Cantines scolaires

27 Mar 2013

Une polémique, suite à la décision du Maire d’Arveyres, de supprimer les repas de substitution dans la cantine scolaire de sa municipalité, pour des raisons budgétaires, a été relayée par les médias début mars 2013.

Le cercle Maurice Allard, rappelle sa prise de position concernant les cantines scolaires : les repas dans les cantines scolaires, devront obéir aux seules règles d’hygiène, diététique et qualité.

La loi du13 aout 2004, rappelle que la cantine scolaire est un service public facultatif.

La  « philosophie »  des cantines scolaires est le vivre ensemble, l’éducation au goût et à l’équilibre alimentaire. Les municipalités de Lyon-Villeurbanne (et certainement d’autres municipalités du Rhône) précisent des modalités pour ce vivre ensemble : « Nous invitons les enfants à gouter chaque plat, le personnel a pour consigne d’inciter les enfants à goûter de tout sans pour autant les obliger. Au restaurant scolaire avec les copains on mange tous pareils, les parents peuvent participer à la commission des menus… » Tout cela est formidable dans l’école laïque et républicaine, mais au delà des déclarations comment cela se passe t-il ? Index Concrètement, manger de tout et tous pareils, ne s’applique pas aux enfants de parents musulmans et juifs, ona rajouté les bouddhistes, végétariens et végétaliens pour faire passer la pilule… (ville de Lyon). Pour la ville de Lyon, on a 3 menus, un classique, un complet sans viande et soit le menu classique, soit le menu complet sans viande. Pour la ville de Villeurbanne, on a le choix entre le menu standard, le menu sans porc et le menu sans viande, le choix est fait au début de l’année par un fichage des élèves et par conséquent le personnel a pour consigne de ne pas inciter les enfants à goûter de tout … Bien évidemment des arguments ont été avancés, sous couvert de la laïcité, pour obtenir cette ‘discrimination positive: « il arrive que la liberté de conscience des musulmans qui voudraient continuer à manger de la viande classique soit entravée, les enfants musulmans se séparent des autres, des familles juives non pratiquantes ne souhaitent pas que leurs enfants mangent des viandes interdites (porc ou non casher), les végétariens, végétaliens et bouddhistes veulent des repas équilibrés mais sans viande , des parents estimaient que l’obligation de manger de la viande faisait subir à leur enfants une discrimination, dans certains quartiers 40% des enfants ne prennent pas le plat principal par peur qu’il soit contraire à leur convictions, des enfants ne mangeaient pas aux mêmes tables selon leur relation au porc !… » (Extrait du guide pratique de la laïcité du socialiste Jean Glavany, fiche bonne pratique lyonnaise.) Pour la ville de Lyon, en plus du repas classique on a le repas végétarien (on élimine les végétaliens qui ne représentent pas un lobby assez puissant …), il y a même la possibilité, pour certains musulmans ou juifs, qui acceptent de manger de la viande non ritualisée ( tiens ! on a oublié les bouddhistes !) de basculer sur un repas complet sans viande uniquement les jours ou il y a du porc au menu et on nous précise que cette troisième possibilité présente aussi l’avantage de ne pas priver de viande les enfants qui ne mangent pas de porc pour des raisons autres que religieuse ( alors là ! il fallait oser !) . On précise que c’est la meilleure solution, que les enfants mangent avec leurs camarades sans qu’il soit question de religion à un moment ou à un autre ! Par contre on a bien pris soin de demander leurs avis aux : directeur de la mosquée, président du comité régional du culte musulman, le grand rabbin et que, même, les catholiques étaient content, car des élèves pourraient faire abstinence de viande le vendredi… Vous pouvez constater qu’il n’y a rien de religieux dans tout çà ! Après on nous explique que ce choix laissé aux parents contribuerait à faire oublier l’appartenance à une obédience religieuse ou philosophique, participant ainsi concrètement à la lutte contre les discriminations… (Réflexion inscrite dans le guide de la laïcité du parti socialiste) Étant donné les réactions de certains enfants (comme décrites précédemment) dans les cantines scolaires, l’immixtion des parents et des autorités religieuses dans l’école républicaine et laïque, il est improbable que les élèves oublient leurs appartenances religieuses… Malgré les arguments fallacieux des municipalités, celles -ci pratiquent ces accommodements déraisonnables au nom de la religion. Les arguments pour soutenir ces demandes communautaristes sont inacceptables. Parler de liberté de conscience, de discrimination lorsque des élèves mangent de la viande, de refus de manger le plat principal contraire à leurs convictions…On est en plein délire collectif ! Il ne s’agit pas de liberté de conscience, mais de Dictature de conscience de la part de parents qui veulent imposer leurs cultes dans l’école républicaine et laïque. Que dire du comportement de certains élèves : des enfants se séparent des autres, des enfants qui sont gênés de manger de la viande classique car ils subissent des pressions de la part de coreligionnaires plus stricts, sont-ils surveillés ?… D’où les élèves tiennent-ils ces comportements, on peut être effaré et inquiet de telles attitudes, signes d’un endoctrinement et d’un conditionnement qui n’est que le reflet des idéologies totalitaires. La République ne peut pas et ne doit pas cautionner de tels agissements. Il serait utile de rappeler que les cantines scolaires ont un coût non négligeable pour le contribuable, allant de plusieurs dizaines de milliers d’euros à plusieurs millions d’euros dans les grandes villes (investissement, fonctionnement), que les collectivités locales favorisent l’accès aux familles les plus modestes en ayant des tarifs dégressifs en fonction du quotient familial. Nous sommes biens entendus d’accord avec cette dimension sociale, mais nous rejetons toute compromission à caractère religieux ou philosophique dans l’école de la République et par conséquent il n’y a pas à y avoir des menus différents. Les seules dérogations accordées devraient l’être pour motif de santé (allergie alimentaire), ce qui semble déjà poser un problème, par exemple, pour la ville de Villeurbanne où ce sont les parents qui doivent fournir le panier repas ! La restauration scolaire n’est pas obligatoire, si le mode d’alimentation ne convient pas aux parents, ils sont libres de ne pas inscrire leurs enfants. On en arrive à faire trier les bonbons destinés aux enfants musulmans des classes de maternelles pour savoir s’il n’y a pas de gélatine de porc … Nous pensons que l’État doit définir les règles dans les cantines scolaires et que ce ne doit pas être aux collectivités de décider d’accommodements (soi-disant) raisonnables, afin de ne pas céder aux pressions « communautaro- électoralistes ». La laïcité définie par la Loi de 1905 est la séparation des églises et de l’État, il est intolérable que des élus se soumettent au diktat de pratiques cultuelles. Cercle Maurice Allard

