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Ramasse-miettes n°111

10 Août 2018

Dans cette livraison, on évoquera la régression, ce mal qui plombe nos sociétés incapables de pérenniser leurs avancées face aux coups de boutoir du conservatisme ; Ivanka Trump est-elle encore l’admiratrice inconditionnelle de son père ?; l’acculturation coloniale en Israël ; une curiosité lexicographique : transracialité ; le vieux et immortel sagouin et enfin l’avenir de l’universalisme républicain face au développement des communautarismes et autres avatars.

On n’arrête pas la régression (I) et la militante Rokhaya Dialloy participe sans barguigner.

Sous couvert de lutte contre la discrimination et pour « l’égalité des genres », un manifeste publié dans le journal « La Libre Belgique »accuse la neutralité religieuse d’être un faux nez pour discriminer les femmes musulmanes. Après les attaques contre la loi de 2004 ou l’interdiction du port de la burqa en public, en 2010, les ennemis de la laïcité (à la française) franchissent un nouveau palier avec la publication, jeudi 2 août, d’une tribunequi s’attaque frontalement à un pilier de la loi de 1905 : la neutralité de l’État face aux religions. Le texte est une offensive en règle, émanant d’un « collectif de femmes musulmanes européennes« , en réalité une coalition de militantes identitaires et communautaristesde divers pays du Vieux continent. Ce n’est évidemment pas un hasard si tout le vocabulaire du multiculturalisme anglo-saxonest mobilisé, il est le fournisseur principal des « éléments de langage » de la pseudo-philosophie anti-laïcité chers à ces peuples où l’on prête encore serment sur la bible. Un redoutable contre-sens est ici à l’œuvre qui fait mine de ne pas comprendre en quoi la laïcité est en réalité un outil de libération parmi les plus efficaces. La mauvaise foi est l’arme des bornés.

Tu quoque mi fili ?

Ivanka Trump, conseillère de papa, a exprimé des positions qui détonnent avec le discours de la Maison-Blanche : Invitée par le site d’information « Axios »à réagir lors d’une conférence à Washington, Ivanka Trump a fait une sortie remarquée.

« Je suis très farouchement contre la séparation des familles », a-t-elle déclaré, répondant à une question portant sur l’immigration. Ce décret sur l’immigration initiative du père d’Ivanka ordonnait une tolérance zéro des autoritésà la frontière mexicaine. Il permettait notamment l’arrestation de tous les migrants illégaux, qu’ils soient accompagnés de mineurs ou non.

Lors de cette même conférence, Ivanka Trump a rompu avec le discours présidentielsur un autre point : le rapport aux médias. Elle a indiqué ne pas considérer ces derniers comme des « ennemis du peuple ».

On n’est jamais trahi que par les siens !

On n’arrête pas la régression (II). Le passage à l’allocation sociale unique (ASU)ferait plus de « perdants » que de « gagnants », souligne une étude interne.

Il s’agit bien d’une étude interne et pas d’un rapport sorti de quelque officine gauchiste (horresco referens!) et le dossier s’annonce explosif pour le gouvernement. Un rapport confidentiel, que « le Monde » s’est procuré,montre que le regroupement des « prestations de solidarité » dans une allocation sociale unique (ASU) confirme la chose. Un constat qui ne devrait pas rassurer les milliers de ménages situés en bas de l’échelle des revenus. Inquiètes, les associations luttant contre l’exclusion avaient déjà condamné, début juillet, le report de la présentation du plan pauvretéà la rentrée prochaine.

Quand un pouvoir fonctionne sur et pour le néolibéralisme économique, les « nécessaires économies »(sic) se font toujours sur le dos des plus pauvres et des plus démunis. Ce n’est pas nouveau, ce qui étonne c’est que les peuples continuent de porter ces gens-là au pouvoir.

Acculturation.

