Ramasse-miettes N°6 : Revue de presse militante
Paris vaut-il une mosquée ?
Anne Hidalgo en sa mairie de Paris, Nicolas Sarkozy à la Grande Mosquée de Paris et, last but not least sans doute, Valérie Pécresse qui se précipite à tous les « iftars » qui passent à sa portée, comme nous l’apprend le Canard Enchaîné nous laissent pantois et interrogatifs. Un iftar est une prière-repas qui marque la fin du jeûne de ramadan, à part quoi madame Pécresse est une fervente laïque comme de bien entendu. Mais qu’ont-ils tous à courir après nos compatriotes musulmans si ce n’est pour la rituelle galopade après leurs voix qu’il faut orienter vers le « bon choix », comme disait l’Autre.
Tous veulent nous représenter et nous diriger, soit, mais mesurent-ils que leur comportement qui fait fi du devoir de réserve qu’on aimerait les voir respecter, piétinent la laïcité républicaine et l’affaiblissent par la méconnaissance des règles de cette même laïcité ? Il ne le semble pas en effet. Paris vaut bien une messe, ce trait cynique à souhait, se formule maintenant comme suit : mon élection vaut bien une mosquée ici, une cantine halal là (ah la la!) et Inch Allah ! Il me le faut ce siège. Vanité des vanités…
Au bal des hypocrites on n’a pas froid aux pieds.
Charte européenne des langues régionales.
Il arrive, quand on dépose notre bulletin de vote dans l’urne, que notre naïveté nous fasse envisager des lendemains qui chantent car nous avons voté pour un catalogue de promesses fermes, croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer.
Bilan : Certaines de ces promesses de campagne ont fait chou blanc : c’est le cas, depuis des lustres, du droit de vote des étrangers aux élections locales, de la modification du statut pénal du chef de l’État, plus récemment, de la suppression du mot « race » de la Constitution et de l’inscription de la laïcité dans la loi fondamentale. D’autres, validées pourtant, ne sont pas présentées parce qu’il n’y aurait pas de majorité pour les entériner !!! N’en dressons pas la liste, chacun peut le faire aisément.
Mais alors que vient faire le fantôme de la Charte européenne des langues régionales, listée dans les dernières promesses, et que depuis 1999 l’exécutif s’ingénie à ne pas faire entrer dans le droit français ? C’est une bizarrerie à l’heure où nos amis Algériens se battent pour sortir leur pays du sabir arabe qui asphyxie leur identité culturelle et veulent le retour progressif de leur langue maternelle, la Derdja, car ils pensent par ce moyen parmi d’autres sortir leur société de sa léthargie, de sa torpeur, de son apathie et de son ankylose, et s’opposer ainsi aux forces du reflux qui sont en train de précipiter l’Algérie vers sa ruine. Contre exemple dira-t-on ? Bien sûr que non, car c’est là un problème de cohésion nationale et d’appropriation culturelle face à l’acculturation qu’impose une langue étrangère. Là-bas revenir à la langue endogène, parlée à la maison, ici maintenir la langue définie par la Constitution commune à tous ; c’est le même combat, quoiqu’on en pense, car enfin, rien n’empêche tel érudit d’étudier le breton, le basque ou l’alsacien, mais rien ne doit obliger la République à ouvrir des cours de ces langues dans ses écoles ; pour quel bénéfice ? Sinon une balkanisation babélienne des parlers. Qui fragmente affaiblit.
À quoi et à qui servira l’inévitable tollé que cette affaire déclenchera quand sera convoqué le Congrès à Versailles, car il faudra modifier la Constitution ?
Les chaleurs de l’été ont toujours été propices aux coups tordus.
Au secours Victor Schœlcher.
