N°287 – 2 décembre 2022
La perte d’expertise est un phénomène dû principalement au départ des sachants, à terme leur savoir est oublié. En France, la santé est en souffrance, en souffrance aussi l’utopie de la mondialisation heureuse, les É-U remettent au goût du jour le protectionnisme. La disette et la famine sont des armes de guerre. Fidèle aux habitudes du macronisme, on reclasse les amis aux manettes de sinécures, cette fois le gagnant est… Jean Castex parachuté à la tête de la RATP. Le maire de Saint-Etienne pris la main dans le sac à malices n’honore guère son statut d’élu municipal. À part ça, Élisabeth Borne « gouverne » toujours à grand renfort de 49.3, elle n’honore guère non plus son prétendu statut de démocrate.
Perte d’expertise.
Les déboires de la construction de l’EPR de Flamanville, qui se sont traduits par des retards et des hausses de coûts spectaculaires, ne peuvent que susciter le doute sur la capacité d’EDF à conduire les prochains chantiers de construction d’EPR2. Mais depuis 2019, EDF et la filière nucléaire ont fait un gros effort pour corriger leurs déficiences. C’est un classique dû aux départs à la retraite des « sachants » qui peu à peu entraîne une perte des savoir-faire.
Ras le bol !
« Liberté », « fraternité ». Depuis une dizaine de jours, il manque le mot « égalité » sur le fronton de la mairie de Grues (Vendée). Le maire, Gilles Wattiau, a lui même décidé de le recouvrir d’une bâche noire afin de protester contre le manque d’accès aux soins sur son territoire. « Le droit à la santé est censé être égalitaire sur tout le territoire et c’est à l’État de s’en assurer ». Que reste-t-il de l’État ? Telle est la bonne question.
Dialogue de sourds ?
Joe Biden et Emmanuel Macron ne vont pas se parler que de la pluie et du beau temps. D’ailleurs, on insiste du côté de l’Elysée sur le fait qu’il y aura « de la substance » dans ce voyage. La question la plus polémique en ce moment entre France et Etats-Unis est celle du protectionnisme américain face à l’inflation. L’Inflation reduction act désavantage bien sûr les entreprises européennes et françaises. La mondialisation heureuse, un mirage auquel il ne faut plus croire.
Dilemme.
Comment supporter les ravages du loup quand on en est victime, sans s’attirer la vindicte de ceux qui le protège ? tel est le dilemme qui se pose à certains éleveurs tel Nicolas D. jeune agriculteur de 28 ans. Le 29 novembre au matin, sur la commune de Villers-les-Bois entre Dole et Poligny (Jura), il a retrouvé un veau totalement décharné. « Un veau de trois mois, il était resté dehors avec quelques vaches que je n’ai pas pu rentrer. On l’a retrouvé ce matin dans un pré ».
Holodomor.
Holodomor (« extermination par la faim » en ukrainien), cette « Grande famine » provoquée par la politique brutale de Staline le maître tout-puissant de l’Union Soviétique, a été assimilée à un génocide par le gouvernement ukrainien en 2006. Elle est depuis lors commémorée tous les 25 novembre. Cette sinistre histoire confirme que la disette et la famine ont toujours été des armes de guerre.
Le massacre de Babi Yar, ou la shoah par balles.
Les 29 et 30 septembre 1941, à Kiev, pas moins de 33 000 juifs de tous âges et des deux sexes sont tués au lieu-dit Babi Yar (le « ravin de la vieille femme » en russe). Peu de batailles dans l’Histoire atteignent une telle intensité de mort en deux jours, même les chambres à gaz d’Auschwitz, l’année suivante, n’y arriveront pas !
Le casting casse-tête de Castex.
Sa nomination à la tête de la RATP avait déjà fait grand bruit, les images de son premier jour dans son nouveau costume professionnel n’ont pas manqué de montrer à quel point cette journée n’a pas été de tout repos. Et pour cause ! Ce lundi 28 novembre, il a vu des centaines de grévistes lui rendre visite et s’introduire dans les couloirs du siège de la RATP. Le pantouflage n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Médisance et manipulation, l’arroseur arrosé.
Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne, s’est pris les pieds dans le tapis de la calomnie. Il ne peut plus rester en poste, selon ses anciens camarades de banc, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié, candidats à la présidence du parti Les Républicains (LR), qui ont appelé à la démission. On peut mentir tout le temps à quelqu’un, mais on ne peut mentir à tout le monde tout le temps.
Le pain au patrimoine immatériel de l’humanité !
La bonne nouvelle est tombée, la baguette sous le bras, cette caricature tant prisée de ceux qui aiment moquer les Français, a désormais un statut mondial. Youppie ! Personnellement, je ne bouderai pas mon plaisir car, on le sait, notre baguette est copiée dans le monde entier.
Abus caractérisé.
Le passage du budget à l’Assemblée nationale donne du fil à retordre au gouvernement. La Première ministre Elisabeth Borne a utilisé mercredi l’article 49.3 pour la septième fois depuis mi-octobre, et engagé la responsabilité du gouvernement. La grande perdante est sans l’ombre d’un doute la démocratie. Museler le débat n’est en effet pas très démocratique.
Faire baisser la fièvre.
« Jetez-vous à l’eau, c’est radical ». Tel est en filigrane le conseil de la star des naturopathes, Irène Grosjean. La dame en question aurait pu se contenter de prodiguer ses conseils dans les sphères naturopathes, à savoir se nourrir principalement de fruits et légumes crus, mais en septembre, une de ses vidéos a fait scandale. On y voit cette mamie parler de « frictionner le prépuce » des petits garçons, de « toucher le clitoris » des petites filles et de leur mettre les fesses dans l’eau froide. Le but ? Faire baisser la fièvre.
La tentation de saint Emmanuel.
En principe : « Le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Emmanuel Macron ne pourra donc pas se représenter au terme de son second mandat. Pourtant, qu’en serait-il dans le cas d’une élection présidentielle survenant avant le terme de son mandat, suite à une démission, par exemple ? La question, a priori saugrenue, s’est immiscée dans les débats à la faveur d’un récent avis du Conseil d’Etat qui a autorisé, nonobstant des dispositions semblables, le président de la Polynésie française à se représenter au terme des deux fois 5 ans de présidence. Y aurait-il des trous dans la Constitution ? Si tel est le cas, gageons que notre fringant président s’y précipitera.
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