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2 Commentaires

  1. michel-la-six

    Votre très bon article « cantines scolaires » illustre la faiblesse de la loi républicaine face aux pratiques cultuelles de communautés fondées sur des croyances à des mythes inventés pour
    soumettre et contraindre. J’ai déjà eu l’occasion de commenter, sur le même sujet, l’article « quelle libre pensée » de Serge Dumond, regrettant une loi imprécise conduisant à l’incapacité de ses
    défenseurs. D’où la conclusion, du constat qui s’impose, qu’il devient nécessaire, et urgent, de renforcer la loi qui suffisait hier et de la préciser. Mais faire bien attention, ne pas
    renouveler l’erreur d’avoir voulu, par des points de détail qu’il faut multiplier au fil des occasions pour parer aux attaques et aux provocations, suivre tous les défis au lieu de
    devancer par une loi globale empêchant la dérive, risque majeur pendant sur nos institutions si nous n’avançons pas. Pour résumer enfin, disons que la notion de laïcité passive ne suffit
    plus à nous protéger de modes envahissantes n’ayant rien en commun avec ce qui nous fonde en peuple citoyen émancipé des contes de temps moins éclairés. Le religieux doit être cantonné aux seuls
    lieux, limités, réservés aux offices, ouverts à tout public, et au domaine privé de la vie de famille dans son intimité. Merci pour cet exemple que je peux confirmer, qui n’est pas
    isolé et heurte le bon sens. 

  2. JEAN LOUIS KARKIDES

    Un article clair à distribuer autour de nous.

    Vendredi à Bondy,une réunion sur la laïcité se tiendra organisée par les libre penseurs.

    Je suis attéré de voir que dans les intervenants se trouvent trois maires-adjoint d’une commune qui a instauré les repas sans viande sous la pression d’associations religieuse.

    Dans le style « faîtes ce que je dis,ne faites pas ce que je fais »,c’est parfait.

    Décidément la politique a besoin à tous les niveaux d’un bon coup de balai.

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