Note de lecture :

21 Juil 2016

« Le transhumanisme » sous titré « Faut-il avoir peur de l’avenir ? ».

de Béatrice Jousset-Couturier, aux éditions Eyrolles.

Faut-il avoir peur de l’avenir ? Bonne question en effet, abordée par l’auteure, scientifique de formation, docteure en pharmacie et diplômée en droit de la santé et en bioéthique.

C’est donc à la fois en scientifique et en philosophe qu’elle étudie le sujet du transhumanisme. Ne laissant rien dans l’ombre, elle aborde successivement l’histoire des origines, les différents courants transhumanistes, la technologie NBIC (Nano et Bio technologies, Informatique, sciences Cognitives -IA ou intelligence artificielle) et son émanation la plus en pointe, l’Université de la Singularité, placée sous la houlette de Kurzweil, le pape du mouvement aux États Unis.

Dans une deuxième partie, elle interroge la philosophie du transhumanisme et le confronte aux religions. Enfin, c’est à la politique, à l’économie, à l’éthique et à la société d’être mises en perspective par rapport au sujet.

« Le transhumanisme » est une lecture tout à fait éclairante pour qui veut s’informer de manière quasi exhaustive sur un mouvement en marche rapide et conquérante, qu’on ne pourra pas arrêter, pour autant que se soit souhaitable, ce que l’auteure ne croit pas, bien qu’elle nous livre quelques mises en garde bien senties, qui reflètent une authentique honnêteté intellectuelle.

Ne nous y trompons pas, dans cet ouvrage, on parle de l’homme amélioré, de l’homme augmenté, du post-humain, bref de la fusion de l’homme avec la technologie et donc avec la machine, le tout porté par la curiosité humaine – l’aspect scientifique –, mais aussi par le cupidité de grandes sociétés tel Google – il y a, dans l’affaire, beaucoup d’argent à glaner ! Le défi étant, entre autres objectifs, de faire reculer la mort, de pallier les maladies, voire de les empêcher par l’intervention sur le génome dès la conception, on conçoit facilement que ces technologies engendreront de nouvelles inégalités : ne sera pas augmenté qui n’en aura pas les moyens…

Devons-nous pourtant partager l’optimisme de Béatrice Jousset-Couturier qui conclue : « (…) soyons confiants, optimistes, ouverts, éclectiques, prêts à concevoir notre évolution avec des sentiments, un esprit créatif, une conscience collective, et osons croire que la science et l’intelligence post-humaine ne seront pas ruine de l’âme. »

Espérons en effet, mais je ne peux m’empêcher de constater qu’un post-humanisme n’est certes pas un humanisme, puisqu’il nous annonce que la machine nous dépassera et suscitera peut-être le nouveau saut de l’espèce. Adieu au darwinisme ou bienvenue à un néo darwinisme propulsé technologiquement ? Telle est la question.

Gilles Poulet

Juillet 2016

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