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Athée grâce à dieu, Anticlérical par nécessité

26 Mai 2015

ADLPF Athée grâce à dieu, Anticlérical par nécessité

La Chronique de Gilles

 » Notre site libre penseur a le plaisir de bénéficier désormais d’une chronique régulière du président de l’Association Des Libres Penseurs de France rédigée en son propre nom (et non en celui de l’association). Voici la première livraison de ces réflexions qui, n’en doutons pas, susciteront intérêt et débat. »

I- Athée grâce à Dieu.

L’existence du divin est un vieux problème que les libres penseurs de tous les temps ont abordé avec circonspection bien conscients qu’ils étaient que les bricoleurs de religion s’appuient sur des preuves fantaisistes et surtout sur des peurs, en revanche, bien réelles. Le corpus théologique est un objet curieux dans la mesure où il est fait d’hypothèses appelant ce réquisit inévitable : l’existence de dieu. Les théologiens sont des experts en dieux ! Il y a même des philosophes croyants dont les travaux sont empreints de la certitude de l’existence divine ou aussi de sa possibilité sous forme de pari ; à eux tous ils ont établi une littérature considérable qui se veut porteuse des preuves de l’existence de dieu.

Voyons les principales preuves avancées.

La preuve ontologique, avancée par Anselme, Hegel, Spinoza (avec un sérieux bémol), Descartes ou Leibniz, affirme ceci : « Dieu est le seul être qui existe par essence ». Qui ne voit la faiblesse de l’argument a priori qui transforme la définition en preuve et pose d’autorité dieu comme une évidence ? Mais un concept ne constitue jamais une preuve, tout au plus ouvre-t-il une hypothèse à vérifier. D’où la prudence spinozienne du Deus sine Natura : la Nature équivaut à Dieu ; et la nature « si elle est certes infinie est aussi immanente et impersonnelle, sans volonté propre, sans finalité, sans providence et sans amour », ce qui, convenons-en, flirte plus avec un certain athéisme plutôt qu’avec les vérités révélées du dieu personnel des trois monothéismes, par exemple.

La preuve cosmologique, avancée entre autres par Leibniz, appuyé sur son principe de raison suffisante selon lequel rien n’existe ou n’est vrai sans cause ou raison. Autrement dit, le monde n’est pas nécessaire mais contingent et, dans la suite infinie des relations de cause à effet, si l’on remonte à l’ultima ratio (la raison ultime) on tombe… sur dieu et les mystères de l’être que Leibniz interroge : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Et de constater qu’il y a bien quelque chose, qui ne le voit ? CQFD ! Mais alors pourquoi en rendre responsable Dieu, dont l’existence continue d’être improuvable et qu’on peut toujours nier ou affirmer indifféremment, la démonstration n’étant pas décisive ? Au reste, pour nos modernes physiciens, je pense ici à Stephen Hawking et Léonard Mlodinov, « il est inutile d’imaginer un plan, un dessein, un créateur derrière la nature. La science explique bel et bien à elle seule les mystères de l’Univers ».

Il n’a échappé à personne que l’affaire du big bang, traduit promptement en fiat lux par les chrétiens, conforte ceux pour qui existent des preuves physico-théologiques, i.e. des preuves a posteriori lesquelles fondent les croyances du déisme qui, selon Diderot, « nie la révélation, doute de l’immortalité de l’âme, des peines et des récompenses à venir », mais cependant pense que dieu existe (pas d’horloge sans horloger, cher Voltaire), comme existent également le bien et le mal. C’est sur ces mêmes preuves que s’appuie le théiste qui, lui, admet l’existence d’un dieu personnel, agissant dans le monde et pouvant lui apporter le salut, ce qui implique qu’il croit en l’immortalité de l’âme et en la rétribution finale. Deux conceptions radicalement opposées fondées sur les mêmes « preuves »… Vous avez dit bizarre ? Ajoutons-y vitalistes et animistes tous persuadés de l’existence d’un principe vital distinct des forces physico-chimiques, quelque chose comme l’entéléchie d’Aristote ou même de Leibniz – encore lui. Fragiles arguments que ceux sur lesquels on fonde tout et son contraire et qui ne constituent pas des preuves incontestables.