Dans les salons de coiffure et de manucure du Xe arrondissement de Paris, des salariés, souvent sans papiers, sont exploités et humiliés. Un procès-verbal de l’Inspection du Travail édifiant, signalant une « traite des êtres humains » par un réseau constitué n’a pas suffit pour alerter la justice qui n’a pas retenu cette qualification, de peur de créer un précédent (?), des considérations d’ordre politique ont visiblement primé. Le système mafieux, à l’œuvre depuis tant d’années dans le quartier, a donc toutes les chances de perdurer sans que la Justice s’en émeuve outre mesure.
Le procureur de Paris, François Molins, a indiqué le 10 avril aux plaignants que, s’il envisageait de renvoyer les gérants des salons devant le tribunal correctionnel pour les faits de « travail dissimulé », « emploi d’étrangers sans titre de travail », ou encore des infractions en matière d’hygiène et de sécurité, il ne comptait pas faire de même sur l’infraction de « traite des êtres humains ».
Voilà qui se passe de commentaires…
http://www.mediapart.fr/journal/france/050815/sur-la-traite-la-france-bat-en-retraite?page_article=2
… Et pendant ce temps : Les prostituées chinoises témoignent de la répression policière à Belleville : insultes, humiliations, contrôles d’identité intempestifs et arrestations. Les pouvoirs publics veulent les évincer des boulevards. Deux poids deux mesures, la séparation des pouvoirs ne serait-elle que formelle?
Coup de Jarnac manqué à Tarnac.
« Il aura fallu sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction en charge de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste. »
Ce qu’il y a de bien avec les barbouzeries téléguidées par le pouvoir c’est qu’elles tournent souvent en eau de boudin. La vérité est têtue, n’est-ce-pas ? Dernière minute, le parquet fait appel !
Janus avait deux visages, l’un de paix et l’autre de guerre, monsieur Patrice André alias André Bonnet a deux patronymes mais c’est pour mener, au nom des valeurs éternelles judéo-chrétiennes, la guerre contre la culture dès lors qu’il décide qu’elle est pornographique ou dangereuse pour nos chères têtes blondes. Il est président-avocat-fondateur de l’association Promouvoir et compte à son tableau de chasse nombre de films qu’il a fait interdire aux moins de 18 ans, le dernier en date est Love, de Gaspar Noé. Ce monsieur est de Carpentras, cité manquée de peu par le FN, et, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, il est fort connu. Ancien villiériste, il a été responsable du Mouvement national républicain (MNR, l’ex-parti de Bruno Mégret) dans le Vaucluse. En 2013, alors Président de la sixième chambre du tribunal administratif de Marseille, il en démissionne « par objection de conscience » et pour « pouvoir parler librement » et devient avocat. Un recours de Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, devant le Conseil d’État contre l’interdiction de « Love » aux moins de 18 ans a été déposé. Le bras ministériel sera-t-il aussi puissant que celui du père La Pudeur ? La suite au prochain épisode.
Dernière minute : un camarade m’a envoyé ceci qui suit :
Comme pour la crèche baby loup c’est une fois de plus les juges qui vont faire la loi à la place du législatif. Pourquoi ? Parce que les députés n’ont de cesse de courir après les votes « confessionnels » et ne veulent pas se mouiller !
Après la remise en cause de l’interdiction du voile en autorisant les mères voilées à accompagner les sorties, en contradiction manifeste avec la loi, voilà maintenant une nouvelle avancée religieuse : d’obliger les communes à gérer la religion des uns et des autres. On est loin de l’école de Jules Ferry qui comptait émanciper le peuple par le savoir. C’est pourtant grâce à cette école et à sa neutralité stricte sur ce plan que la république peut assurer la neutralité de l’espace public !
La grande question qui va se poser c’est la loi interdisant de faire des statistiques concernant la religion des enfants ; comment diable les écoles vont elles pouvoir gérer le nombre et la diversité de ces menus ?
http://lci.tf1.fr/france/societe/du-porc-sinon-rien-a-la-cantine-la-justice-se-prononce-sur-les-menus-8643334.html
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1 Commentaire
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Ah! la Pécresse!!!! Pourvu qu’on ne la revoie pas! Remplie de haine…la voilà aux repas de l’amour!