Ramasse-miettes n°106
Bad boy, liar and master in double-deal…
Le G7 est devenu le G7-1, après la volte-facede Donald Trump qui torpille le communiqué final du dit G7, qu’il avait pourtant signé. Les participants à la réunion étaient, non sans mal, parvenus à se mettre d’accord sur une déclaration commune sur le commerce, malgré les critiques de Donald Trump contre des pratiques qu’il juge injustes envers les États-Unis eu égard à son programme « America First ».
Comme toujours lunatique et imprévisible, il a traité la premier Ministre canadien, Justin Trudeau, de personne « malhonnête et faible »… alors qu’il avait dit la veille que la relation bilatérale n’avait jamais été aussi bonne dans l’histoire des deux pays. Comprenne qui pourra…
L’homme n’est décidément pas fiable et Kim Jung-un le sait sans doute. Mais tout le monde sait que sur les rings de catch, il est entendu que « bidonner » est un art, le chiqué une figure obligée et la fausse agonie-dont-on-se-relève-vainqueur le summum du spectacle. Nos deux catcheurs le savent.
Mais bon ! Finalement, ils sont venus, ils se sont vus, ont-ils convaincus ?
La suite nous le dira et elle risque d’être surprenante, car « Rocket Man », comme l’appelait il n’y a pas si longtemps Trump, n’a consenti à cette rencontre qu’après que tout le monde a bien conscience qu’il est désormais le maître d’une puissance nucléaire. Au final qui dupera qui ?Le Cowboy en est sûr, c’est grâce à ses pressions qu’a eu lieu cette superbe représentation, mais il se pourrait qu’il ait été roulé dans la farine et qu’à la fin il déchante… À moins qu’il ne déchirelui-même la déclaration commune, comme son tumultueux caractère et son mépris de la parole donnée l’y incitent si souvent.
Ils auront mis le temps !
La France a annoncé, samedi 9 juin, le gel d’avoirspossiblement détenus en France par six chefs de réseaux de trafiquants de migrants, actifs en Libye, a fait savoir le Journal Officiel. Cette décision vise quatre Libyens (Ahmad Oumar Al-Dabbashi, Musab Abu-Qarin, Mohammed Kachlaf et Abd Al-Rahman Al-Milad) ainsi que deux Erythréens (Ermias Ghermay et Fitiwi Abdelrazak), désignés comme des chefs de réseaux. Le trafic d’êtres humains est leur lucratif commerce, ils ont d’ailleurs mis en place pour le transfert des fonds un système bien organisé avec des ramifications dans des pays africains. Qu’on appuie enfin là où ça fait mal, i.e. à l’escarcelle, le reste ne marche pas, car ils n’ont ni humanité ni moralité et sont probablement physiquement insaisissables. Dommage que cela soit si tardif, d’autant qu’ils sont connus de longue date.
La France fait preuve d’une singulière désinvolture face à cette horreur que représentent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants jetés dans l’enfer du déracinement et de la migration plus ou moins forcée. Les mésaventures de l’Aquariussont là pour nous questionner. Ainsi il n’y aurait rien que la mer entre l’Italie et l’Espagne, si ce n’est une île, la Corse, où le président de l’Assemblée teritoriale, Jean-Guy Talamoni, et le président du Conseil exécutif de l’île, Gilles Simeoni, ont proposé à SOS Méditerranée d’accueillir le navire. Proposition accueillie d’un haussement d’épaules par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Mais où est donc passée la France ?
À la suite d’une sortie peu amène de Macron contre l’Italie et son supposé cynisme, celle-ci, en retour, a taxé la France d’hypocrisie : « L’Italie ne peut accepterde leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d’immigration », a écrit la présidence du conseil dans une note remise à la presse mardi soir. Le week-end passé, en effet, le nouveau ministre italien de l’Intérieur, le patron de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini, avait refusé l’accostage à l’Aquarius, imité par Malte quitoutefois procéda à un ravitaillement du bâtiment dans la nuit. Le cher Matteo chante « Victoire », l’égoïsme européen est épinglé qui, au passage, fournit de bien mauvaises raisons à d’autres égoïstes. Orban exulte, tout va bien, « l’orbanisation »de l’Europe est en route et sa lente agonieaussi.
Il est intéressant de se demander quelle estla véritable vision d’Emmanuel Macron sur laïcité.
