Article 02-06-2017
La polémique et les engueulades sont le lot des périodes électorales et des rancœurs bien confites aussi.
Cela dit, trop c’est trop. Traiter un ancien ministre de l’Intérieur d’assassin est inopportun, voire délirant. Faut-il rappeler que l’assassinat est un meurtre commis avec préméditation, ce qui est considéré comme le plus grave des crimes contre la personne. On a beaucoup moqué une ministre, sous Mitterrand, qui s’était déclarée responsable, mais pas coupable. Pour moi, elle n’avait pas tort. Il faut être clair, un ministre est toujours responsable de ce qui se passe sous son ministère, mais peut-on pour autant lui imputer personnellement les dérapages ou les incongruités commises par ses fonctionnaires ? Je ne le crois pas, à ce compte le ministre de l’Intérieur serait coupable de chaque accident de voiture, de chaque incendies etc. provoqués par la négligence des services qui relèvent peu ou prou de lui.
J’ai soutenu JLM et le soutiendrai encore, mais je lui demande de prendre la mesure de telles sorties, sottises, indignes de l’homme cultivé qu’il est et de comprendre que pour nous la défense de la France Insoumise en serait plus aisée.
Sophisme et islamo-compatibilité.
La nouvelle Secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, reniera-t-elle ces propos datés du 22 juillet 2014 et publiés dans le Huffington Post ? Elle s’en prenait alors à la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école. « L’article 1er de la loi de 1905 prévoit que la République “ne reconnaît ne salarie ne subventionne aucun culte”. Ni plus ni moins. Interdire le voile c’est reconnaître le voile comme signe religieux, donc reconnaître une religion, interdire le voile à l’école est donc contraire à la loi de 1905 ».
Voilà un authentique sophisme en forme de syllogisme qui régalera la sphère islamo-gaucho, mais laisse rêveur sur la performance intellectuelle de notre sous-ministre.
Quand un état d’urgence dure au-delà du raisonnable, est-il encore d’urgence ?
Certains, nous en étions, se sont posé la question dès les premières prolongations, soupçonnant que ce pratique état d’exception qui suspend bien des libertés et donne à l’arbitraire étatique (police, préfet, etc.) de quasi pouvoirs discrétionnaires déboucherait sur des régressions durables. Aujourd’hui, Amnesty International ne dit pas autre chose :
« En France, les interdictions de manifester se multiplient. Le Conseil constitutionnel examine cette mesure de l’état d’urgence, dont Amnesty International dénonce l’usage massif et abusif dans un rapport publié le 31 mai ».
En 2015, la commission d’enquête parlementaire mise en place après la mort de Rémi Fraisse avait proposé de créer une interdiction administrative de manifester pour les individus « condamnés ou connus en tant que casseurs violents ». La proposition n’avait pas été suivie d’effet mais elle pourrait réapparaître à la faveur du projet de loi antiterroriste en gestation, annoncé par le gouvernement le 24 mai et qui ambitionne de transposer des outils de l’état d’urgence dans le droit commun. Rien que ça ! Nos voisins allemands et britanniques font preuve de plus de sang froid.
Le macronisme est une idéologie soft, mais pas innocente.
Barbarin caresse dans le sens du poil le nouveau ministre de l’Intérieur, son vieux complice Gérard Collomb.
« Voir le maire de Lyon s’éloigner de notre ville est un regret bien sûr, mais c’est une joie de le voir devenir aujourd’hui ministre de l’Intérieur et des Cultes », s’est-il félicité, en insistant sur l’apport de Gérard Collomb au dialogue dans cette ville où il avait créé, à la mairie, le groupe « Concorde et Solidarité », réunissant tous les responsables religieux de la ville autour du maire. « À Lyon, il a favorisé un vrai climat de concorde et de solidarité et j’espère de tout cœur qu’il saura élargir cet esprit à tout notre pays. Il a compris mieux que d’autres que la laïcité ne se construisait pas en opposition avec les cultes, ni même en leur absence, mais dans un dialogue franc et confiant avec les croyants, celui–là même qui permet aussi de dire nos désaccords. »
C’est le concordat à la lyonnaise, un concordat qui ne s’affiche pas comme tel, mais en a l’ambition. Avec Gégé, le retour du religieux n’est plus une question, c’est une réalité « En marche ».
http://www.leprogres.fr/lyon/2017/05/17/collomb-a-l-interieur-la-reaction-du-cardinal-barbarin
Islam et liberté de penser : un oxymore, rien de plus.