Restent, pour la bonne bouche, les preuves de Thomas d’Aquin, le théologien par excellence. Elles sont au nombre de cinq : d’abord le mouvement issu du moteur immobile ; ensuite la cause première et efficiente ; en troisième lieu, l’être absolument nécessaire, créateur de tous les possibles ; en 4, l’être suprême hissé au-delà de tous les degrés de l’être ; et enfin la cause finale et l’Intelligence ordonnatrice. Bref, Dieu est Dieu, nom de Dieu ! Raisonnement circulaire s’il en est et qui ne prouve rien d’autre si ce n’est l’outrance et la prétention de l’argument d’autorité : c’est comme ça parce que ce n’est pas autrement.

Toutes ces « preuves » sont décidément bien minces et peu convaincantes. Il reste, à qui cherche une certaine neutralité, l’agnosticisme, cette posture confortable, que je respecte néanmoins pour ce qu’elle rejoint la première conception de l’athée, qui était, dans le paganisme antique, l’impie, celui qui ne croyait pas que les dieux prennent soin des hommes ni se soucient d’en obtenir sacrifices et prières et qui, du coup, ne voyait pas l’intérêt des cultes et de tout ce qui allait avec. On peut penser que Socrate, condamné à mort pour impiété, était de ceux-là.

On doit, dans les lieux sous influence des trois monothéismes, la seconde notion d’athéisme qui réfute absolument l’existence de dieu, à la structuration, via le judaïsme et ses suivants, des doctrines affirmant qu’il n’y a qu’un seul dieu, et que seul ce dieu est Dieu, en conséquence de quoi tout « païen » est un athée, un impie et un insensé. Pas moins. C’est que le Dieu unique exige la Foi, et la foi exclut la critique. Commode mais castrateur. Nous pensons, nous, que croire n’est pas savoir. Or le savoir est l’ennemi des religions qui s’en méfient et ont toujours combattu la science et la philosophie, qui remettent régulièrement en cause leur dogmatique. La théologie ne saurait être opposable à la science ; la théologie, aussi sophistiquée soit-elle, n’est qu’une glose surréaliste fondée sur des allégations controuvées et gratuites quand ce n’est pas sur ces fables à propos de la « volonté de divine» dont Spinoza nous a dit qu’elle était « l’asile de l’ignorance ».

Ainsi donc, l’athée est sans foi religieuse et c’est là sa définition aujourd’hui. Pour l’essentiel, et certains athées n’en ont pas toujours conscience, il n’y a pas grande cohérence à affirmer la non-existence de ce qui n’existe pas où l’on tombe dans le piège dénoncé plus haut de la circularité du raisonnement : Rien n’est Rien. Et alors ?

L’athéisme d’aujourd’hui est donc une posture culturelle, philosophique et intellectuelle personnelle puisqu’il ne peut faire que les religions n’existent pas, posture que je qualifierai de défensive ; mais qui, dans sa démarche offensive, est une dialectique de combat contre le cléricalisme et la nocivité de son pouvoir, ce qui fait de l’athéisme militant un combat politique. On me permettra de souhaiter à ce propos que celui-ci ne se transforme pas en extrémisme dominateur et persécuteur ; des peuples y ont goûté qui, par réaction, font maintenant retour au religieux (Pologne, Russie etc.). Pour moi, aucun humaniste athée ne peut s’en satisfaire ni l’appeler de ses vœux. Les libres penseurs athées ne sont pas en guerre avec les croyants qui vivent paisiblement leur foi, loin des prosélytismes invasifs et importuns, mais combattent vigoureusement les clercs et le cléricalisme. L’Infâme de Voltaire.

