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Horacio Prieto

11 Avr 2013

Note de Lecture: par Roland BOSDEVEIX

Horacio Prieto, mon père de César M. Lorenzo

(Les Editions libertaires, 252 pages, novembre 2012, 15 €)

Horacio Prieto a été l’un des dirigeants de la Confédération nationale du Travail et, de ce fait, l’un des militants incontournables des événements qui secouèrent l’Espagne entre 1936 et 1939. Son fils, Cesar Lorenzo, nous présente sa vie et son action publique.

Il nous plonge dans l’intimité de son père, né au début du XXe siècle et décédé dans l’année 1985, et nous fait revivre de larges tranches de sa vie houleuse. Je vous laisse le soin d’imaginer ce que furent son vécu et ses combats : une véritable saga pour cette personnalité prise dans le tourbillon d’une époque particulièrement dure au niveau des réalités politiques et sociales espagnoles. Après moults combats, emprisonnements et rencontres, Horacio parvient au secrétariat général de la CNT en 1936. Il assume cette importante responsabilité et, les événements faisant, nous le retrouvons embarqué dans des responsabilités ministérielles au sein du gouvernement républicain. De toute évidence, ce choix a été difficile à prendre, tant était discuté et contreversé au sein du mouvement anarchiste ibérique – CNT et FAI – le principe même de cette participation.

Mais lLa réalité politique avait rapidement prise le dessus. Entre l’application des principes révolutionnaires absolus et la nécessité de résister à la pression militaire des franquistes, responsables du coup d’Etat, cette participation gouvernementale devenait évidente. Pour Horacio et une très large partie de ses compagnons, la priorité, l’urgence impliquait cette alliance avec le camp de tous les opposants politiques. A ses yeux, la participation à l’appareil d’Etat républicain ne visait que la sauvegarde des conquêtes révolutionnaires. En long et en large, l’auteur prend le soin de décrire parfaitement le cheminement et le pragmatisme intellectuel d’Horacio.

Fallait-il ou non participer au pouvoir et prendre le risque d’y perdre son âme ? Ce choix discutable et très discuté dans le mouvement libertaire espagnol à cette époque, l’est encore maintenant car il ébranle le credo anarchiste pur sucre. C’est donc tout l’intérêt de cette biographie. Alors tel père et tel fils ?

L’auteur n’en est pas à son premier coup d’essai. Nous lui devons un ouvrage critique sur Les anarchistes espagnols et le pouvoir, publié en 1969 et réédité depuis, dans une version modifiée, par Les Editions libertaires : Le mouvement anarchiste en Espagne. Sa démarche conceptuelle n’est pas sans nous rappeller celle d’Horacio. Elle interpelle les anarchistes qui ne peuvent pas faire l’économie d’un débat sur les mécanismes très complexes du pouvoir en période révolutionnaire. Même maudite, cette relation au pouvoir se pose comme une donnée incontournable que l’on ne peut évacuer d’un simple coup de gomme. C’est bien là, sans doute, l’un des mérites essentiels de cet ouvrage.

De toute évidence, cette biographie s’adresse à tous ceux qui veulent approfondir leur connaissance du mouvement libertaire et, plus particulièrement de ceux qui contribuèrent à l’animation de cette expérience significative car la dernière du genre, à cette échelle, en Europe.

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1 Commentaire

  1. François LEDRU

    Evidemment Prieto a connu l’élimination de militants anarchistes par les communistes de Staline ; cela a même existé dans les maquis de la Résistance. Mais on ne doit pas confondre Staline, que
    je soupçonne très fort d’avoir été agent occidental (et ne le montrant jamais, toujours au contraire « plus dur que moi tu meurs » et punissant trop) avec le marxisme. De fait Staline a déjà amené
    des trafiquants « pour commercer avec l’ouest », dont les fils espéraient devenir immensément riches, ils furent évincés sous Eltsine par les hommes imposés par les USA…  Ledru

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