LES BATAILLONS SCOLAIRES
…………et autres « symbioses » (!) Armée/Education
(de Hernu/Savary, Chevènement/Jospin, Alliot-Marie/De Robien …).
2014 est le centenaire du déclenchement de la premère guerre mondiale (et le 60ème anniversaire de celui de la guerre d’Algérie). Il nous a paru utile de rappeler les « Bataillons scolaires » et autres ingérences de l’Armée dans l’Education Nationale.
La défaite de la guerre de 1870-71 avait laissé une cuisante blessure. Après le Traité de Francfort et la perte de l’Alsace-Lorraine, la Nation allait pendant des décennies nourrir l’espoir de la « revanche » : effacer l’humiliation de la défaite, recouvrer les deux provinces perdues, substituer aux luttes sociales la guerre France-Allemagne. Les gouvernements successifs de la IIIe République firent des efforts constants pour doter la France d’une armée moderne.
Bataillons scolaires, de sept à treize ans
Pour entretenir chez les jeunes français la flamme patriotique et les préparer à leur rôle de futurs soldats, le gouvernement De Freycinet décréta le 14 juillet 1882 la création de « Bataillons Scolaires » au sein des établissements d’enseignement public.
Ces « Bataillons » devaient dispenser aux élèves une formation pré-militaire graduée, adaptée (?!) à leur âge, dont le programme était ainsi conçu :
Au Cours Élémentaire – de sept à neuf ans – gymnastique,exercices de présentation individuelle et évolutions collectives.
Au Cours moyen – de 9 neuf à onze ans – éducation physique avec éventuellement exercices aux agrès, marches, évolutions en ordre serré.
Au Cours Supérieur – de onze à treize ans – gymnastique,agrès,évolutions en ordre serré, marches, éléments de topographie et préparation au tir.
Pour l’instruction avec armes, on créa deux répliques allégées du fusil Gras modèle 1874, l’une avec canon en bois, ne pouvant tirer, l’autre réelle, utilisable pour le tir avec cartouche Gras de type réduit, et dotée d’un sabre-baïonnette un peu plus léger que le modèle réglementaire.
Pour des raisons diverses, l’institution des Bataillons Scolaires (enfants de sept à treize ans) fut loin, heureusement (esprit « critique », laïcité) de donner les résultats escomptés. L’échec constaté amena bientôt la dissolution des Bataillons Scolaires. Ouf !
Seize-vingt ans
Cependant,dans le même esprit, une nouvelle tentative fut faite avec la création de « Bataillons topographiques », s’adressant cette fois aux jeunes gens de seize à vingt ans. Ce projet n’eut pas plus de succès. Dans le département des Vosges, un seul Bataillon Topo, vit le jour – celui de Saint-Dié – ; il n’eut d’ailleurs qu’une existence éphémère car il avait disparu avant 1889. L’expérience fut abandonnée. Re-ouf !
Après 1900 l’évolution de la situation internationale marquée par de fréquentes périodes de tension, amenèrent le gouvernement à revoir la question de la préparation militaire des jeunes de dix-sept à vingt ans, celle-ci restant toutefois facultative.
Une loi de 1905, puis une circulaire ministérielle de 1907 réglèrent les modalités d’organisation de l’instruction pré-militaire, qui fut confiée aux Sociétés de tir et Sociétés de préparation militaire agréées par le Ministère de la Guerre.
La guerre de 1914, malheureusement, ne devait pas tarder.
Symbioses Armée/Education (1982 -2007 etc)
Les protocoles d’accord Armée/Éducation Hernu/Savary en 1982, Chevènement/Jospin en 1988), Armée/Culture (Hernu/Lang, 1983), Armée/EN, Enseignement Supérieur et Recherche (Alliot-Marie/De Robien, 31 janvier2007) ciblaient à la fois les élèves et les enseignant/e/s (1)(2).
Les militaires ont donc par exemple organisé des formations continues pour les enseignantEs, notamment après la casse des IUFM. Des enseignant/e/s-stagiaires ont plusieurs fois boycotté en cours de route : formations inadaptées, propos méprisants des officiers formateurs (2) à l’égard des personnels de l’Éducation Nationale.
En 2010, le protocole Défense/Éducation relatif aux ERS (Établissements de Réinsertion scolaire) organisait des actions concertées entre les ministères de l’EN et de la défense, où, par exemple, la maîtrise de la lecture est « une mission essentielle confiée conjointement à la Défense et à l’Éducation Nationale ».
Henri AMADEI
(1) Voir par exemple l’article de 2011 « NON à l’armée « éducatrice », sécuritaire et discriminatoire » (à propos de collégiens en stage en uniformes dans la caserne de Monthléry du 121ème – et ses réf.) en octobre 2011 dans la revue « L’Emancipation S et P », sur le site www.emancipation.fr rubrique laïcité-débourrage de crânes.
(2) Voir par exemple l’article « Militaires formateurs ou format…tueurs » sur le site www.unionpacifiste.org/ rubrique Education.
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Bonjour, Une fois de plus, il y a confusion entre la formation militaire scolaire et les bataillons scolaires.
Le programme indiqué est une formation OBLIGATOIRE lié aux textes de ‘l’École pour tous’ signés par Jules Ferry alors ministre de l’instruction publique pour rentre l’école obligatoire pour le primaire (1882). Les Bataillons scolaires sont officialisés par un arrêté du 6 juillet 1882 où il est précisé un volume de 200 jeunes minimum de plus de 12ans, encadrés par des militaires réservistes, sous l’autorité du Préfet, financés par les mairies et avec des armes inaptes au tir. Ces bataillons sont effectivement composés principalement d’élèves ( primaire, collègues et lycées) mais hors cadre scolaire et sur volontariat! Ces bataillons n’ont jamais étaient dissous officiellement. A partir 1886 ils ont périclité pour disparaitre pour les derniers vers 1893 (coût, difficultés d’encadrement, scepticisme des militaires …) Le gouvernement pourtant justifiera en parti la réduction du service nationale en 1889 à 3 ans sur cette formation militaire déjà acquise…
Quelque soit notre regard sur ces Bataillons scolaires! Une certitude. Ces mêmes jeunes iront alors lors de la guerre de 14 avec de vrais armes versés leur sang pour les mêmes idéaux : le redressement de la France et l’Alsace-Lorraine …. Jacques