II-Anti clérical par nécessité.

Les religions, notamment celles que nous avons évoquées, sont des systèmes clos. En effet, une religion ouverte serait tôt confrontée à des discussions interminables qui n’aboutiraient qu’au dynamitage de ses dogmes et à la remise en cause de son concept de vérité révélée et donc absolue, car cette vérité apparaîtrait immanquablement pour ce qu’elle est : un concept inconditionné, indéterminé, indicible et ineffable, donc indémontrable. Or c’est précisément sur cette dogmatique qu’elle est fondée et cette dogmatique sert à la fois de boussole, d’œillère et de férule afin d’orienter, de canaliser et de maîtriser les fidèles ; c’est donc une structure de domination et d’asservissement, un outil politique qui fonctionne comme tel grâce à ses cadres : prêtrise, curie, ayatollahs, bref tout clergé s’arrogeant la direction des individus comme des consciences.

A l’origine des religions, il y a la peur de la mort et la croyance, ô vanité de l’homme, qu’il ne peut pas ne pas y avoir quelque chose après la mort, et qui lui est exclusivement réservé car, notez-le, il n’est pas question de paradis pour les animaux, ni pour les plantes, ni pour les amibes, bien sûr. Seul l’homme vivra après la vie et ressuscitera d’entre les morts ! Toutes répondent au fantasme des « arrières mondes » et toutes en ont fait leur juteux fonds de commerce. Ainsi ont-elles construit des citadelles devenues de vraies prisons pour l’esprit, pour les libertés de conscience et de pensée. Systèmes clos, disais-je, elles ne relient pas, comme elles le prétendent, mais arc-boutées sur leurs dogmes, bien au contraire, elle relèguent qui n’est pas de leur chapelle, qui ne confesse pas le même dieu. « Hors de nous, il n’y a que mécréants, impies et hérétiques qu’il convient de combattre ou de convertir, y compris par la force ». Partout où elles parviennent à dominer, même en second rang, elles deviennent totalitaires, violentes, liberticides et guerrières. L’Histoire l’atteste et le monde d’aujourd’hui le confirme : la Syrie, l’Iraq, la Libye, le Sahel, martyrisés au nom de dieu, sont les lieux des modernes guerres de religions avec leur escorte de cruauté, d’atrocités, de bêtise crasse et de mauvaise foi. Louis XIV, en son temps, avait jeté, par la persécution, les huguenots hors de France ; les barbares hallucinés et bas de front d’aujourd’hui jettent dans l’exode des millions de malheureux. Cela, pourtant fait au nom de dieu, a un parfum d’épuration ethnique et confessionnelle. Les religions savent parfaitement instrumentaliser les pouvoirs dits séculiers quand elles ne peuvent installer une théocratie pure, voyez l’état d’Israël ou l’Iraq, autrefois à peu près laïque, que son gouvernement chiite organise au détriment des sunnites. Quand elles sont au faîte du pouvoir, elles torturent, martyrisent, emprisonnent, coupent des têtes, des mains, des prépuces ou excisent. Elles ont la haine du corps, du sexe et du bonheur ; elles détestent l’humain tel qu’en lui-même il aspire à s’épanouir et à vivre heureux ; elles le veulent contrit et honteux, elles le veulent rampant, obéissant et éperdu de culpabilité ; elles détestent enfin La Femme, ce sous-produit de l’homme, objet de toutes les convoitises, incitatrice de tous les péchés. Opinion, soit dit en passant, relevant de la psychiatrie !

