SOS ! CAPUCINS AUX ABOIS!

8 Fév 2013

LETTRE OUVERTE

Mes très révérends Pères! (Filiation biologique improbable). C’est avec une sainte consternation que j’ai lu dans le Nouvelliste du 29 janvier 2013 ce grand titre effarant s’étalant sur deux pages: « LES CAPUCINS EN QUÊTE D’UN EQUILIBRE FINANCIER ». Ainsi ai-je appris qu’en Suisse vous n’êtes plus que 180 membres des différents ordres des pères et frères mendiants et que  vos ressources pâtissent gravement de ce déficit de nouvelles vocations. J’en suis bouleversé.

En effet, dans mes souvenirs d’enfance, la visite du frère ou père capucin dans mon village de montagne était déversement appréciée, selon la dose de dévotion affectant ses habitants mais surtout selon leur degré de précarité matérielle. Car, avec le culot qui caractérise les détenteurs de la divine Vérité,

vous possédez l’art consommé de donner mauvaise conscience à qui eût rechigné à priver toute une famille du nécessaire, de l’indispensable même, à votre profit, pis encore à qui eût fermé sa porte dès que courait la rumeur annonciatrice de l’arrivée du mendiant du Bon Dieu. La taille des images pieuses distribuées en guise de paiement du don récolté variait selon la dimension du morceau de fromage ou de la couenne de lard offerts. Je confesse aujourd’hui que notre porte se trouva mainte fois close au nez de votre divin solliciteur, non par le fait d’une mécréance coupable, mais parce que mes parents, en plein marasme du chômage de la Grande Crise vous trouvaient salement culottés de venir ainsi, humbles et suppliants, ôter le pain de la bouche de leurs enfants. Et ils n’étaient pas les seuls à s’en offusquer.

Aujourd’hui, c’est en transformant vos considérables biens immobiliers en hôtels que vous honorez votre voeu de perpétuelle pauvreté, lequel, nous dit-on,n’est ni de nature ascétique, ni apostolique mais mystique, car si St. François est pauvre, c’est qu’il aime le Christ et que le Christ fut pauvre. Il n’avait pas encore inventé les banques du Vatican. Nous, libres penseurs, compatissons à votre drame de membres de l’Ordre des mendiants et pensons vous être utiles en vous suggérant d’accueillir dans vos hôtels jouxtant vos couvents d’accortes dames et demoiselles de bonne volonté formées dans l’art de détourner vos frères prêtres séculiers et autres de leurs tentations pédophiles au profit d’un sain défoulement hormonal aussitôt absous en confessionnal. Bien des enfants de choeur vous en sauront gré. Or, nous savons que votre art de la confession fait florès à Sion comme à St. Maurice et à Brigue auprès des paroissiennes bourgeoises emberlificotées dans leurs aveux adultères. Votre réputation en la matière est telle que le conseil qu’échangent entre elles les épouses fidèles à leur foi mais infidèles à leur époux devant Dieu court les rues et les tea rooms:  » Cela te gêne d’en parler à ton confesseur habituel? Va donc voir chez les capucins! Tu lui glisses un billet de banque et tu t’en sors avec trois Pater et trois Ave. »

 

Mais surtout, mes très irrévérends pères et frères, nous, libres penseurs, vous conseillons la lecture sans plus tarder de l’article du quotidienLe Matin du jeudi 24 janvier 2013 intitulé, sur deux pages: « IL A DES LOCATAIRES EN SUISSE ».  Il, c’est le pape.

Le sujet de l’article, puisé à des sources britanniques et alémaniques de premier ordre, fait état de sept cent trente millions de francs suisses légués au Vatican par Mussolini à la signature du Traité de Latran, pactole investi dans des biens immobiliers à Londres et à Lausanne. Tels ces immeubles No. 11, 13, 15 et 17 de l’Avenue Florimont à Lausanne.

Pas étonnant dès lors que le même Mussolini ait été « honoré » du titre de Docteur honoris causa de l’Université de Lausanne. Tout se tient. Et comme par hasard l’avenue s’appelle Florimont comme le prestigieux collège genevois en mains des pères salésiens.

Le fruit annuel de ce pactole immobilier doit bien se chiffrer en millions de francs suisses, non? Eh bien, braves pères mendiants, qu’attendez-vous pouren profiter? Le prochain titre du Nouvelliste pourrait être: « Les locataires des immeubles lausannois du Vatican au secours des capucins valaisans! »

Cela dit, saluons l’art subliminal de l’Eglise catholique de l’exploitation de l’homme par l’homme: en faisant voeu de perpétuelle pauvreté, ses ordres mendiants tout comme celui des soeurs hospitalières, lui garantissent bon an mal an des milliards de revenus récompensés par autant de places au paradis artificiel des imposteurs réunis. Et que votre dieu bénisse l’Institut  Bancaire des Oeuvres de Religion, la Banque du St. Esprit, le Banco Ambrosiano et tout le saint empire financier du Vatican.. Amen.

Narcisse Praz

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1 Commentaire

  1. BRANCARD

    Dans cette organisation la plupart des adeptes ne travaillent pas. Ils font la quête, ils raquêtent. l’abbé pierre ou la thérééra ne savaient ce qu’est travailler, ce qu’ils ont donné est le
    fruit du travail des autres !

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