Ségolène Neuville, Ancienne secrétaire d’État en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Conseillère Départementale PS des Pyrénées-Orientales et médecin nous livre son sentiment.
Pour elle, « aujourd’hui tout porte à croire qu’il n’existe pas de véritable volonté politique du Président de la République de défendre notre modèle de laïcité auquel il semble préférer le système multiculturaliste anglo-saxon ».Après un long et très documenté développement, elle conclut : « …il est aujourd’hui urgent de réagir, pour défendre notre modèle républicain et laïque, qui a toujours refusé à la fois les statistiques ethniques et la reconnaissance de « communautés » juxtaposées. Le combat universaliste est plus que jamais d’actualité en France mais aussi dans le monde, et quoi qu’en pense Emmanuel Macron, il est de la responsabilité de notre pays de le mener, eu égard à son histoire. Un Président élu pour seulement cinq ans ne devrait pas remettre ainsi en cause une des valeurs centrales de la République depuis la Révolution française. »
C’est aussi la préoccupation d’un certain nombre de juristes et d’intellectuels qui l’ont écrit dans une lettre ouverte au Président. Cf/infra.
La loi de 1905, rien que la loi de 1905, toute la loi de 1905.C’est trop simple ?
« … Il vous faut rappeler le principe réciproque qu’a tiré le Conseil constitutionnel de l’obligation de neutralité des pouvoirs publics : nul ne peut exciper de son appartenance religieuse pour s’affranchir de la règle commune. La loi démocratique prime la loi religieuse, ou plutôt faudrait-il dire, les lois religieuses. La pratique religieuse elle-même doit respecter l’ordre public établi par la loi. Il n’y a place, dans notre République, ni pour l’excision, ni pour le voile intégral, ni pour les discours de haine, ni pour la mise à l’écart des femmes de l’espace public. On ne peut accepter l’instrumentalisation de faits historiques, comme la colonisation, aux fins de nourrir le ressentiment. »…Cette lettre ouverte au Président est à lire in extenso, et pour l’essentiel, elle est dans le droit fil de ce qu’à l’ADLPF nous demandons.
L’Église et le sexe… une longue, très longue dérive. Un naufrage ?
En 1968, pendant que le vieux monde jetait par dessus bord les vieux carcans et proclamait : « Il est interdit d’interdire », le pape Paul VI (1963-1978)condamnait toute forme de contraception – pilule, préservatif, stérilet – autre que les méthodes naturelles. C’était le sujet de sa fameuse encyclique Humanae Vitae, en date du 25 juillet 1968, un tournant de l’histoire catholique moderne. Un tournant qui eut un effet pervers que ne souhaitait pas le Pape : la profonde déchristianisation que l’on sait, la désertion des églises et la chute des vocations (palliée par le nombre croissant de prêtres africains appelés en renfort). Cette encyclique est devenue le symbole du divorce entre l’Église et la société libérée, et celui de son discours rétrograde sur l’amour et le sexe.,. car, bien que moquée et peu suivie, cette encyclique est toujours officiellement la norme. Et le pape François, à qui on prête l’intention de la remettre en cause, n’y a toujours pas touché.
Sur le sexe, le pape François se sait attendu au tournant : naturellement sur l’évolution de la transparence de l’Église sur tous ces sujets, mais aussi sur les crimes de pédophilie commis par le clergé. C’est ainsi qu’en mars 2015 il avait, pour la première fois, essuyé des critiques sur sa politique de nomination à cause de l’affaire chilienne. En effet, à l’époque, il avait nommé un prêtre soupçonné d’avoir couvert Fernando Karadima, très influent au sein du clergé chilien, mais qui avait été reconnu coupable en 2011 par le Vatican d’avoir commis des actes pédophiles, et invité à se retirer pour une vie de pénitence. Le voilà contraint à la sévérité et à la vigilance. Il s’est donc entretenu avec des évêques chiliens pour évaluer leurs responsabilités dans la dissimulation du scandale. Ces derniers ont reconnu des «omissions» et demandé pardon aux victimes. 34 d’entre eux ont remis leur démission..
Et maintenant, un cadeau : pour en savoir plus sur internet et ses chausse-trappes.
L’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) a dressé l’état de santé de l’internet en France dans lequel elle établit un diagnostic et propose un certain nombre de solutions pour pallier les défaillances et autres carences qu’elle a débusquées.
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