Mais là ne s’arrêtent pas leurs exploits. Elle pratiquent aussi l’escroquerie à l’espoir d’une vie meilleure après la mort dans un monde onirique, et comme « il n’y a pas d’espoir sans crainte ni de crainte sans espoir » selon Spinoza, elles entretiennent à peu de frais le fantasme de la rétribution, du ciel et de l’enfer, et plus encore, car il convient aussi et surtout de craindre la hiérarchie cléricale, l’œil soupçonneux du voisin ; de surveiller la composition de ses repas, la manière de faire l’amour, le contenu des livres qu’on aime et celui des films ou pièces de théâtre qu’on va voir… « Liberté j’écris ton nom ».

Autre manipulation savamment biaisée : le traitement du bien et du mal. Comme de bien entendu, les clercs décident de ce qui est bien et de ce qui est mal. Ils interviennent contre le progrès sociétal et frappent d’anathème le divorce, la contraception, l’IVG, les avancées de la génétique, etc. Le monde du péché est un immense champ d’interdits sur lequel prospère le cléricalisme qui s’en sert pour interférer sur et dans la société civile. Dieu, encore lui, parle à travers eux.

Pour l’athée, il n’y a ni bien ni mal. Il n’y a que le réel et la façon de l’interpréter relève de la culture, des lois et des coutumes. Deleuze : le mal n’est rien « non parce que seul le Bien est et fait être, mais au contraire parce que le Bien n’est pas plus que le Mal, et que l’être est par-delà le bien et le mal », propos aux accents nietzschéens qui me satisfont personnellement. Soyons clairs, le mal ne peut être défini, nommé, pensé et vécu qu’en relation avec l’idée qu’on se fait du bien, car le bien, on l’a dit, est relatif aux cultures et aux situations. De fait, si l’on admet cette thèse, le bien n’est ni une réalité substantielle et définie une fois pour toutes ni un indéterminé dans la mesure où il nourrit et entretient chez l’homme une aspiration à la rationalité et à l’objectivité quant aux « valeurs » qu’il entend mettre en place et respecter hic et nunc avec comme objectif une organisation sociale apaisée. C’est ainsi, et pour clore là-dessus, que l’athée voit le bien comme l’objet d’un mouvement, d’une orientation, d’une visée repérables dans le temps qui signe un relativisme évident et explique la naissance de la philosophie, de l’éthique et de la morale, toutes démarches tendant à la codification, sans la sclérose de la dogmatique cependant puisqu’en ce monde rien jamais ne reste figé, si ce n’est les dogmes qui y prétendent.

La morale fait partie des manipulations ordinaires et fécondes des religieux. Selon eux il n’y aurait de morale qu’adossée à la religion. Pourtant, pour la plupart des penseurs, la morale est le système des règles que l’homme suit, en principe, dans sa vie personnelle comme dans sa vie sociale et qui ainsi en fait le centre de toute réflexion propre à admettre ou à refuser tel comportement, nécessaire ou non, admissible ou non, répréhensible ou non, en accord avec les valeurs reconnues ou en conflit avec elles. Autrement dit, la morale, selon cette définition, est en capacité et en charge de développer des règles et des valeurs, universelles si possible, acceptables par tous – rude défi qui paraît bien utopique. En conséquence, toute morale religieuse, même si elle n’est pas calamiteuse, ne peut prétendre à l’universel. De ceci et de ce que l’on constate régulièrement, il résulte que la morale n’a pas de dimension universelle à proprement parler et que ce que tous les hommes sont prêts à accepter ensemble est toujours a minima.

Le cléricalisme, qui est le moyen d’ambitions politiques cachées parfois, flagrantes souvent, je le combats pour ce qu’il préconise la plupart du temps – une soumission à des lubies inacceptables – et parce que son action est loin d’être « globalement positive » comme d’aucuns le suggèrent. Le cléricalisme installe en général des régimes oppressifs et inquisitoriaux. N’acceptons ni la peur, ni la culpabilité. Remettons à sa juste place l’engeance ensoutanée, enturbannée ou à papillotes. Elle vit d’escroqueries à la foi, d’abêtissement et d’asservissement des peuples.

