Ramasse-miettes n°89 : Revue de presse militante
De notre Ami et Camarade Gérard Delfau : « Ce n’est pas encore une attaque frontale contre la laïcité qui se dessine au sommet de l’État, en ce début d’année, mais déjà se multiplient les signaux inquiétants ».
Et d’écrire au Président de la République pour s’en inquiéter. Il a naturellement le soutien de l’ADLPF.
Laurent Wauquiez se prend les pieds dans le tourniquet sécuritaire.
Rétropédalage absolument pas assumé, qui plus est, pour le président de la région Auvergne-Rhône- Alpes. « Je souhaite qu’on puisse proposer de financer des mesures de sécurisation. Soit des portiques, parce qu’on ne va pas laisser rentrer des armes dans l’enceinte de nos lycées. Soit des mesures de vidéo-protection », annonçait-il après les attentats parisiens du 13 novembre 2015. Avec coup de menton adéquat et obligatoire pour être crédible.
Mais voilà, sur le plateau lyonnais de l’émission « Dimanche en politique« , suite à une question sur son bilan en matière de sécurité, introduite par un sujet rappelant ses propos, il nie : « Je n’ai jamais parlé de détecteurs d’armes ». Ce qui revient à dire que les observateurs, de l’AFP, de RMC ou de France 2, ont eu la berlue, eux qui avaient bien entendu qu’il était question de « portiques de détection » d’objets dangereux. En réalité, promesse, promesse, « tel un carrosse se transformant en citrouille, les portiques promis ont été métamorphosés en simples tourniquets ».
Foutage de gueule à base de « test Moca ».
«Le président américain a obtenu le score maximum de 30/30 à ce test du « Montreal cognitive assessment » (Moca). Telle est la conclusion du médecin de la Maison-Blanche, Ronny Jackson, qui précise que Donald Trump avait lui-même demandé à effectuer ce test pour faire taire les spéculations : « Il n’y a absolument aucun signe d’un quelconque problème cognitif. » Mais quel est ce test du « Montréal cognitive assessment » ? Les personnes examinées ont instruction, par exemple, de copier un cube, dessiner une horloge indiquant une heure spécifiée (avec une note distincte pour le contour, les chiffres et les aiguilles), reconnaître trois animaux (par exemple un lion, un rhinocéros et un chameau). Elles doivent ensuite répéter une liste de mots (comme visage, velours, église, marguerite, rouge…) et de chiffres, se les remémorer un peu plus tard, et exécuter une série de soustractions faciles de type 100-7, puis 93-7 et ainsi de suite. Si ses détracteurs lui reprochent un vocabulaire limité, le chef d’état américain a réussi haut la main l’épreuve du langage, selon le médecin. Il n’a ainsi eu aucun problème pour redire des phrases telles que : « Le colibri a déposé ses œufs sur le sable. »
On respire ! Mais, en fait, on n’est pas vraiment étonné, le président Trump n’est-il pas un génie…euh… autoproclamé ?
Foutage de gueule (encore!) à base d’arguties juridiques.
Des familles de djihadistes français portent plainte contre l’État pour « détention arbitraire ».
« Le Kurdistan syrien n’ayant aucune existence légale et ne disposant par là même d’aucune institution souveraine, ces femmes et ces enfants [de jihadistes] sont tous détenus sans droit ni titre », affirment les avocats Marie Dosé, William Bourdon, Martin Pradel et Marc Bailly dans un communiqué. La France fait « délibérément le choix de s’abstenir de toute intervention » et les « expose en outre à des risques évidents notamment sur le plan sanitaire dans une zone de conflit », ajoutent-ils, demandant au parquet de Paris de diligenter une enquête préliminaire pour « détention arbitraire » et « abus d’autorité ».
L’affaire est certes délicate et un état souverain à le devoir de défendre ses ressortissants, mais quand ces mêmes ressortissants lui font la guerre, guerre terroriste qui plus est, i.e. avec assassinats aveugles, il faut une certaine mauvaise foi pour employer de tels arguments. Du reste, le gouvernement français a indiqué qu’il souhaitait que les femmes djihadistes françaises soient jugées, tout comme les hommes, par « les autorités locales » kurdes si les conditions le permettent. On peut imaginer qu’elles observeraient attentivement les conditions et le déroulement de tels procès, sinon quel sens aurait ce fameux « si les conditions le permettent » ? Il appartient d’abord aux autorités locales de se prononcer. Non ?
