UNE ASSOCIATION NE PEUT ŒUVRER QU’À LA MESURE DU NOMBRE DE SES ADHÉRENTS
REJOIGNEZ L’ADLPF POUR LA RENFORCER DANS SES COMBATS EN FAVEUR DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE ET DE LA RAISON

Et la laïcité, Monsieur le Président?

5 Jan 2018

ADLPF La Libre Pensée Laïcité Et la laïcité, Monsieur le Président?

Malgré la durée inhabituelle de ses vœux aux Français, le Président de la République n’a pas trouvé le temps de prononcer le mot « laïcité », se réservant peut-être pour un discours spécifique que son entourage annonce pour la fin du mois de janvier. On peut en tout cas être inquiet sur sa position lorsqu’on lit dans « Le Monde » les déclarations de représentants de cultes sortant d’une réunion avec Macron (lire ci-dessous).

L’ADLPF se devait de réagir à ces déclarations, fussent-elles rapportées de deuxième main.

Il ne s’agit pas d’analyser, de critiquer ou d’approuver l’action politique du Président de la République, mais on peut tout de même reconnaître que, depuis son accession au pouvoir, il a mis tout en œuvre pour contribuer à maintenir la paix en Europe et bien au-delà, aussi bien par ses actes que par ses déclarations. On peut admettre dans un premier temps que c’est cette volonté d’établir la paix entre les citoyens français qui lui a fait prendre cette initiative d’organiser la rencontre du jeudi 21 décembre 2017 avec des représentants des six principaux cultes religieux : catholique, protestant, orthodoxe, musulman, juif et bouddhiste.

Mais il faut nous interroger sur les déclarations prêtées au Président par ces représentants à la sortie de cette réunion: « Les religions font partie de la vie de la Nation »  et : « C’est la République qui est laïque, pas la société »

Que les religions fassent partie de la vie de la Nation, nous en avons des exemples quotidiens : certains Français, nos voisins, nos amis, vont à la messe, font baptiser leurs enfants, se marient à l’église, se font enterrer avec la bénédiction des prêtres. Les religions sont présentes pour la joie ou  la douleur des événements familiaux et même nationaux, mais aussi pour le pire: certains extrémistes défilent contre le mariage pour tous, d’autres commettent des attentats. Le pire est cette violence et cette insupportable volonté d’imposer leur loi au nom de leur foi.

Inutile de se voiler la face, il faut constater cette évidence. Mais la question s’impose : ce « fait partie »  traduit-il la constatation de cette évidence, un regret, un consentement ou carrément une approbation?

Au nom de la liberté de conscience, nous respectons la vie religieuse de nos concitoyens, mais au nom de la République laïque, nous refusons que leurs pratiques religieuses fassent partie du débat démocratique à l’origine des lois qui décident du sort de la Nation. Et il y a lieu d’être inquiets et en colère quand on lit, sous la plume des journalistes qui ont interrogé les représentants des cultes à la fin de la réunion, que le Président de la République a « confirmé que les cultes seraient consultés », que « sur les grandes questions il associera aussi les religions ». Si ce ne sont pas des promesses en l’air, cette décision est contraire au fonctionnement de notre République, elle ne respecte pas sa loi, elle est inadmissible.

Quand le Président déclare que c’est la République qui est laïque et pas la société, il doit d’une part respecter la première partie de cette déclaration et d’autre part, pour ce qui concerne la société, ne pas faire fi des millions d’incroyants qui composent aussi le peuple de France : ceux-là refusent que des prêtres, des pasteurs, des popes, des imams, des rabbins et des moines décident de la liberté des femmes à gérer leur contraception et leur IVG, de la liberté des citoyens à décider de leur vie et de leur mort , de la liberté tout court des hommes et des femmes de ce pays à vivre et à penser.

Puisque le Président de la République a décidé de faire un discours sur la laïcité au début de l’année 2018, il faut que toutes les associations de notre pays qui défendent la laïcité demandent à être par lui reçues et écoutées. IL Y A URGENCE. Que nous ne soyons pas obligés, face à un Président qui souhaite la paix, de déclarer la guerre.

Dernières nouvelles

0 commentaires

Soumettre un commentaire

 

Adhérez à l’ADLPF / Demande d’infos.

15 + 10 =