 La Loi fondamentale controverséemais votée ratifie constitutionnellement le caractère juif de l’État hébreu et fait passer la langue arabe de langue officielle à langue «à statut spécial». Cette loi, qui définit Israël comme l’« État-nation du peuple juif » est accusée de porteratteinte aux droits des minorités, qui constituent 20% de la population, et en particulier à la minorité druzetotalement dévouée à l’État d’Israël puisqu’elle a participé à la guerre d’indépendance. C’est pourquoi une foule immense de Druzes israéliens et leurs sympathisants (50 000, selon les médias israéliens) a manifesté samedi à Tel-Avivcontre cette loi qui, disent-ils, fait d’eux des citoyens de seconde classe.

La loi entérine en fait un processus enclenché il y a plus de vingt ans qui a réduit progressivement la présence de la langue arabe dans l’espace public. Ce vieil outil de colonisateur a fait ses preuves depuis des lustres. Comme le disait Hampaté Bâ : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », une formule qui a à voir avec l’acculturation que ce continent a subie aux temps de la colonisation. Ce que fait Israël n’est pas si différent, s’attaquer à une langue c’est s’en prendre à un peuple tout entier et à sa culture.

Transracialité.

« Je voudrais être un noir », chantait Nino Ferrer rêvant d’être aussi grand que les grands musiciens de jazz noirs.

«Je ne suis pas noire parce que je suis née noire, mais parce que c’est inné, cela a toujours été au fond de mon cœur», écrit Rachel Dolezal, une Américaine responsable d’une section locale de la NAACP, l’une des plus anciennes associations de défense des personnes noires. Or la dame a deux parents blancs.

Et les beaux esprits d’inventer un néologisme au parfum de scientisme forgé sur le modèle du transgenre, la transracialité.

Deux observations viennent à l’esprit : d’abord le préfixe trans accoléà « racialité » ne peut que conforter le racisme dont on sait, depuis lurette et Claude Lévi-Strauss, qu’il n’a aucun fondement scientifique. On peut gloser sur la culture, la religion et une foule d’éléments plus ou moins singuliers pour différencier les hommes, mais pas sur la race.

En second lieu, ce nouvel objet improbable et qui reste à définir (et comment ? Tant les cas tels celui de Rachel Dolezal sont plutôt des sujets relevant de la psychologie, pour rester aimable) a toute l’apparence d’un sujet à faire pisser de la copie et à susciter des logomachies bruyantes et vaines qui ne déboucheront sur rien d’autre que des manipulations racistes et des appropriations politiques douteuses. À quand la « Transracialité pour tous » ? ou la « Transracia-pride » ?

 

Ce vieux sagouin de Tartuffe a encore frappé.

Invitée de BFMTV mardi 24 juillet, la secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappaa été victime de remarques sexistes particulièrement virulentes sur Twitter. La raison d’un tel déferlement de haine ? Sa robe, jugée trop décolletée.

Serait-on en France aussi coincé que les ayatollahs iraniens et les twittos, qui se sont déchaînés contre la sous-ministre, rêvent-ils d’une police des mœursà l’iranienne ?

Il n’est pas nécessaire d’approuver le macronisme ni non plus les positions de madame Schiappa pour  la soutenir dans sa liberté de s’habiller comme elle l’entend, et la notion de décence qu’arguent ses contempteurs devrait d’abord faire l’objet d’une autocritique de leur part. Ce sont eux qui sont indécents en plus d’être de parfait tartuffes.

Inquiète…

… à juste titre, de l’avenir de l’universalisme, Caroline Fourest dresse, dans un ouvrage écrit dans le style incisif qu’on lui connaît, un inventaire des menaces qui pèsent sur lui. Elle poursuit ici un salutaire travail d’interrogation des présupposés de la bien-pensance de gauche, travail qui avait été remarquablement conduit dans La tentation obscurantiste,publié en 2005.

Depuis l’effondrement du socialisme en France et de son passé-représentant, le PS, la « bien-pensance » de gauche est devenu le prétexte pour ne pas entreprendre de réinventer et refonder une Gauche de gouvernement conséquente et dynamique, car il ne suffit pas de vitupérer, il faut être capable de réaliser et mettre en place les progrès pour lesquels une telle gauche se battrait.

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