L’ultra néo libéralisme, cette religion nouvelle, a ses conciles, et Davos en est un.
Les grands prélats y sont conviés, c’est pour quoi Monsieur Macron se doit d’y aller câliner les hommes d’affaires et les chefs d’entreprise. Il ne cesse d’expliquer qu’il récuse le titre de « président des riches » – et en même temps, il a admis que, pour l’heure, il avait plus claudiqué sur son pied droit que sur le gauche ! Contradiction dans les termes parfaitement assumée, qu’on se le dise.
« Après s’être affiché avec les mécènes multi-milliardaires Bill Gates, Michael Bloomberg ou Richard Branson, le président de la République a reçu le lundi 22 janvier à Versailles près de 140 PDG étrangers pour un sommet sur l’attractivité de la France, baptisé en toute simplicité « Choose France » (choisissez la France, ne faisant pas assez chic !), avant de recroiser bientôt la plupart d’entre eux mercredi à Davos…
Accueillir, après Vladimir Poutine, dans le château de Louis XIV, les patrons de Bosch, Rolls Royce, AliBaba ou des banques comme Goldman Sachs ou JPMorgan dont les noms demeurent, à tort ou à raison, associés à la crise financière, voilà qui ne devrait pas aider l’hôte de l’Élysée à se débarrasser de sa caricature de « président des riches ». »
C’est pas moi qui le dis !
Oxfam en empêcheur de se congratuler en rond pointe une bien triste réalité.
Une réalité qui n’attristera pas les participants du Forum (du Concile?) de Davos : « Croisant des données issues de sources multiples (Forbes, Crédit Suisse, Banque mondiale…) et de ses propres enquêtes sur le terrain, Oxfam s’indigne que « 82 % des richesses créées dans le monde l’année dernière [aient] bénéficié aux 1 % les plus riches, alors que la situation n’a pas évolué pour les 50 % les plus pauvres ». Ainsi, elle souligne qu’il ne faut que quatre jours au PDG de l’une des cinq premières marques mondiales du textile pour empocher ce qu’une ouvrière du secteur au Bangladesh mettra une vie entière à gagner. Aux États-Unis, les trois personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population : l’ancien patron de Microsoft, Bill Gates, le PDG d’Amazon, Jeff Bezos et l’investisseur Warren Buffett face à 160 millions de personnes… »
Cela étonne ? Voyons ! Il est bien évident que pour amasser il faut d’abord prélever quelque part ; ce qui met cul par dessus tête l’inepte théorie du ruissellement, car en réalité ces gens confisquent le produit des efforts et du travail des salariés (les richesses créées dans le monde). Bref ! De ceux qui s’échinent pour eux.
La bête noire des prélats ultra libéraux européens sort du bois et ose (le vilain!) se dire déçu par Macron. Incorrigible hérétique, ce Yanis Varoufakis !
« J’ai lancé, il y a deux ans, Diem 25 pour apporter une réponse à la question essentielle « que devons-nous faire en Europe ? ». Nous ne nous reconnaissons pas dans l’ »establishment » politique qui a failli et en même temps, nous ne reconnaissons pas dans les désintégrationnistes qui veulent en finir avec l’Europe. Que faisons-nous le lundi matin dans 6 mois, dans 2 ans et dans 10 ans ? Notre mouvement va mettre une proposition sur la table : un New Deal vert européen. Nous devons bâtir une alternative, l’Alternative. Les choses doivent changer.
Et sur Macron : « Je suis très déçu. Comme je l’ai dit dans le passé, j’ai ou plutôt j’avais une bonne relation personnelle avec lui. J’avais apprécié son attitude en 2015 quand j’étais au gouvernement. J’avais eu des désaccords sur la question de l’austérité et du marché du travail, mais j’attendais de lui deux choses : une vision pour l’Europe qui soit cohérente et fasse sens et qu’il se batte pour obtenir des concessions majeures de Berlin. J’espérais qu’il serait libéral en matière de libertés publiques, de sécurité, d’immigration et de réfugiés. Je suis déçu car il se trompe sur les deux sujets. Ses propositions européennes sont très faibles : Il propose un fédéralisme light… »
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