Conclusion confiée à Épicure et ses quatre arguments sur Dieu et le mal :

ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut,

ou il le peut et ne le veut,

ou il ne le veut ni le peut,

ou il le veut et le peut.

S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne Lui convient pas ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui Lui est étranger ; s’il ne le peut ni ne le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui seul convient à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ?

Question que l’athée ne se pose plus puisqu’il ne croit pas qu’existe une volonté transcendante en charge du bien et du mal et de notre bien-être.

Gilles Poulet – mai 2015

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16 Commentaires

  1. dominé

    excellent, et je le partage. Bon courage pour continuer encore et toujours. Pierre.

  2. Libellule

    Merci beaucoup pour cette argumentation excellente! Je prends et m’en nourris! Vous faites une démonstration limpide de l’inutilité de perdre son temps à chercher un dieu… et de la dangerosité des systèmes qui se sont construits sur ce sujet. Par contre peut-on affirmer catégoriquement que l’univers n’est que science? Quid des toutes premières particules élémentaires? Personne n’a la réponse… Juste des hypothèses…

    • Poulet G

      A Libellule. Je me suis sans doute mal exprimé: ce que je veux dire c’est que les seules explications recevables pour un athée sont les explications scientifiques fussent-elles – et elles le sont – parcellaires. La croyance fait l’impasse sur le savoir et de ce fait tombe souvent dans le ridicule. Le fiat lux par exemple suppose un avant, un démiurge qui décide que qqc sera. Le big bang, lui, EST, il n’explose pas dans un milieu déjà là, il est ce milieu en expansion. Il est donc le lieu où naissent les particules, vraisemblablement de collisions infinies et violentes, mais là je m’aventure et préfère rallier l’opinion des physiciens qui ont du mal à voir un dieu à la manœuvre. La loyauté commande d’admettre qu’il y a aussi des physiciens croyants, mais ils ne mélangent cependant pas leur savoir et leur croyance; aucun ne prétend détenir la preuve que le big bang et le fiat lux sont mêmes choses et œuvres de Dieu.. Retour à la case départ!

  3. Libellule

    Merci beaucoup pour cette excellente démonstration! Je prends et m’en nourris pour pousser plus loin ma réflexion.
    Je suis d’accord avec votre argumentation: Emprisonnement, infantilisation des Hommes sous le couvercle des religions… pour Rien…

