Notre Combat à l’A.D.L.P.F.

4 Mar 2015

ADLPF A propos de l'ADLPF Notre Combat à l’A.D.L.P.F.

S’il est une question qui pour moi ne se pose plus, c’est bien celle de la pertinence de la Laïcité en tant que dispositif universel et parfaitement neutre. Par neutre j’entends que le dispositif en question permet à quiconque d’organiser sa vie en société en toute liberté avec comme principes de base que sa liberté ne doit jamais empiéter sur celle des autres, que ses croyances ou orientations particulières relèvent de sa discrétion – dans les deux sens du terme – et qu’enfin chaque homme à droit à la dignité et au respect aussi longtemps que lui-même reste digne et respectueux des autres.

Cette pétition de principe qui semble pourtant relever du bon sens et d’une démarche essentiellement pacifique n’a pas l’heur de plaire aux fiévreux militants des religions et c’est bien là le problème. Personne n’ignore dorénavant que le soit-disant « retour des religions » n’est que l’offensive opiniâtre et sournoise de gens pour qui athéisme et laïcité sont d’insupportables insultes à leurs divines chimères.

Pour comprendre ces gens et leur frustration, il faut observer le mécanisme d’implantation des religions et ainsi démontrer qu’il s’agit en fait de politique et donc de méthodes de prise de pouvoir. Ainsi sont-ils !

Si l’on observe, à titre d’exemple, l’histoire archiconnue du christianisme, on observera que tant qu’il a été faible, il s’est appuyé sur la multitude des faibles, des malheureux et des oubliés de la prospérité, il a daubé, vitupéré et prêché contre les puissants et les nantis, contre les profiteurs du moment ; puis s’assurant et se rassurant sur sa force, il s’est contenté de prêcher mollement la clémence aux grands de ce monde – ah la charité ! ; mais quand privilèges et bénéfices ont commencés à affluer en ses escarcelles, il les a partagé – il faut bien faire quelques concessions – avec les privilégiés dans la triple alliance du sabre, du goupillon et de la justice aux ordres (sans jeu de mots), voire inquisitoriale. Sa morale initialement très raide et apparemment impérieuse s’est adoucie – exclusivement – pour les riches et les forts au fur et à mesure qu’il s’engraissait de leurs prébendes et de leurs faveurs intéressées, il acquit ainsi une immense fortune et une autorité fort dommageable, au final, aux pouvoirs séculiers, armé entre autre de l’arme, autrefois fatale, de l’excommunication – ah ! les parias impériaux ou royaux obligés de venir à résipiscence. Et puis, la Révolution de 1789 est venue balayer le roi de droit divin, l’a remplacé par le pouvoir par et pour le peuple, et la Fille aînée de l’Église a du battre en retraite stratégique, mais sa capacité de nuisance resta intacte, d’autant que des hommes politiques dévoyés comme Bonaparte ou Charles X l’ont quasiment rétablie dans ses droits anciens. Il a donc fallu la loi du 29 mars 1880 expulsant les congrégations de l’enseignement public – merci Jules Ferry – puis celle du 9 décembre 1905 instituant la Laïcité et la neutralité de l’état face aux religions pour véritablement l’affaiblir… du moins temporairement.

Oui, temporairement car sous la houlette du Vatican la résistance s’organisa et le combat fut rude. L’épisode Vichy, une fois de plus, le remettait en selle. Depuis, la lutte continue avec le grignotage qui l’accompagne : de loi Guermeur en loi Debré, d’accord Lang-Cloupet en loi Carle etc.

La problématique s’est aggravée avec l’arrivée sur la scène nationale, et internationale, d’un Islam conquérant, prosélyte et brutal qui entend bien se tailler une place à part, autrement dit, se tailler un bastion à l’abri des lois de la République, ce qui est proprement inacceptable et donc non négociable. Dans cette affaire on constate sans surprise la collusion objective des religions, pourtant d’ordinaire habituées à s’entre tuer…

Les mécanismes de prise de pouvoir décrits pour le christianisme ne sont pas étrangers aux autres religions, même s’il y a des nuances, évidemment. Chacun s’en convaincra en observant les sinistres suites des « Printemps arabes ».

Alors, on entend ici ou là les relativistes de tout poil et les paresseux d’esprit nous dire : « Mais qu’est-ce que ça peut bien vous faire qu’ils s’organisent à leur manière (multiculturalisme!), ils existent et vous ne devez pas attenter à leurs croyances qui sont porteuses de morale (œcuménisme de bazars!). Ce faisant, vous violez leur conscience, vous êtes des laïcards bornés. Vous attentez à leur droit à pratiquer la religion de leur choix ». Confusionnisme lamentable : la liberté de conscience ne peut pas être confondue avec la liberté de religion. L’une admet l’universel quand l’autre circonscrit strictement son domaine, Hors de lui point de salut !

