On n’a pas besoin de ça pour les reconnaître…

10 Juin 2020

ADLPF La Libre Pensée Laïcité On n’a pas besoin de ça

Monsieur Laurent Caminade, qui exerce le métier d’évêque dans la bonne ville de Cahors, a cru bon de faire publier dans un journal local une tribune dont le contenu nous ramène à la fin du dix-neuvième siècle

Voici l’extrait sec du discours de l’ensoutané-en-chef local :

« […] Beaucoup de prêtres et de fidèles, s’interrogent sur la légitimité des mesures sanitaires imposées à l’Église, sur la soumission de tous les évêques et des fidèles aux autorités […]. Obéir aux règles sanitaires imposées à tous par l ‘ État, n’est pas un renoncement aux droits de Dieu, lesquels restent au-dessus du droit des hommes …. Suivre les mesures selon les règles données par les autorités en charge de notre nation tant que ces règles ne contredisent pas la loi divine, fait partie de la tradition constante de l’Église […] 

Devant cette méconnaissance effondrante de la part d’un dignitaire de la loi de Séparation, voici la réponse que lui a faite un de nos camarades de combat pour la laïcité.

« J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre tribune dans « La vie Quercynoise » du 7 mai 2020 ; compte tenu de la qualité de son auteur et de l ‘ audience méritée de cet hebdomadaire, fondée sur le talent de ses collaborateurs, je pense que votre tribune a été lue et commentée par des centaines de citoyens lotois. C’est un long et brillant plaidoyer pro domo qui va, sans aucun doute, satisfaire une partie des fidèles ; mais en avaient-ils besoin pour être convaincus ?

D’autres, dont je suis, porteurs d’une spiritualité humaniste et laïque, d’autres croyants de toutes obédiences, s’interrogent : pourquoi solliciter à mots couverts d’un État engagé dans un combat inédit, un traitement « sur mesure » au bénéfice d’une unique communauté spirituelle?

Saisi par des associations catholiques d’inspiration traditionalistes ou identitaires, le Conseil d’État a, le 18 mai, annulé l’interdiction générale et absolue des cérémonies religieuses (aux motifs « d’atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».

Démocratie oblige, séparation des pouvoirs chère à Montesquieu et à nous tous, le gouvernement de la République s’incline et, répondant à une demande pressante de l’épiscopat, autorise l’ouverture des églises le 29 mai pour les fêtes de Pentecôte. Amertume d’une partie des autorités musulmanes qui célèbrent l’Aid-el-Fitr le 24 mai « Une décision inique, deux poids deux mesures » selon le recteur de la Grande Mosquée de Paris !

Il n’est pas impossible que cette prise de position des autorités de l’Islam de France relève d’un esprit victimaire, mais le grand rabbin de France, ainsi que les églises évangéliques, invitent à la plus grande prudence pour assurer la sécurité sanitaire du pays.

Cette saisine du Conseil d’État dans le contexte douloureux de la pandémie aura des conséquences fâcheuses difficiles à mesurer.

Je suis certain que vous savez que la France, qui était la fille aînée de l’Église depuis Clovis, ne l’est plus depuis Charles X ; que l’édit de Thessalonique de Théodose (« édit d’intolérance » du 27 février 380) ne s’applique plus.

Il se peut que les règles données par les autorités en charge de notre nation (autorités démocratiquement élues par le peuple souverain) contredisent la loi divine, mais les refuser nous conduirait à une forme de théocratie déguisée et, pour les plus radicaux (tapis dans l’ombre), à l’application d’une variante de la charia. »

Jean-Claude Chastanet

On consultera avec intérêt le dossier que notre camarade nous recommande, et qui traite du même sujet, élargi à tout notre pays :

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/recit-coronavirus-comment-l-eglise-a-remue-ciel-et-terre-pour-obtenir-la-reprise-des-rassemblements-religieux_3981627.html – xtref=https://mobile.francetvinfo.fr

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