Communiqué ADLPF
Combattre le racisme et défendre la liberté d’expression
L’Association des Libres Penseurs de France (A.D.L.P.F.) réprouve évidemment les propos haineux, racistes, antisémites et attentatoires à la dignité humaine que Monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala a proférés dans ses spectacles antérieurs. Mieux, elle les combat sans barguigner.
L’A.D.L.P.F., résolument républicaine, défend sans ambiguïté la liberté de pensée, d’expression et de conscience dans notre état de droit qui exige que tous ceux qui vivent sur son territoire respectent ses lois. L’un des principes fondamentaux du droit récuse tout procès d’intention et stipule qu’on ne saurait sanctionner un délit avant sa commission. On ne peut que mettre en place des mesures de prévention.
C’est pourquoi l’A.D.L.P.F. ne peut soutenir le pas de clerc du gouvernement, agissant en urgence pour obtenir une décision du Conseil d’Etat d’annulation de la décision du Tribunal Administratif,consistant à interdire un spectacle avant qu’il soit donné. Cet acte est dangereux pour les libertés fondamentales – chacun sait que la jurisprudence est source de droit.
L’A.D.L.P.F. demande que la justice passe effectivement – elle en a les moyens – seulement si et quand des infractions, délits ou crimes sont commis et constatés. Monsieur M’Bala M’Bala ne doit pas être le prétexte par lequel les libertés seraient rognées ou violées. Le célèbre « Patriot Act » étasunien en est le préoccupant prototype.
Le Conseil d’Administration de l’A.D.L.P.F.
Paris, le 11 janvier 2014.
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2 Commentaires
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Bonjour,
J’ai du mal à suivre… Voilà des années que Dieudonné appelle au crime à travers son show « le mur »… De quel spectacle parlez-vous ?… Celui qui a été interdit l’a été en connaissance de
cause. Il a désormais toute liberté d’en produire un nouveau.
Je partage sur le fond le point de vue de Cambuzat mais en outre je souligne que votre communiqué repose (en partie) sur une erreur de fait : ce n’est pas le gouvernement, ni le ministre de
l’intérieur, qui a choisi la procédure de référé liberté qui induit par définition une extrême urgence mais Dieudonné lui même; dès lors tout le monde était dans la même seringue, celui qui
allait devoir faire appel et, ensuite, le juge d’appel appelé à statuer !
Sur le fond, contrairement à un certain nombre d’informations erronées voire odieuses qui circulent je précise pour vos lecteurs que c’est la loi qui désigne le président de la section du
contentieux comme juge unique statuant sur les référés libertés au Conseil d’Etat (voir l’interview de JM Sauvé au Monde daté du 11 janvier). La personne (et la confession supposée) de B Stirn
n’a rien à voir là dedans !
Tout aussi sérieusement, cette décision du Conseil d’Etat ne constitue pas un revirement liberticide de jurisprudence par rapport à sa jurisprudence habituelle (arrêt Benjamin de 1933 comme il
l’a été allégué).
En effet, depuis cette époque, le Conseil d’Etat a déjà validé des interdictions de spectacles contraire à la dignité humaine avec la jurisprudence Morsang sur Orge, relative aux lancer des
nains.
De même par l’arrêt Société des films Lutétia, le Conseil d’Etat a validé une interdiction de projection d’un film cinématographique par un maire (film pourant autorisé au plan national) au
double motif du caractère immoral du film et des menaces de troubles à l’ordre public.
En conséquence, la jurisprudence Deudonné est loin de constituer un revirement liberticide. Elle est même en deçà de la jurisprudence films Lutétia puisque au lieu de l’appréciation du
caractère immoral d’un film (très dangereuse pour la liberté de création) on est en présence du script d’un spectacle « Le mur » dont il est établi qu’il consacre des infractions graves par ses
propos racistes et antisémites et constitue une violation délibérée de la loi interdisant ce type de propos publics.
D’ailleurs, depuis, « l’artiste » a renoncé à ces propos et a pu dès lors se produire. On ne peut, sur chacun de ces plans, que s’en féliciter.