« L’islam est une religion comme les autres. En tant que libres penseurs, nous devons la traiter comme les autres, la critiquer comme les autres, ne lui accorder aucun privilège, ni la cibler plus que les circonstances ne le dictent. Sans oublier la responsabilité historique des religions, notre critique doit concorder avec la virulence actuelle de chaque religion, avec le danger qu’elle représente à l’heure actuelle. Nous constatons qu’aujourd’hui l’islam prend une importance particulière, de par ses prétentions et ses avancées récentes destructrices. Justement, les circonstances nous dictent de nous y pencher sérieusement. » Ainsi commence un long article de nos camarades Libres Penseurs Athées canadien (LPA)
Et vers la fin : « Que faire, alors, face à cette menace particulièrement intraitable ? La première étape, c’est de la nommer et de la décrire honnêtement, ce qui est le but du présent texte. Ensuite, il faut se porter à la défense de la laïcité, sans concessions ni épithètes, celle à laquelle s’opposent avec véhémence les islamistes… Plus généralement, il faut reconnaître que l’islam, comme le christianisme et toute autre grande religion, est fondamentalement dangereux. »
L’analyse est excellente et très honnête, c’est à dire lucide et débarrassée d’ a priori. Suivre le lien :
L’Observatoire de la laïcité de JL Bianco : « Adresse aux recteurs d’académie, à la Conférence des présidents d’université (CPU) et au Réseau national des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (RESPE) sur la formation initiale à la laïcité au sein des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) et sur le droit applicable en matière de neutralité ».
« L’Observatoire de la laïcité rappelle que les étudiants des ESPE qui ont réussi le concours sont devenus des fonctionnaires stagiaires et sont, à ce titre, soumis à une obligation de neutralité qui leur interdit d’exprimer leurs convictions religieuses tout comme leurs opinions politiques ou philosophiques dans l’exercice de leurs fonctions, qu’ils soient en stage dans une école ou un établissement scolaire ou qu’ils suivent les formations dispensées par l’ESPE. »
Nous nous étions ici même (Ramasse-miettes N°59) révoltés contre les dérives constatées dans l’Académie de Creil, il semble que l’Observatoire de la laïcité se soit ému lui aussi, d’où cette adresse. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
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» Islam et liberté de penser : un oxymore, rien de plus. »
J‘ applique à la lecture des textes religieux la critique historique et philologique, comme Umberto Eco quand il écrivit « Le nom de la Rose ».
L’Islam est une religion du Livre. Elle a en commun avec les juifs et les chrétiens le même dieu : celui d’Abraham, d’Isaac, de Jacob , de Jésus et de Mohammed.
Son texte « sacré », le Coran contient 114 chapitres, couvrant deux périodes entièrement différentes :
Celle de La Mecque, qui s’étend de 610 à 622, couvre 86 chapitres plus ou moins pacifiques du Coran, en appelant au respect mutuel et à la solidarité, par l’égalité devant un dieu révélé.. Pendant cette période, Mahomet était commerçant et prédicateur. Jésus était alors un prophète.
Celle de Médine, qui s’étend de 622 à 632, couvre 28 chapitres. Pendant cette période, Mahomet devient chef d’État. Ces chapitres sont violents et discriminatoires, en asservissant les femmes, les enfants et les non-musulmans. Ils comportent des normes contraires aux droits de l’homme, en prévoyant les razzias, les sanctions cruelles et le combat contre les polythéistes. Ceux-ci n’ont que le « choix entre l’islam et l’épée » (chapitre 9, verset 5). Quant aux autres Gens du Livre (chrétiens et juifs), ils ont le « choix entre l’islam, le paiement du tribut en état de mépris » (selon les termes du Coran) « ou l’épée » (chapitre 9, verset 29).
Au XIIe siècle, Averroès, philosophe, médecin et juriste (grand quadi de Cordoue), avait contourné la contradiction née de ces deux périodes, en faisant intervenir l’idée d’une dualité du sens dans le Coran et en préconisant : « Quand tu as le choix entre le Coran et la raison, choisis la raison ». Humilié dans la mosquée de Cordoue par les oulémas (« parti de ceux qui craignaient Dieu »), il fut exilé en 1197, pour avoir cherché à mettre en conformité le contenu coranique avec la raison, en refusant de séparer radicalement les deux.
AU XIVe siècle, le franciscain Guillaume d’Ockham (Sean Connery dans le film « Le nom de la Rose) meurt « excommunié » à Munich en 1347, en affirmant que la théologie n’est pas la servante de la science, donc qu’il n’existe pas de hiérarchie entre la raison et la foi et qu’elles doivent être séparées.
Le Coran est-il de La Mecque ou de Médine ? Si l’on accepte que celui de Médine abroge celui de La Mecque, puisqu’il a été révélé ultérieurement, il convient de reconnaître que c’est bien au nom du Coran de Médine que des fous de Dieu lapident, pendent et décapitent. C’est bien au nom du Coran de Médine que de riches fanatiques financent les guérillas religieuses de ces cinglés. Et, c’est au nom d’un PIB qui sauve des emplois que la France leur vend des armes !
Bien que les « fils de pute » du moment soient musulmans, celles et ceux qui véhiculent des idées racistes, xénophobes et nauséabondes, seront toujours les ennemis des anarchistes. Car, si nous condamnons les religions nous n’en défendons pas moins les croyants, au nom de la liberté de conscience. De plus, nul ne devrait ignorer que l’État instrumentalise les fondamentalismes religieux tout en nous faisant croire que, par une « laïcité ouverte ou plurielle », ces mêmes religions seraient indispensables, dans leurs versions « douce », à notre “monde commun”.