Ramasse Miettes N°149 du 13 septembre 2019
Les éléphants se raréfient en Afrique, mais frétillent en France
Et revoilà Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre de l’intérieur de François Hollande fait son grand retour médiatique avec, en ligne de mire, la présidentielle de 2022. Ses soutiens jouent aussi leur partition dans le cadre d’une lutte tactique à l’intérieur du parti.
L’agonie du PS dure et la guérison reste improbable depuis que Macron a lessivé son ancien parti, déjà bien endoctriné par le néolibéralisme, pour le (con) fondre dans son machin de centre droit. Mais l’Élysée, ça fait rêve. Alors forcément…
C’est à lire parce que plutôt original (au bon sens du terme)
Slavoj Žižek, éminent philosophe communiste, livre dans un article très « dialectique » un point de vue qui défrisera ceux à qui la pensée dominante sert d’éternel repère.
La désinvolture et le désengagement de l’État passe de moins en moins bien
Les maires de Saint-Denis, Stains, L’Île-Saint-Denis, Aubervilliers et Bondy demandent une indemnisation à l’État pour réparer ses manquements et ses insuffisances, qu’il s’agisse de services publics ou de dotation financière.
Rien d’étonnant ni d’exceptionnel, la doxa néolibérale à l’œuvre dans le pays préconise l’affaiblissement de l’État qui n’aura plus à terme que l’impérative mission de protéger les « affairistes » et la « concurrence libre et non faussée ». Pour le reste : « Qu’ils se dém… ! »
Mieux on nomme la chose, mieux on identifie les racines de sa violence propre, mieux on peut lutter contre elle.
Le féminicide est un vrai problème. Il signifiele meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme, c’est pourquoi nombreux sont celles et ceux qui souhaitent qu’il soit inscrit dans le code pénal, « en tant que crime machiste et systémique: ces femmes sont tuées parce qu’elles sont des femmes par des hommes qui pensent avoir un droit de vie ou de mort sur elles ». Il faut les traiter comme dans tous les contextes de discrimination, tels les meurtres racistes ou d’homosexuels.
La presse au lieu de nous tanner avec les Moix, les Villani et autres stars médiatiques dont elle raffole, devrait faire campagne là-dessus et le législateur, si sensible à l’opinion, s’emparerait du sujet. Enfin ou peut-être ?
Corruption ?
François Bayrou et Marielle de Sarnez étaient entendus depuis mercredi matin sous le régime de l’audition libre, c’est-à-dire sans coercition, dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) à Nanterre.
Bayrou est assez « donneur de leçon » d’habitude et même s’il se dit « très content de la manière dont cette journée s’est déroulée », il y a des fois où on l’aimerait plus taiseux.
La corruption, encore
Le président de l’Assemblée Nationale, Richard Ferrand, de nouveau mis en cause après un premier classement sans suite dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Le pauvre biquet doit cet acharnement à l’association anticorruption Anticor, créée en 2002, qui ne lâche rien, ni personne. Anticor vivote avec 100 000 euros par an, mais à mini-moyens, maxi-influence : l’association fait trembler le monde politique.
Cependant, comme rien ne peut déstabiliser ce genre de personnage – voyez Bayrou – monsieur Ferrand n’envisage pas de démissionner du perchoir, c’est qu’il a une mission le bonhomme !
Merci les vigilants d’appuyer où ça fait mal, même si la présomption d’innocence, inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, doit toujours être respectée.
Une manip qui pourrait bien faire pschitt !
« Va y avoir du sport » me dit un ami. C’est bientôt que comparaît JL Mélenchon poursuivi en justice pour les incidents au cours des perquisitions chez lui et dans les locaux de la France Insoumise. On nous a montré abondamment et en boucle des images soigneusement choisies, et à charge, bien entendu.
Il semble que les choses soient plus nuancées, comme le révèle la vidéo qu’enfin « Quotidien » a mise en ligne, des images sans montage. « Comme La France Insoumise nous accuse de manipulation politique, la rédaction en chef de l’émission et la production ont décidé de tout montrer », a expliqué en plateau mercredi soir le journaliste Julien Bellver. C’est le coup de pied de l’âne qui signifie que ne pouvant plus tronçonner la vérité on diffuse, mais… suivez mon regard.
Prise dans sa totalité, la séquence alterne les moments de calme et de dialogue avec des scènes de tension extrême et de bousculades lorsque les « insoumis » tentent d’avoir accès à la partie des locaux où a lieu la perquisition.
Que je sache, toute perquisition réclame la présence de témoins concernés, non ?
La vidéo est là, elle dure 40’.
Une habitante de l’Essonne est « quasi totalement paralysée » après avoir avalé une soupe aux légumes périmée
Que nous dit cette triste histoire ? Au moins deux choses : d’abord qu’il y a des gens assez mal informés ou désargentés pour se risquer à la consommation aventureuse de produits frelatés et/ou périmés. En second lieu, ces mœurs nouvelles, qui consistent à consommer des produits « tout cuisinés » – le pactole de l’industrie agroalimentaire – éloignent les gens des produits frais et contribuent à la pression qui s’exerce sur les producteurs, obligés de traiter désavantageusement avec les industriels pour survivre.
Ce n’est certes pas une bonne chose, il vaudrait mieux essayer de consommer « citoyen » et frais.
Les « 11-novembre » ne sont pas tous catastrophiques
L’ouverture de la PMA à toutes les femmes, mesure phare du projet de loi bioéthique, a obtenu un premier feu vert ce mercredi 11 septembre au soir à l’Assemblée nationale. Après de longs et houleux débats, la commission a voté l’article 1 qui élargit la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. Le projet de loi sera examiné dans l’hémicycle à partir du 24 septembre.
Comme toujours, c’est la droite réactionnaire qui s’oppose véhémentement à ce type d’avancée sociétale. Le piquant de l’affaire est que les femmes peuvent « faire un bébé toutes seules », mais pas les mecs. C’est bien là que le bât (de l’âne) blesse.
Ce combat concerne les libres penseurs, car les barrières érigées par la misogynie ordinaire, condescendante envers « ces petites choses fragiles et écervelées » incapables de penser par elles-mêmes, mais qui est terrorisée par la redoutable et redoutée virago, vont céder peu à peu et c’est la bonne nouvelle.
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