  4. AMALOU

    Les religions établissent des systèmes clos. On donne des réponses définitives sur tous les phénomènes naturels et sociaux, tout le monde doit accepter ces réponses et obéir. Le roi, le chef d’une tribu ou d’une organisation, le père d’une famille, chacun selon les dimensions de son autorité est une divinité sur terre. On ne parle pas que de ce qui ‘est acceptable, il y’a des limites à ne pas dépasser, des milices du roi ou du chef même en opposition sont prêtes à intervenir.
    En occident, durant les trois derniers siècles, la raison et la science ont été les meilleurs moyens pour combattre les différentes croyances et les différentes religions qui voulaient stopper le progrès et l’émancipation de l’homme. Un compromis s’est mis tout doucement en place: tout ce qui est croyance a droit d’exister mais on doit accepter les croyances des autres, une croyance n’est pas une science. Les valeurs sociaux, les principes moraux ne sont pas une affaire exclusive de la religion, tout le monde a son mot à dire croyant ou non . Les lois qui organisent la vie quotidienne d’une société doivent être une occasion de confrontation libre des différentes opinions.
    Ces dernières décennies cet héritage des lumières est mis en cause. Les fous de dieu jaïssent de partout. Une partie de la jeunesse est devenue la proie facile des différent endoctrinements. Les fondamentalistes de tout bord s’épanouissent dans dans un climat propice et encourageant. On profite du malaise social, de l’échec scolaire, on trouve des solutions faciles. L’école ne prépare que des élites isolées et des techniciens ignorants, inconscients des dangers qui se préparent le jour le jour. L’école qui devait aider à la construction des bases de l’esprit critique est mise à mal. Elle est dépassé par l’efficacité des nouveaux médias qui généralisent l’imbécillité et l’ignorance.
    Une autre faille dans l’esprit critique et progressiste occidental réside dans le fait de ne pas soumettre tous les dogmes aux questionnements et aux mises en cause profonde. On a profondément critiqué le christianisme mais on a épargné l’islam. La culture anti-colonialiste actuelle le fait encore, on traite d’islamophobe, de raciste et de colonialiste tous ceux qui ose critiquer ou mettre en question ce dogme.
    Le résultat, ce dogme règne sur des territoires immenses, il oriente les aspirations et les esprits de plus d’un milliard d’hommes et de femmes. Comment un tel dogme qui condamne à mort les autres croyants, qui marginalise la femme et ne lui reconnaît qu’un statut de subordonnée à satisfaire les vices de son maître, qui coupe les bras, qui jette à l’enfer toute critique, qui lapide dans les places publiques, qui permet la possession des esclaves de sexe, tout cela est dans le texte sacré, comment un tel dogme n’a jamais été sérieusement questionné et de nos jours on laisse les extrêmes droites le faire. Les progressistes, les humanistes, les combattants de vivre ensemble ne le font pas, c’est une grosse erreur, critiquer un dogme n’a jamais été un manque de respect aux croyants à ce dogme.
    Les dogmes sont en train de s’affronter au Moyen Orient et bientôt au Maghreb. Les Chiites tuent les Sunnites, les sunnites brûlent sans hésiter les Chiites. Les Sunnites Jihadistes tuent tout le monde. Les salafistes, les Frères musulmans, les Wahhabites financent, font leurs propagandes sur des chaines de télévision. Ils exportent leurs idéologies à travers le monde, ils mobilisent facilement des populations entières pour les utiliser dans les combats à venir. Leur ultime objectif c’est de perdurer leur pouvoir, et de sauvegarder leurs trônes. Mais hélas l’histoire ne suit pas des orientations tout à fait linéaires, parfois un faux calcul peut être fatal à celui qui se croit être le maître du jeu.

  5. Kierkegood

    Puis-je savoir ce que vous entendez par anti-clérical et anti-cléricalisme ?
    Vous n’éclaircissez malheureusement pas ces concepts, et le problème d’une ambiguïté fort fâcheuse se pose le long de tout votre II., la religion est-ce le cléricalisme ? Vous semblez (je dis semblez, en effet votre propos ressemble plus à une sorte de réquisitoire, qu’un exposé philosophique en bonne et du forme) admettre une dichotomie, selon laquelle, il y aurait d’une part les croyants privé et ceux qui veulent le pouvoir politique ou spirituelle. Ainsi  »anti-clérical » c’est le combat mené contre ces individus, ceux de la seconde catégorie ?
    Enfin dernière question, imaginons un monde ou le cléricalisme, même si je ne vois pas distinctement à quoi cela correspond, aurait disparu, que feriez vous alors ? En d’autre terme l’anti-cléricalisme est-il une fin en soi ? Sinon, le moyen au service de quel idéal social ?
    Merci,
    bien cordialement,
    Arthur.

  6. LIZE

    Monsieur,
    Je viens d’écrire une pièce de théâtre intitulée ‘Divine superstition’ et j’aimerais avoir vos critiques. je suis prêt à vous rencontrer.
    Amicalement.
    Patrick LIZE

    • Gilles Poulet

      Pourquoi pas? Envoyez-moi votre adresse à route des Magniens 71580 Savigny en Revermont, je vous répondrai.
      GP

  7. LIZE

    ‘Le blasphème des grands esprits est plus agréable çà Dieu que la prière intéressée du commun des mortels’ disait Diderot???
    Si Dieu existe, il doit se retourner dans sa tombe, comme Jean-Jaurès et John Lennon!
    PL

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