L’apostasie n’est pas un crime, ni ici ni ailleurs…
Le journaliste et blogueur saoudien Hamza Kashgari a été placé en détention, en Arabie Saoudite, le 13 février. Il risque la peine de mort pour apostasie… Il avait posté un message sur Twitter le 4 février dans le quel il s’adressait au prophète Mahomet, dans ces termes :
« Au jour de ton anniversaire, je ne m’inclinerai pas devant toi, j’ai aimé certaines choses en toi, mais j’en ai abhorré d’autres, et je n’ai pas compris beaucoup de choses à ton sujet ».
Comme on peut le constater ce message est loin d’être virulent, mais il suffit pour être passible de la peine de mort. Rappelons que l’Arabie Saoudite est l’un des pays où la Charia est appliquée avec une grande sévérité sans que l’occident s’en émeuve beaucoup. Il faut dire que l’Arabie Saoudite est l’alliée des USA. A l’heure où l’Arabie Saoudite dénonce les massacres en Syrie, l’occident devrait aussi lui rappeler que sur son territoire les droits de l’Homme sont loin d’être respectés… Suite à son message, le jeune journaliste a reçu des menaces de mort par des « bons croyants tolérants ».
Le Comité saoudien des fatwas (édits religieux) a aussitôt qualifié ce tweet « d’apostasie » . Face a tout cela le journaliste a fui son pays, direction la Nouvelle-Zélande via la Malaisie. L’Arabie Saoudite a alors saisi Interpol qui a émis un mandat d’arrêt pour (il faut bien le reconnaitre) ce dangereux criminel. Il est stupéfiant qu’ Interpol puisse accepter d’émettre un mandat d’arrêt international pour crime de liberté d’expression! Dés son arrivée à l’aéroport international de Kuala en Malaisie, le journaliste a été arrêté et renvoyé tout de suite dans son pays. Il a été escorté par des forces de l’ordre saoudienne, au mépris des règles internationales d’extradition et ce d’autant plus qu’il n’existe pas de traité d’extradition officiel entre la Malaisie et l’Arabie Saoudite !
Les associations de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty International sont très inquiètes pour le sort du blogueur face à la détermination de l’Arabie Saoudite et de la Malaisie à extrader ce jeune au mépris de tous les traités et règles internationales. Il est a noter la passivité des gouvernements occidentaux qui peut expliquer que l’Arabie Saoudite se permet d’agir comme bon lui semble. C’est la sensibilisation de l’opinion public sur cette affaire qui peut faire infléchir les positions des gouvernements sur cette affaire. Nous devons donc alerter les citoyens épris de liberté et de justice et suivre cette affaire de près. Il y va de la vie d’un homme et du droit à la liberté d’expression.
Régis Boussières
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