Je ne sais pas qui est borné, mais si l’on regarde ce sur quoi se fondent les religions, on reste pantois et songeurs quant au développement de la raison de certains. Donc, les religions relaieraient la volonté de dieu auprès de ses créatures ! Que ne fait-il pas le boulot lui-même !… Le hic c’est que dieu est une création humaine. Le principe schopenhauerien de raison suffisante le pointe en toute tranquillité : ce principe permet de répondre en toute rigueur à la question : pourquoi ? (ici pourquoi dieu existe-t-il?). L’idée d’un dieu créateur de toute chose ne peut constituer, selon ce principe, une connaissance rigoureuse puisqu’ aucune cause ne peut expliquer son apparition, et ce n’est pas les fables qu’on nous sert depuis si longtemps qui peuvent constituer des explications rationnelles et recevables puisque elles relèvent d’une construction controuvée et évolutive. Il est d’ailleurs probable que le monde n’a ni début ni fin, qu’il a toujours existé et qu’il ne disparaîtra jamais. De penser cela, qui est une conjecture personnelle, me permets de me passer de l’hypothèse divine.

Voilà maintenant la raison fondamentale pour laquelle les « sans religions » refusent en toute sérénité l’ingérence des religions, et surtout des religieux, dans leur vie de citoyens éduqués et libres de conscience et de pensée. Raison qui justifie notre combat pour la liberté et l’humanisme et nous incline à chercher ainsi à protéger nos concitoyens du mensonge et de la manipulation. Les religieux vendent du prêt à penser et du chemin de vie balisé du berceau au tombeau, autrement dit, des systèmes totalisant et donc totalitaires qui sont des dangers pour la paix, la santé mentale et physique des populations (voyez Daesh!) et la sérénité auxquelles aspire tout homme libre et de bonne mœurs. Tout humain enclin à la bienveillance et à la magnanimité, tout humain pour qui l’Homme est la mesure de toute chose qui le concerne, loin des injonctions issues des fariboles de l’Infâme désormais mondialisé et diversifié et plus que jamais monstrueux et violent.

C’est le combat à l’ADLPF, Association Des Libres Penseurs de France,

notre combat.

Gilles Poulet

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4 Commentaires

  1. Edith LEVY

    Les religions existent, en fait et en droit, dans une société laïque, et ne cessent de ferrailler pour occuper plus de terrain, obtenir des subventions publiques, revendiquer un droit d’affichage omniprésent. Elles sont bénéfiques au système capitaliste de plusieurs manières : les Etats, fort souvent, se déchargent sur elles ( « philanthropes, associations charitables « ) du devoir d’entraide et de solidarité envers les citoyens, ce qui est discriminant vis à vis des personnes aidées de cette manière.
    Par le fait qu’elles cherchent perpétuellement à occuper le devant de la scène politique, elles occultent le vrai problème, celui de la prédation économique : l’attention des gens est détournée et leur vigilance découragée.
    Même les différentes formes de racisme ( antisémitisme, racismes anti-arabe etc) leur sont profitables : elles se posent alors en seul recours pour les membres de leur groupe et contribuent ainsi à les isoler du reste de la société. Les barrières sont plus ou moins étanches, selon le degré d’imprégnation qu’elles imposent ,qui peut aller jusqu’au fanatisme : le fait même que chaque religion se pose comme seule détentrice de la « Vérité » est un obstacle absolu à toute vie de l’esprit, à l’ouverture à la diversité, à l’aspiration à la connaissance. Elles constituent un carcan pour les identités multiples d’un être qu’elles ramènent à une seule : sa religion.
    Le seul argument en leur faveur, c’est qu’elles représentent des traditions; elles s’enracinent donc dans le passé. Le problème est que le « grand récit  » englobant qu’elles proposent, rassurant pour les pratiquants, n’ouvre sur aucun avenir radieux.

    • Roux

      La RELIGION est un fait de société. Le danger ce sont les HOMMES qui en font métier et/ou promotion.

  2. François LEDRU

    en me répétant, il semble que les croyants ont donné un nom de dieu à ce qui fait peur, tonnerre, volcan ou mort, donc ont créé Zeus-Jupiter, Héphaïstos- Vulcain et Hades-Pluton, puis ont tenté d’unifier en un seul dieu. Ce n’est pas flatteur pour eux mais ça parait vrai ! Ledru

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