N°216 21 mai 2021

22 Mai 2021

Les temps sont durs du fait de la folie des hommes. Qui approuvera une mairie de contrevenir à ses promesses de ramener la « Nature en ville » et les gens de pouvoir d’avoir tout cédé à la doxa néolibérale ? Qui pardonnera aux serviteurs de l’État de pondre des lettres de menace dirigées contre lui et qui fera sienne la sécheresse de cœur de tant de responsables politiques ?

Tant de noirceur et si peu de rayons de soleil peuvent faire douter de l’être humain.

Laisse béton.

Les Dijonnais en renaud contre le béton municipal défilent pacifiquement. En plus de leur « bâtifestation », plusieurs associations de quartier et mouvements environnementaux ont adressé mardi 11 mai une lettre au maire, François Rebsamen, l’incitant à mettre en œuvre l’une de ses promesses de campagne lors des Municipales de 2020 : ramener la « Nature en ville » et faire de Dijon une capitale verte en Europe.  Y’a du boulot, camarades Bourguignons car, c’est bien connu, les promesses ne concernent que ceux qui  les entendent.

 

À Gaza, Tsahal détruit l’immeuble de la presse internationale.

Le coup du bâillon. La merveilleuse démocratie israélienne vient de faire un coup d’éclat à la hauteur de sa réputation de démocratie réduite aux acquêts, en détruisant l’immeuble qui abritait plusieurs médias, dont deux internationaux : l’agence américaine AP (Associated Press) et la chaîne qatarie Al-Jazeera. Pas sûr que le grand protecteur US apprécie.

 

Oublier Pinochet ?

Le 15 mai, les Chiliens ont élu les membres de l’Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution et en ont profité pour virer les vieux partis traditionnels. C’est le début d’un long processus démocratique arraché par la rue. Changer cette loi fondamentale, héritée de la dictature Pinochet, était l’une des principales revendications du soulèvement populaire de 2019 contre les inégalités sociales. C’est aussi un sérieux revers pour les « Chicago Boys » qui avait fait du Chili de Pinochet, avec la bénédiction de la CIA, le laboratoire du néolibéralisme qui gangrène maintenant le monde entier. Saluons sans réserve cette victoire démocratique.

 

Bientôt sur la barricade ?

Le monde à l’envers. Le ministre de l’Intérieur, M. Darmanin, était présent sur la manif des policiers… qui d’une certaine façon manifestent contre son ministère pour notamment se plaindre du voisin de la Justice. Le verra-t-on bientôt sur la barricade ? Confusion des genres et rupture de la solidarité gouvernementale.

 

Le lièvre et la tortue.

Sanofi et GSK rejouent-ils la fable ? Est-ce la question ? Bien sûr que non, ce qui importe au bout du compte, alors qu’on apprend que finalement le vaccin Pfizer supporte les températures positives, c’est que l’arsenal anti-covid s’étoffe, c’est la bonne nouvelle. Le reste n’est que petits calculs économiques et ego patriotard, quand le défi est de vacciner le monde entier.

 

Collapsus.

Jusqu’à peu, les excités du néolibéralisme concédaient encore à l’État honni les fonctions régaliennes, i.e. la sécurité intérieure – police et justice -, la sécurité extérieure – armée – et la monnaie. Mais c’était encore trop. Aujourd’hui, ils démolissent la police en en réduisant les effectifs, la justice avec les tribunaux d’arbitrage – plus de juge, quel pied ! -, la monnaie avec les crypto-monnaies et la défense avec les officines de mercenaires. Environ 40 000 « mercenaires » portant des armes et circulant en véhicules blindés, sans aucun contrôle, parcourent l’Afghanistan à leur guise et échappent, de fait, au contrôle des gouvernements, en particulier à celui de Kaboul. Détruire l’État tel est l’objectif des néolibéraux.

 

Pour vous débarrasser d’un concurrent, phagocytez-le !

Le groupe Bouygues va entrer en négociations exclusives avec Bertelsmann afin de fusionner sa filiale TF1 et le groupe M6-RTL. Si l’opération parvient à son terme, le conglomérat français deviendra le premier actionnaire du nouveau groupe de télévision gratuite avec 30 % du capital. 

Et accessoirement une énorme machine à décerveler, puisqu’ aussi bien quand les milliardaires s’offrent des médias, ce n’est pas pour faire du social, mais bien pour exercer ce fameux soft power qui sournoisement instille la doxa néolibérale à travers le fameux et horripilant entertainment en procédant à ce qu’un expert en médias appelle « le modelage infra-conscient des comportements humains ». Souvenez-vous des « temps de cerveau disponible pour la publicité ».

 

Plus fort que Trump.

Trump voulait soigner la covid en avalant je ne sais plus quelle saloperie, Philippe de Villiers fait mieux et tellement plus franchouillard, il prétend en avoir guéri avec force verres de pastaga. Quel homme !

 

Lettres à Élys(e)ée.

Après le pathos des militaires à la retraite et celui de l’Active, voici venir celui des policiers, également exprimé dans une lettre ouverte. Ce qu’il y a de triste dans tout ça, c’est le sentiment que ces gens se tamponnent le coquillard de l’autorité de l’État et, bien au contraire, lui reprochent d’en manquer : « Voyez ma bafouille M. le Président ». Ce n’est certes pas en violant leur devoir de réserve qu’ils convaincront qui que ce soi en dehors de l’Amère Le Pen, ni en opposant en creux forces de l’ordre et ordre juridique.

« Votre initiative fragilise notre institution plus qu’elle ne la renforce », a réagi le directeur général de la Police nationale Frédéric Veaux, dans un courrier daté du 12 mai, dévoilé par Europe1. Il a également rappelé aux anciens policiers que leur statut ne les « exonère pas de l’obligation de réserve ». Voilà qui est droitement dit.

 

« Matériel » humain.

Le Sultan le pratique et en fait un objet de chantage grassement rémunéré, le Maroc s’y met à, son tour, il s’agit de l’exploitation éhontée des flux migratoires instrumentalisés pour des motifs politiques franchement inavouables. Certes, les motifs économiques ne manquent pas, mais à la toute fin, le laisser-faire en amont relève d’une intention sournoise. La réponse musclée de l’Espagne, qui entend protéger son enclave de Ceuta, n’en est pas pour autant très humaine. Au milieu de ces conflits seul le « matériel » humain souffre et désespère, victime propitiatoire commode et désarmé.

 

Cette terrible sécheresse de cœur envers les invisibles et laissés pour compte.

Le samedi 13 février, une vague de froid parcourt la France, les températures descendent jusqu’à 5 degrés au-dessous de zéro à Paris. Le collectif Réquisition décide d’une action spectaculaire. En début d’après-midi, deux cents personnes envahissent l’Hôtel-Dieu dont plusieurs ailes sont vides. Trois jours après, le directeur de la sécurité de l’Assistante publique-Hôpitaux de Paris dépose plainte pour « dégradations de biens publics lors d’une manifestation », au motif qu’une baie vitrée a été brisée. Aujourd’hui, plus d’une centaine de soignants, syndicalistes, salariés et représentants des usagers interpellent le directeur de l’AP-HP, Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs, la fondation créée par l’abbé Pierre, pour qu’il retire sa plainte au nom de la défense de  « la vocation et de l’honneur de l’institution qui nous est si chère ».

Vous avez dit honneur ?

 

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