La République laïque française assujettie à l’Etat théocratique du Vatican !
Jusqu’où vont aller les attaques contre la laïcité dans notre pays ? C’est maintenant le monopole de la collation des grades universitaires qu’on est en train de liquider, et cela au profit … de l’ « Etat » du Vatican.
Depuis 1870, l’Etat français a seul, sur son territoire, le droit de reconnaître et délivrer les diplômes préparés dans les universités. Or un accord, signé le 18 décembre dernier par le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et Leurseigneur Mauberti, secrétaire pour les relations du Saint Siège avec les Etats, permettra au Vatican de reconnaître les diplômes d’enseignement supérieur délivrés par les facultés catholiques françaises qu’il désignera, non seulement pour les disciplines canoniques (théologie, droit canon), mais aussi pour les « disciplines profanes »,c’est-à-dire toutes les autres disciplines ! Cela signifie que le Vatican serait habilité à désigner les établissements qui pourront former, dans leurs disciplines, des enseignants de l’enseignement public ! Et, bien entendu, cette reconnaissance s’accompagnerait de l’aide financière de l’Etat.
Cet accord avait déjà été envisagé par Nicolas Sarkozy, l’an dernier, dans son discours du Latran. Or ses dispositionssont inconstitutionnelles, puisque le Conseil d’Etat a estimé, le 26 janvier 1984, que « ce principe du monopole de la collation des grades universitaires s’impose même au législateur ». Ne s’agissant pas d’une simple circulaire, mais d’un Accord diplomatique entre la France et le Vatican, conforme aux accords de Bologne signé par les Etats de l’Union Européenne, le Parlement sera-t-il consulté ? S’il entrait en application, cela signerait la disparition de la laïcité à la française.
La réaction des laïques de notre pays doit être à la hauteur de l’attaque subie. Pour leur part, les Libres Penseurs de l’Association Des Libres Penseurs de France (A.D.L.P.F., section de l’Union Mondiale des Libres Penseurs)engagent vivement les parlementaires à s’opposer à cet accord et se déclarent prêts à se joindre à toutes les initiatives unitaires pour faire obstacle à ce grave recul de la liberté de conscience et de l’indépendance nationale, à cette liquidation de près d’un siècle et demi d’acquis républicain.
Cet événement montre la pertinence de la revendication de l’A.D.L.P.F. en lutte pour le retour à la non reconnaissance du Saint Siège et, donc, pour la rupture des relations diplomatiques avec cette entité qui n’a rien d’un Etat, mais qui n’est qu’une machine de guerre destinée, contre la liberté de conscience, à imposer les dogmes et principes d’une religion même à ceux qui ne s’en réclament pas.
Le Conseil d’Administration de l’ADLPF
Paris, le 28 décembre 2008.
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