves, l’ont soutenu, LR, les trois groupes de gauche, ou encore les élus FN, ont voté contre ». (AFP)

Encore un mauvais coup du Monarc et de sa cour qui passent outre le rappel du Conseil d’État du 19 avril dernier : « …le droit français contient déjà plusieurs dispositions visant, en substance, à lutter contre la diffusion de fausses informations. »Et ça ne date pas d’hier, en effet, la loi sur la liberté de la presse du 28/07/1881 couvre la totalité de la problématique puisqu’elle permet la répression des fausses nouvelles et des propos diffamatoires ou injurieux, et ceci de manière permanente…

Alors pourquoi cette nouvelle loi ? Et surtout pourquoi « en période électorale » ? Je livre cette question à votre réflexion. Une info pour aider : la nouvelle loi demande au juge d’agir dans les 48h ! Justice expresse, expression d’injustice.

« Mon pauvre Monsieur, ils sont vieux, trop vieux, mais on a rien d’autre sous la crosse ».

« Pendant un baptême dans une église en France, un prêtre a voulu calmer un bébé en pleurs. Le prêtre pensait que le bébé faisait un caprice et a estimé qu’une gifle allait le calmer. Après l’avoir frappé, le prêtre a tenu fermement la tête de l’enfant avec ses deux mains et lui a ordonné de se calmer. » Hou la la ! Le vilain vieillard.

Le 22 juin, le curé a été suspendu de toutes célébrations par son évêque, ce qui était la moindre des choses compte tenu du buzz que l’affaire avait provoqué. La riposte en forme d’excuse n’a pas tardé. Elle est venue, entre autres, de la rédac-cheffe de La Croix, Madame Isabelle de Gaulmyn : « Nous laissons des prêtres bien trop âgés en fonction ». Et de préciser qu’environ la moitié des prêtres en fonction ont plus de 75 ans. Oui et alors ?

Ceci explique l’appel à des prêtres africainspour pallier la crise des vocations… et faire baisser la moyenne d’âge ?

Le foot rend-il con ?

Il se pourrait.

Selon une étude menée dans 99 universités anglo-saxonnes,seulement 14% des philosophes interrogés ont la foi. Et la situation est encore plus nette chez les scientifiques.

« Il y a trois siècles, la croyance en Dieu était universelle y compris parmi les savants et les instruits. Tout cela a changé à la suite du développement de la science moderne et de la capacité de l’homme à dominer et comprendre la nature par l’usage de la raison. Les croyances et autres révélations et doctrines religieuses sont aujourd’hui considérées par une majorité de grands intellectuels comme des légendes pour enfants et des créations humaines afin de conforter des pouvoirs eux aussi très humains. »

Même phénomène observé en Europeoù la sécularisation, comme disent les Allemands qui n’arrivent pas à intégrer la notion de laïcité, galope allègrement.

Les « observateurs », qui aiment avoir quelque chose de croustilleux à se mettre sous la dent pour pondre de l’édito, commencent à s’impatienter.

Le rêve, ce serait une bonne «fronde», comme sous Hollande. Alors à quand la fronde d’une partie des Énamourés de Macron ? Larmoient-ils.

Malgré quelques tangages en 2017, bien vite étouffés – tous les élus macronistes ou presque doivent leur siège au patron et ne pourront le défendre que si le patron le veut bien, ceci expliquant cela -, la République en marche passe donc en 2018 sans fronde avérée. Celle-ci devient une «contestation à bas bruit d’une poignée de députés»dans les colonnes de Libération du 20 avril. Il s’agit du débat sur le projet de loi gouvernemental « Asile et Immigration » présenté par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, fidèle aficionado  de Macron. Celui-ci est en butte aux attaques de la gauche et de l’extrême gauche qui lui reprochent de tenir un discours-clone de celui de l’extrême droite à propos des migrants, «plus proche des identitaires que des humanitaires», selon l’hebdomadaire Politis du 15 juillet 2017. « En même temps », on est quand même toujours et encore sur le pied droit !

Mais voilà, la fronde ne viendra pas parce que pour s’opposer à une doctrine, il en faut une, or le macronisme est insaisissable, équivoque et volatil. C’est sans doute ce qui fait sa force aujourd’hui – on voit mal à travers la brume – et probablement son handicap pour l’avenir. En attendant chers « observateurs » rongez votre frein, les Énamourés ne sont pas des rebelles.

Les évadés fiscaux et les fraudeurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles : s’agissant du « Verrou de Bercy » le Sénat vote un aménagement, sans suppression complète…

Rappel : le dispositif en question lie les mains des magistrats car il confère à l’administration fiscale le monopole d’engagement des poursuites en matière de fraude fiscale, aussi complexe techniquement que sensible politiquement.

L’opposition aurait souhaité se rapprocher de la proposition acceptée à la fin de mai par les députés de tous bords : il s’agissait de remplacer l’actuel dispositif par un examen conjoint des dossiers par le fisc et le parquet.Pourtant, c’est l’amendement du rapporteur LR (Les Républicains) de la commission des finances du Sénat, Albéric de Montgolfier, qui a été adopté.

« L’amendement proposé par M. Montgolfier ne supprime pas le monopole de l’administration. Le juge, même quand il a connaissance de faits[potentiellement frauduleux], ne peut se saisirsans l’administration. Et la CIF n’est pas supprimée ! »,s’est insurgée la sénatrice socialiste du Val-de-Marne, Sophie Taillé-Polian. Et passez muscade…

Eh oui ! Les fraudeurs peuvent frauder sans se biler, le verrou de Bercy n’a pas été supprimé et les magistrats restent à la merci de ses lubies.

Foutage de gueule à l’américaine.

Trump se voit obligé de virer son pote, Scott Pruitt, liquidateur en chefde la politique de Barack Obama en faveur de l’environnement, le joyeux drille aurait joyeusement dépensé de cet argent public (oh l’abominable terme!) tant honni et stipendié. L’adjoint du bonhomme, Andrew Wheeler,numéro deux de l’EPA (Agence de protection de l’environnement), assurera l’intérim.

Où est le changement ? Peut-être dans les mœurs du nouveau patron ? Peut-être… Mais en tout cas pas dans la politique de destruction des règles écologiques.


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