Tous les coups sont permis

La violence en politique de Mitterrand à Sarko …

Editions Calmann-Lévy

« La politique est un sport de combat, une guerre sans pitié. Ce n’est pas l’amour du prochain mais la haine de l’autre, du rival, du « frère » qui guide l’homme politique .Pour avancer et triompher, il doit combattre, détester et, au final  » tuer » le rival qui lui est le plus proche « .

Partant de ce point de vue, Renaud Dély, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur et Henri, Vernet, rédacteur en chef adjoint politique du Parisien, nous font revivre en plus de 300 pages (Editions Calmann-Lévy) les grandes haines fratricides des trente dernières années de l’histoire politique en France.

« L’élection du président de la République au suffrage universel n’a fait qu’attiser la violence du monde politique. Au sommet, il n’y a qu’une place pour…beaucoup trop de monde et tous les coups sont permis. Jusqu’où ira Sarkozy pour conserver sa place en 2012 ? Avant même de débuter vraiment, le combat pour l’Elysée a déjà laissé de nombreuses victimes au bord du chemin : D.S.K. Nicolas Hulot, et Olivier Besancenot seront-ils les derniers ? »

L’enquête de ces deux journalistes, dans les coulisses du pouvoir, met en lumière les dessous des principales affaires qui ont marqué ces trois dernières décennies. Du sang contaminé, aux millions de Madame Béthencourt, des Le Pen faisant du Front national un Front familial à Ségolène Royal sacrifiant « 25 ans de parfaite entente conjugale  » dans l’espoir d’être la 1° présidente de la République française, de Tapie à Schuller, du divorce d’Eric Besson à la séparation de Villepin, de la chute de MAM au rêve de Morin, c’est toujours la violence qui triomphe « Est-elle  à la fois un mode d’expression et de régulation des conflits? Est-il sain que la violence politique  s’étale sur la place publique ? Est-elle  dans l’intérêt de la démocratie et du citoyen?  »

A toutes ces questions, les auteurs tentent d’apporter leurs réponses, mais toute cette violence est engendrée par la soif de pouvoir, qui comme l’affirmait Henry Kissinger, secrétaire d’Etat américain  sous la présidence de Nixon  » est bien l’aphrodisiaque suprême. »

Les hommes de pouvoir seraient-ils donc  tous des  » obsédés sexuels, » la libido servant de carburant à la conquête politique comme charnelle ? Pour le psychanalyste Serge HEFEZ  il est évident que  » ces idoles ont leurs groupies prêtes à tout pour arracher un moment d’intimité avec leurs héros. « Et les auteurs nous invitent à se remémorer  les frasques des uns et des autres. Certes, elles ne sont pas l’essence de la violence, mais, elles y contribuent  même si… Cécilia Sarkozy juge  que  » cela fait des siècles qu’il en est ainsi. »

Rare sont ces hommes politiques à en être à leur première expérience conjugale: la politique nuit gravement à la vie des couples.

Nous ne nous étendrons pas sur le chapitre de ceux qui sont passé par la case justice, mais il nous faut néanmoins, saluer leur persévérance à revenir au premier plan, parfois quel qu’en soit le prix.

Il n’était pas facile, dans le contexte actuel  de  raconter de l’intérieur, l’étrangeté des mœurs de cet univers si particulier.

Ce document n’a rien de people, il est au contraire, sérieux, habile, clair, documenté et posent les bonnes questions….dans un souci de défense  de la démocratie et une volonté de prouver qu’au-delà des maux  » tous les hommes politiques ne sont pas pourris ».

Cette enquête « montre bien que la politique est plus que jamais une affaire de pros »…qui « nécessite un cuir épais, un cœur et un estomac solide. »Il faut absolument, lire cet ouvrage avant les Présidentielles.

Joseph PETITJEAN.

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