Portrait d’un Libre Penseur : Henri Terrenoire
citoyen engagé pour la paix et la biodiversité
Henri Terrenoire a 86 ans et l’engagement chevillé au corps. C’est un homme au regard pétillant qui raconte son parcours, ses combats et ses découvertes. Parmi les événements qui ont marqué sa vie : la Seconde guerre mondiale. Réquisitionné par le service du travail obligatoire, il passe 3 ans en Allemagne entre 1942 et 1945.
Cette expérience a façonné chez lui des convictions solides et la volonté de se battre pour la paix. Il se définit lui-même comme un passeur d’idées, un libre-penseur internationaliste, citoyen du monde et pacifiste. Et un progressiste acharné : « Le passé peut être étudié, analysé, mais pour moi il ne doit pas être un idéal auquel on s’attache. Passéiste, non, c’est l’avenir qui m’intéresse. » Ce lecteur infatigable de La Boétie, Rabelais, Voltaire, Hugo, Bakounine, Kropotkine, Debord et Van Eigen a fait sienne cette phrase qui figure dans le préambule de l’acte constitutif de l’UNESCO: « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ». Abonné fidèle du courrier de l’UNESCO depuis des années, Henri Terrenoire aimerait que l’action de cette organisation soit mieux connue. Il prépare d’ailleurs une manifestation aux couleurs de l’UNESCO pour le printemps prochain.
Mais Henri Terrenoire est aussi un inventeur. Un inventeur de fleurs et d’arbres. Lorsqu’il arrive à Bellerive en 1955, il a déjà derrière lui dix ans d’expérience en arboriculture fruitière et d’ornement. Il s’est formé à Lapalisse, à Angers, et en Suisse, où il effectue plusieurs stages avant de revenir dans son Bourbonnais natal. Il travaille ensuite à Vichy, puis à Cusset, où il axe sa production sur les plants de fraisiers, qui lui permettent d’approvisionner les hôtels de Vichy en fraises des bois. A Bellerive, il crée une pépinière et propose aussi ses services de jardiniste. C’est ainsi qu’il définit son métier, entre le jardinier et le paysagiste : « Le jardiniste dessine et conçoit les jardins, il ne se contente pas de les cultiver ». A ses heures perdues, Henri Terrenoire se passionne pour la recherche et les nouvelles variétés de plantes. De ses observations et de ses essais sont nées une quinzaine de roses bellerivoises, comme « Jeanne Eloïse », « Libre pensée », « Emile Guillaumin », « Agathe Fallet », « Alice Auberger » ou encore « Centenaire de Bellerive ». Henri Terrenoire a aussi créé des arbres fruitiers : pêcher, pêchelier (hybride de pêcher et d’amandier), prunier. Il a par ailleurs été primé plusieurs fois pour la création d’une variété de cornouiller, le cornus alternifolia « Terrenoire Gold ».
Aujourd’hui à la retraite, Henri Terrenoire continue patiemment ses recherches. Ses derniers essais portent sur l’obtention de cerisiers et de pruniers nains. Et demain ? D’autres découvertes l’attendent, au détour d’un semis ou d’une greffe. A l’heure où l’opinion s’intéresse de plus en plus à la biodiversité, le jardin d’Henri Terrenoire est un laboratoire pour l’avenir. L’avenir, un mot qui, décidément, revient souvent quand on parle d’Henri Terrenoire.
paru dans: Magazine municipal « Bellerive ma ville », n° 118, février 2009.
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