Ramasse-Miettes N°193

1 Déc 2020

Plusieurs centaines de migrants, en déshérence depuis l’évacuation d’un précédant campement ont été expulsés sans ménagement par la police faisant notamment usage de gaz lacrymogènes, matraques et autres coups de croquenots.

Un journaliste, Rémy Buisine, témoigne : « Ça a dérapé totalement, les policiers sont intervenus. Ils ont arraché les tentes [et les ont] confisquées. Nous, en tant que journalistes, on a été entravés à de nombreuses reprises. On a reçu des coups. On a été bousculés. On n’a pas arrêté de dire que l’on était la presse mais ça ne changeait rien. Il y a même un policier qui, après que je me sois retrouvé au sol avec un pied sur ma jambe, me dit : « Jamais deux sans trois ».  Même Darmanin a trouvé les images de cet exploit « choquantes ».

Bis repetita.

C’est l’histoire de la grenouille et du scorpion. Un scorpion voulait traverser la rivière, il sollicite la grenouille et lui demande de monter sur son dos pour traverser. Réponse du batracien : « Trop dangereux, tu vas me piquer ». Le scorpion lui explique alors qu’il serait bien sot de faire une telle chose qui entraînerait sa mort. Et voilà la grenouille rassurée qui s’engage dans la traversée le scorpion sur le dos. Au milieux de l’arroyo, le scorpion la pique et lui dit : « Désolé, c’est plus fort que moi ».

Ça s’est passé à Paris et la vidéo est virale, comme on dit. Les vidéos montrent le patron de Black Gold Corp Studios se faire rouer de coups par trois policiers du 17e arrondissement de Paris. Ce genre de comportement qui va au-delà de la simple bavure, « C’est plus fort qu’eux ! ».

Ahurissant, incroyable, inouï : Maradona est mort.

Nonobstant ceux qui l’avaient divinisé le « roi » du foot a fini par aller jouer à la baballe au ciel, puisqu’il y croyait. Pour nous, nous saluerons l’artiste et surtout l’homme sorti d’une banlieue bien crade et devenu fabuleusement riche sans jamais renier ses origines ni ses affinités pour Castro et la gauche bolivarienne sud-américaine en général.

Cela dit, une fois de plus, les médias nous ont saoulés ad nauseam. Diego a été johnnyhallidaytisé, le pauvre…

Deux jours pour réagir, n’est-ce-pas un peu long monsieur le Président ?

  1. Macron a pris son temps pour dénoncer une « agression inacceptable » et des « images qui nous font honte », là-dessus il a demandé au gouvernement de « lui faire rapidement des propositions » pour « lutter plus efficacement contre toutes les discriminations ». Ça ne mange pas de pain. A-t-il conscience que « cette affaire relance les interrogations sur un racisme et une violence « structurels » au sein de la police française, catégoriquement démentis par les autorités, mais dûment renseignés par de nombreuses d’affaires ces dernières années ? On peut l’espérer.

Article 24.

Cette sinistre affaire illustre l’inanité de l’article 24 de la loi dite de « sécurité globale ». S’il est adopté en l’état, il n’y aura plus de bornes aux outrances de cette frange de la police à la dérive. Voilà pourquoi de nombreuses manifestations sont prévues samedi 28 novembre, contre cette proposition de loi quasi scélérate et sa mesure-phare, qui prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l’ordre. Le « silence, on matraque » entravé ? Mais quelle horreur !

Le rire.

L’humoriste et chroniqueur Sébastien Thoen, de la chaîne Canal+ a été licencié pour un sketch diffusé par le site Winamax, le 19 novembre, qui parodiait les codes de l’émission « L’Heure des pros » de CNews, la chaîne info du groupe Canal+. Manque d’humour avéré, rire et sourire interdits, on ne rigole plus chez Vincent Bolloré qui ne doit aimer que ses propres blagues, s’il en fait.

Relisons « Le Nom de la Rose » d’Umberto Eco. Tout y est dit sur le rire. Défendu par le franciscain Guillaume de Baskerville en tant qu’instrument de liberté et de vérité contre le vieux moine bénédictin aveugle, Jorge de Burgos, qui en fait une manifestation du génie du mal. La logomachie des deux hommes d’église illustre bien le clivage entre ceux qui veulent rire de tout (même si ce n’est pas avec n’importe qui!) et ceux qui pensent que le rire est destructeur. En quoi ils ont raison, mais c’est une des vertus du rire. Alors rions, autant que nous voulons et sans entrave. Soyons Charlie, tiens !

Santé publique.

La Covid-19 mobilise, c’est rien de le dire, tout ce qui communique : gouvernement, médias, hommes de l’art etc., mais cette focalisation ne doit pas nous faire oublier les autres pathologies. J’en veux pour preuve les résultats d’une étude menée auprès des agriculteurs et paysans : « De nouveaux résultats du suivi de 180 000 éleveurs et cultivateurs dénombrent une proportion accrue de lymphomes, leucémies ou cancers de la prostate, notamment chez ceux exposés aux pesticides. » écrit le journal Le Monde.

Le monde est complexe et la pensée binaire, le dada des médias, peut s’avérer dangereuse par omission ou escamotage de réalités trop difficiles à dire.

Santé publique 2.

Les psys mobilisés. La Covid-19 est anxiogène, tout le monde le sait et les plus fragiles « dégustent », lato sensu.

« Dès le 23 mars, Santé publique France a lancé l’enquête CoviPrev auprès de 2 000 personnes, afin de suivre leur état psychologique et l’évolution de leurs comportements dans un contexte inédit. Après une semaine de confinement, l’anxiété touchait 26,7% des personnes interrogées, contre 13,5% en 2017. Au 1er avril, la prévalence de la dépression atteignait 19,9%, soit le double d’une moyenne de près de 10%. Et jeudi 19 novembre, le ministre de la Santé a révélé que le numéro d’aide mis en place sur ces questions (le 0 800 130 000), géré par des associations, recevait « près de 20 000 appels par jour ». »

À l’heure du bilan la note sera encore plus salée qu’on ne le présume actuellement.

Un nom dur à porter.

En France, on a le village de Poil, dans la Nièvre, où de joyeux plaisantins invitent régulièrement à venir pour un festival quelconque. D’autres demandent combien il y a de Poil à Montcuq, dans le Lot, et s’esclaffent avec bonne humeur. Les Autrichiens, quant à eux, ont le village de Fucking.

Panneaux volés, ébats sexuels devant les pancartes de la ville… mille autres espiègleries ont eu raison de la patience des autorités locales. Désormais Fucking n’existera plus sur la carte d’Autriche, à compter du 1er janvier 2021, il s’appellera Fugging.

J’alerte lesdites autorités sur le fait que fuggy en anglais décrit une atmosphère poisseuse qui sent le renfermé. Certains préféreront toujours fucking à fuggy et on devine pourquoi.

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