À propos d’une étrange délégation….
À propos d’une étrange délégation….
L’ADLPF s’est associée à l’UFAL, aux Cercles Édouard Herriot et Maurice Allard, au Réseau 1905 et à « Esprit laïque » pour rédiger la lettre suivante :
Monsieur le Maire,
Nous avons appris avec stupéfaction que vous aviez créé une délégation d’adjoint intitulée « Droit, égalité, mémoires, cultes et spiritualités ».
Outre un intitulé qui présente d’étranges associations dont on ne voit pas très bien le rapport, nous souhaitons attirer votre attention sur sa composante « cultes et spiritualités ».
En effet, l’article 2 de la loi du 9/12/1905 dispose que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. ».
Cette nouvelle délégation contrevient à cette loi qui a institué la séparation des cultes et de la République.
Il n’est pas dans la compétence d’une collectivité locale de gérer les relations avec les cultes. La possession d’un patrimoine affecté à un culte, par un accident de l’histoire, ne peut justifier la reconnaissance de ceux-ci par une commune.
Quant à l’intitulé « spiritualités » est-ce à dire que les mouvements sectaires, qui se disent souvent « spirituels », seront invités à la table de la République via la commune de Lyon ? Sur quels critères ? La commune va-t-elle déterminer et choisir entre les bonnes et les mauvaises spiritualités ? La commune s’érigerait-elle en « directeur des consciences » de nos concitoyens ? N’ouvrez-vous pas là une boite de Pandore aux conséquences imprévisibles pour la cohésion de la commune ?
Le peuple français a combattu de nombreux siècles pour s’émanciper, pour échapper au joug des religions très souvent associées à ceux qui bénéficiaient d’une organisation politique et sociale injuste. Cette délégation constitue une régression dangereuse et inacceptable.
En conséquence, au nom de nos valeurs républicaines porteuses de liberté, d’émancipation et de progrès social, nous vous prions instamment de supprimer cette délégation qui porte en elle les ferments de la division.
Veuillez recevoir, Monsieur le Maire, nos salutations laïques et républicaines.
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