RESOLUTION GENERALE
Face à la crise économique et au chômage qui continuent de sévir et à la misère qui s’étend, le pouvoir politique issu de la victoire de la gauche aux élections présidentielle et législatives de l’an dernier cherche à réduire les dépenses et à relancer l’activité.
Les Libres Penseurs de l’Association Des Libres Penseurs de France (A.D.L.P.F., section de l’Union Mondiale des Libres Penseurs) réunis en congrès à Strasbourg les 10 et 11 mai 2013 n’admettent pas que, pour y parvenir, on attaque les acquis sociaux alors que ne sont pas remis en cause les exorbitants privilèges financiers accordés aux Eglises et aux religions en complète contradiction avec la laïcité des institutions de la République.
Ainsi, la scélérate loi Carle grève lourdement les budgets des communes, notamment ceux des villes populaires et des bourgs et villages ruraux, au profit le l’enseignement privé confessionnel. Elle est maintenue alors qu’elle devait être « réexaminée » comme l’avait promis le candidat Hollande.
Plus que jamais, en cette période de vaches maigres, s’impose le mot d’ordre : Fonds publics aux seules écoles publiques. L’A.D.L.P.F. – association populaire de recherche philosophique et d’action sociale – exige, plus fortement encore qu’elle l’a toujours fait, l’abrogation de toutes les lois scolaires anti-laïques au premier rang desquelles la loi Debré de 1959 par laquelle la République a institué un dualisme de systèmes éducatifs et alimente à guichets ouverts une concurrence mortelle pour sa propre école, l’école publique laïque. C’est bien le subventionnement d’une religion qui est assuré à travers le financement de l’enseignement privé, à 90 % catholique, et la prise en charge de la formation, des salaires et des pensions de retraite de ses personnels.
De la même manière, l’Etat doit refuser de prendre à sa charge et à celle de l’ensemble des contribuables, quelle que soit la philosophie dont ils se réclament, le subventionnement de tous les cultes, reconnus ou non par le Concordat d’Alsace Moselle, et la prise en charge des salaires et pensions de retraite des membres de leurs clergés et de leurs auxiliaires. Le congrès de l’A.D.L.P.F. rappelle que ce statut est « provisoire » et qu’il est grand temps de l’abroger. A l’heure où l’on entend enfin institutionnaliser les principes de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 – « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes. Elle ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » – il est nécessaire que tous les citoyens soient égaux devant elle. Ses dispositions doivent donc s’appliquer sur l’ensemble du territoire national, y compris en Alsace, en Moselle, en Guyane, à Wallis et Futuna, à Mayotte et en Nouvelle Calédonie.
Avec l’ensemble des organisations laïques, notamment les associations et obédiences regroupées au sein du Collectif Laïque national, l’A.D.L.P.F. continue également à revendiquer
l’abrogation des Accords Kouchner – Malberti accordant la compétence de collation de grades au Vatican, via les établissements d’enseignements supérieurs catholiques situés en France ;
l’instauration du 9 décembre comme « Journée Nationale de la Laïcité » votée par le Sénat, mais toujours pas à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale ;
le vote d’une loi qui étende à toutes les structures éducatives de la petite enfance fonctionnant sur fonds publics, telle la crèche Baby Loup, le bénéfice du principe laïque de neutralité, lequel assure l’égalité de traitement de toutes les familles d’usagers ainsi que la protection des enfants contre toute forme de prosélytisme.
L’A.D.L.P.F. milite toujours pour d’autres mesures propres à supprimer ou à éviter d’autres dépenses publiques illégitimes :
l’arrêt de tous les financements publics, directs ou indirects, d’associations religieuses ou cultuelles (même sous des déguisements culturels) ;
la suppression de toutes les exonérations fiscales en faveur des cultes et des associations liées à ceux-ci ;
le non-financement, direct ou indirect, des constructions d’édifices religieux et de l’entretien de ceux qui n’ont pas de valeur culturelle ou architecturale reconnue ;
la laïcisation du nom de toutes les fêtes légales afin de rendre inopérantes les revendications de jours fériés supplémentaires émanant de religions minoritaires ;
la non-reconnaissance du pseudo Etat du Vatican créé par Mussolini (accord du Latran) ;
la non-participation des représentants des religions es-qualités aux cérémonies officielles ;
l’exigence que les représentants de la Nation et les hauts fonctionnaires s’abstiennent de participer, es-qualités, aux manifestations religieuses.
L’A.D.L.P.F. dénonce les financements de l’enseignement privé pour l’accueil des enfants handicapés, en contradiction avec la loi de 2005.
D’autre part, l’A.D.L.P.F. renouvelle ses demandes
de suppression de l’enseignement des religions dans tous les établissements d’enseignement public des départements concordataires, ainsi que dans ceux de tous les territoires d’Outre Mer ;
d’organisation des cérémonies officielles dans des lieux neutres et non dans des édifices religieux ;
de mise à disposition par les communes de bâtiments publics pour les obsèques civiles ;
d’accès des associations représentant les athées et les libres penseurs aux émissions de télévision du service public.
Attachés à la paix et à l’amitié entre les peuples et rétifs à tout impérialisme, y compris culturel et linguistique, les Libres Penseurs de l’A.D.L.P.F. réaffirment leur souhait
d’une reconnaissance officielle de l’espéranto comme langue internationale et la possibilité qu’elle soit choisie en option au baccalauréat ;
d’un désarmement général, notamment nucléaire.
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