Ramasse-Miettes N°209, 1er avril 2021

1 Avr 2021

ADLPF La revue de presse militante de l'ADLPF Ramasse-Miettes N°209, 1er avril 2021

Ils vous endorment et se battent pour pouvoir le faire.

RTL, Europe 1, M6, « Le Journal du dimanche », « Paris Match » … À un an de la présidentielle, de prestigieux groupes français s’apprêtent à changer de mains. Dans cette recomposition d’ampleur, trois patrons sont à la manœuvre : l’insatiable Vincent Bolloré face à deux alliés du président de la République, Xavier Niel et Bernard Arnault. Dans tout marigot il n’y a de place que pour un crocodile.

P’tête ben qu’oui, p’tête ben qu’non.

La gomme et le Corrector© se sont montrés bien utile à la commission d’historiens qui a remis au président Macron un rapport sur le génocide des Tutsis où il appert que la France « est demeurée aveugle face à la préparation » du massacre et porte de lourdes et accablantes responsabilités dans ce dernier. Néanmoins, le rapport souligne que « rien ne vient démontrer » que Paris se soit rendu « complice » du génocide qui a fait au moins 800.000 morts, selon l’ONU. Une conclusion qui fait à la fois les affaires de la France et celles du Rwanda, les deux pays espérant voir s’apaiser des tensions qui nuisent à leurs relations…

Vos gueules là-dedans ?

« T’es blanc, tu peux pas causer chez les noirs, t’es noir, tu peux pas causer chez les asiatiques, t’es un homme, tu la fermes chez les femmes et réciproquement ». Ouf, mis bout à bout l’absurdité n’est-elle pas flagrante, ô petits génies de l’Unef ou d’ailleurs ? Que devient l’universalisme, l’honneur des Lumières ? Le voilà entre les mains des racistes, des racialistes, des différentialistes névrosés… j’en oublie, ils sont si nombreux a se goberger dans l’ineptie. Petit rappel : la démocratie c’est le débat contradictoire, c’est la confrontation des idées entre CITOYENS, pas entre individus essentialisés par leur origine, leur sexe ou la couleur de leur peau et qui de toute façon refusent le dialogue. Un effondrement de l’intelligence, une tristesse infinie.

Hors la loi.

Étrange offre d’emploi que celle d’un supermarché halal de Perpignan : elle indiquait que cinq places étaient offertes pour un « Ibrahim market ». Particularité : les postulants devaient notamment être musulmans et de sexe masculin. « Nous n’acceptons aucune femmes (sic)», était-il spécifié noir sur blanc. Ahurissant !

Où est le courage ?

Après deux échecs, le Sénat revient à la charge au sujet du voile des accompagnatrices de voyage scolaire et du burkini dans les piscines : un amendement y a ajouté l’interdiction du port du voile pour les mineures. Cela contre l’avis du gouvernement qui pourra compter sur les godillots de La REM pour jeter le bébé et l’eau du bain aux poubelles de la lâche frilosité.

Poison d’avril.

On ne s’en sortira donc jamais ? Le roitelet s’est fendu d‘une adresse au bon peuple, pleine de non-dits et de petites habiletés. Des promesses de calendrier qui s’ajoutent à celles non tenues ou avortées. L’Infantilisation du citoyen et des nuisances, encore des nuisances, qu’on les entasse une fois encore. C’est devenu la règle. Puis les étranges lucarnes bruissent de commentaires doctement assénés qui oscillent entre la vénération aveugle et le rejet ronchon.

Rien de bien nouveau sous le soleil !

Où on reparle d’un très très vieux scandale.

Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, appelle à une indispensable éthique de responsabilité de l’Église, dans une tribune publiée par le « Monde ».  « L’Église catholique ne peut pas ne pas reconnaître sa responsabilité dans les abus spirituels, les agressions sexuelles et les viols commis par certains de ses membres. Responsabilité dans le climat, voire le système, qui les a couverts, déniés, minimisés. Système qui aura ignoré, parfois dénigré, les victimes et leurs proches, considérés comme la cause du scandale. ». Comme dirait ce bon M. Poutine, « c’est celui qui le dit qui l’est ». Et passez muscade…

Ça fait du bien de constater qu’une responsable majeure sorte du bois pour interpeler l’Église.

Shunter la lourde machine administrative.

On l’a dit ici même, cette foutue crise sanitaire a puissamment montré l’inanité des ARS (créées, ne l’oublions pas, pour « faire des économies » sur le budget santé et qui ne font que ça), les soignants et les collectivités s’en affranchissent discrètement et ils ont bien raison.

Ce mardi 30 mars, Lucie Bommenel, médecin généraliste parisienne, recrute ses patients dans la rue. Faubourg-du-Temple, dans le 11e arrondissement, elle aborde les passants. « Bonjour, je suis médecin, est-ce que vous êtes vacciné ? » Un homme aux cheveux blancs dit non. « Vous voulez l’être ? Alors, suivez-moi… » Elle l’accompagne alors jusqu’au centre éphémère installé par la Mairie.

Génial !

Un réquisitoire sévère…

… pour quelle suites en terme de jugement final ? Là est la question. Très souvent, quand il s’agit de pointures politiques les réquisitions sont peu suivies, comme si elles n’étaient prononcées que pour se donner bonne conscience.

Jean-Noël Guérini est sorti de l’audience, mercredi 31 mars, en colère, rageant contre les micros qui se tendaient vers lui. Son frère, Alexandre Guérini affichait, lui, un grand calme. Deux réactions opposées pour deux frères assommés par la sévérité des réquisitions prises contre eux quelques instants plus tôt dans des affaires de clientélisme, érigées en mode de gouvernance, qui ont permis à l’aîné de satisfaire ses ambitions politiques et au cadet de faire des profits considérables. Ne parlez pas de corruption, ils sont présumés innocents jusqu’au prononcé du jugement. Mauvaises langues s’abstenir.

Une bonne nouvelle ?

À l’ADLPF, nous avons toujours estimé, avec d’autres, que l’organisme présidé par Jean-Louis Bianco a une conception trop libérale, pour rester polis, de la laïcité et de son application. Depuis des années « son » Observatoire est au centre des tensions avec les défenseurs de la laïcité.

Devant les parlementaires, la ministre Marlène Schiappa, a dit qu’il était nécessaire de « faire évoluer » cette structure après huit ans d’activité, car « la situation et les préoccupations ont évolué » Sans rire. Dont acte : l’Observatoire ne se survivra pas à lui-même. « Il faut faire évoluer le portage de la laïcité dans l’appareil d’État ». La ministre plaide pour la création d’un haut conseil à la laïcité, ou pour la fusion de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, et de l’Observatoire. Enfin elle suggère, pour diriger la structure, la nomination d’une personnalité qui ne soit pas médiatique. Virer un bidule qui s’est déconsidéré pour créer un autre bidule plus complexe, attention usine à gaz !

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